19 août 2010

Obama comme leure

Nommez un président noir pour étouffer la polarisation de la crise financière et replacer calmement l'américanisme englobant à travers le monde. C'est du moins l'opinion d'Emmanuel Todd, historien émérite interviewé par Pierre Laramée. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, l’accent reste fixer sur sa notabilité : ses gestes, ses voyages, ses décisions, ses vacances... Comme J.F Kennedy, exception faite des Américains, tout le monde l'adore et célèbre cette icône de la déségrégation internationale... Et quel sourire... et quels pectoraux... Un véritable dieu du stade!

Pas au Sud : nous lisons dans les quotidiens américains d'aujourd'hui que de plus en plus d'Américains le croient musulman; nous pourrions nous demander si le naturel WASP de l'Amérique profonde ne reviendrait pas au galop avec la convalescence de leur économie. Mais tout n'est pas dit. Quel truc nous sortiront les bonzes démocrates pour relever son image et garder la majorité à la Chambre des représentants? Un autre coup fumant. Obama est fait pour être aimé.

J'écoutais hier un forum de jeunes adultes québécois qui parlaient de l'héritage de la Révolutionn tranquille; ils s'accordaient tous pour souhaiter un personnage charismatique comme le président américain pour leur redonner le goût de la politique. Le charisme... Jeu dangereux parfois. Une émission des archives de Radio-Canada sur Daniel Jonhson, le défunt premier ministre du Québec, notait qu'il représentait une anomalie dans la politique québécoise dans la mesure où il manquait tellement de ce charisme cher aux électeurs de la province. Une fois au pouvoir, tout le monde, les médias et les membres de la colline parlementaire, voire certains de ses propres ministres, le repoussaient dans le fond du garde-robe. Son fils Pierre-Marc, ex-premier-ministre lui-même, confiait à un journaliste que sa première réaction en apprenant la mort de son père avait été de dire :« «Bon, ils ont réussi à l'avoir ».

Les personnes qui manquent de charisme ne l'ont pas facile. Ceux qui en ont pourtant nous font courir des risques énormes. Ces personnes qui captent notre attention, qui deviennent rapidement nos héros, nos modèles, nos sauveurs, paralysent notre volonté. Leur pouvoir est énorme. Ou comme plusieurs politicologues le remarquent, les personnes derrière eux, ceux qui actionnent les vraies ficelles du pouvoir, manipulent notre héros qui devient dès lors un porteur de messages à la Crésus. Il ne suffit pas de chercher une personne sans saveur, il s'agit simplement de faire preuve de prudence. Nous devons scruter la réalité. Nous aimons à aimer, à croire, à suivre; l'absence actuelle de ce type de politicien dans les panoramas québécois et canadien doit nous rendre prudent. Le futur doit respecter les volontés, pas les camoufler sous la séduction.

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