28 février 2009

Pas de deux


En harmonie. On oublie le négatif. Le pas des deux; la danse duo. La ronde trio. L'enfance rêveuse!

Fatima, Artimis ou Sybille. Clélie, Freyja, Cybelle et Nessa. Nous ne parvenons jamais à définir notre moi... ni celui des autres. Mes filles appartiennnent à la destinée. Nous appartenons à la destinée. Dans ce monde hallucinant (lat. hallucinatio: errer; quae Epicurus hallucinatus est (Cir); les rêveries d'Épicure) des fantômes démiurges, nous soudons des halos (gr. halos: cercle lumineux; hêlos: clou ) sur nos vies. Voile ou karma, la confession au prêtre nous permettait de traduire phantasmes et regrets. Le grille et l'encens s'esquivant, l'esprit erre. Je me réfugie dans les livres pour ouvrir les horizons. Quand ils ne suffisent plus, j'ai recours à ma descendance pour maintenir l'ouverture. Lorsque le porte du confessional refuse de me donner accès à la nef, alors je m'élève chez elles.

Ah! Les femmes de ma vie! Mes livres d'aventure aux mille et une péripéties.



26 février 2009

J'ai été programmé


Plus on vieillit, plus on recule.

Les grands-parents ont disparu de l'écran radar de plusieurs enfants aujourd'hui. À qui la faute? Aux parents qui préfèrent le soccer et les spectacles infantilisants de leur progéniture, et aux vieux eux-mêmes, monstres niais de paresse et de Sud à tout prix. Alors les enfants poussent dans le jeu organisé; ils sont laissés seuls le plus vite possible pour que le couple, conjointement ou séparément, puisse revamper leur moral; ils survivent le secondaire; ils surfent le collège. Une minorité bien sûr, car la plupart se sont arrêtés en cours de route.

J'ignore dans quelle mesure mon enfance fut en ligne avec la majorité ou marginale. À l'époque, les sondages ne faisaient pas les manchettes. J'ai dans mes souvenirs beaucoup de mon grand-père marternel. Mais ma mère qui semblait vénérer ce père, avait développé un culte autour de lui, alors on peut toujours douter. Toujours est-il que ce grand-père s'occupait de nous, nous racontait des histoires, nous montrait les araignées qui tissait les toiles et tout le bazar charmant qui fait rêver: le vieux idéal quoi! Après avoir tenté sa chance à plusieurs commerces, il était maintenant bedeau. J'imagine qu'il avait réussi à gruger tout ce que ma grand-mère avait reçu de son père, un bon bourgeois confortable. J'ai donc passé un certain temps avec lui au centre-ville; un autre bout de temps avec des cousins tapageurs en campagne; puis un long séjour à l'orée du bois dans un nouveau secteur résidentiel dans un cottage relativement cossu. Ce sont les années qui m'ont fait je crois bien. Les souvenirs s'entremêlent; p'tit bonheur, p'tit malheur. Pour utiliser une comparaison moderne: formatage de mon disque dur; motherboard; ram rom; bits and pieces...

Quelle est ma marge aujourd'hui? Pas sûr! J'ai remformaté à plusieurs reprises; mais, comme tout bon technicien vous le dira, les données ne disparaissent jamais totalement. Funny! Les disques durs de nos ordinateurs fonctionnent de façon étonnamment similaires à notre cerveau humain. T'as beau nettoyer, il en reste toujours.

J'ai été programmé pour faire le bien.... HaHaaahahahahhh! Quelle joke! Beware...

25 février 2009

Communiquer



Mille et une facettes. Une longue robe à paillettes multicolores à col roulé, à manches longues, avec une longue traîne qui ramasse toutes sortes de matériel hétéroclite pour le transformer en événement. Image falsifiée. Image mirage. Image, mensonge, manipulation.

Je dis beaucoup ; beaucoup trop. Je parle comme je respire ; je devrais écrire plus et parler moins... La plupart du temps, je parle pour respirer plutôt. Est-ce que je communique? Non, je ne crois pas parce que peu de gens entendent. Oh! Ils écoutent ; mais n'entendent absolument rien.

Je fais présentement partie d'un chantier sur la communication à mon collège. On cherche comment nous pourrions améliorer les communications. Hum ! On a engrangé un peu plus de quatre heures déjà en discussion, en remarque, en proposition. La chaloupe tient l'eau. L'atmosphère est sereine. Le contenu ? Non pas encore. Confidentialité. Et c'est bon comme cela. On finit le travail ; on soumet les recommandations ; on attend ; le ballon revient... et la balloune crève !

On crémera un peu plus épais ou on apportera des correctifs.

Une chose est certaine, je n'ai pas l'impression de perdre mon temps. Bien malheureux de voir le peu d'enthousiasme qu'a suscité cette initiative. Ce fait est symptomatique : il y a des problèmes dans mon collège parce que le crémage est trop épais et la vérité perdue. Quand on investit dans l'image, on s'éloigne nécessairement de la réalité. Quand on dépense pour la galerie, on doit souvent couper dans la stucture. Il y a un quartier dans la ville de St-Louis qui faisait pitié dans les années 70. Mais il fallait le savoir parce que lorsque vous déambuliez sur les rues vous n'aperceviez que des façades de pierres et de briques imposantes et opulentes sous des arbres immenses où les écureuils et les oiseaux chanteurs s'excitaient dans des concerts harmoniques. Il fallait savoir. Savoir qu'à l'intérieur de ces murs cossus, il n'y avait que ruine. Les riches bourgeois avaient délaissé leur manoir citadin pour des villas banlieusardes ; ils avaient quitté le centre-ville. Le quartier gardait son charme, mais avait perdu sa substance. C'est mon collège. Dans les années 90, des yuppies sont revenus dans le quartier. Ils ont acheté à rabais ; ils ont rénové ; installé leurs mille caprices dans les multiples chambres... parfois un ou deux enfants : ils ont donné la vie. Bon ! Ils ont rebranché le frigo, d'accord. Les murs de pierres et de briques ont trouvé des mignons; les arbres sont devenus creux; les écureuils, obèses; les merles, enroués.

24 février 2009

Bien assis dans ma ségrégation


Dans la presse du Québec, un peu partout, ces derniers jours, on obnubile sur le taxage à l'école. Des témoignages fusent de blessés présents et passés; d'autres, plusieurs sans doute, lisent tout ça en se demandant quand viendra leur tour.

On ne peut rien contre la vertu...

Si on cherche un peu, je crois bien que la très grande majorité des humains sur terre ont subi une forme de taxage ou une autre. On n'a qu'à penser à toutes les versions que peut prendre cette forme d'abus d'un individu sur un autre. Une brève liste:
1- l'aîné sur le cadet
2- l'ami sur son préféré
3- le conjoint sur son réciproque
4- le professeur sur son élève
5- le battu sur un plus faible
6- le cultivé sur l'inculte
7- le riche sur le pauvre
8- le pauvre sur le riche
9- le patron sur l'employé
10- le syndicat sur le syndiqué (et vice versa)
11- le syndiqué sur le non-syndiqué
12- l'homme sur l'animal
13- le parent sur l'enfant (et vice versa)

On s'arrête? C'est assez! Compris? La valse des Je me sens différent ne finit plus. On va peut-être parlé de dyslexie comportementale pour ceux qui ne sont pas compris. Il faut bien commencer à comprendre que la vie est ce qu'elle est et que les individus qui la composent sont ce qu'ils sont. On peut passer sa vie à se plaindre ou à agir. Quelle est la solution pour les marginaux? Quelle est-elle pour les hyper-grégaires?

Les solitaires promènent souvent l'image de subversifs; les gueulards aussi même si parfois leurs mandibules se gonflent plus d'air que de sens. Les populaires passent pour des manipulateurs. Ils publient leur malheur comme d'autres remplissent leur placard. Il y a les squelettes de laboratoire avec lesquels tout le monde joue et ceux des cimetières qui valsent les vents d'automne.

À ma deuxième année d'enseignement, dans un groupe de secondaire deux, un jeune aux alllures fragiles, plutôt gêné et retiré, n'ayant à son actif qu'un ou deux autres élèves comme compagnon quotidien, avait sauté une coche lors d'un exposé oral; pas sauter un coche sur un coup de sang. Non! On sentait de la préméditation dans son geste. Il avait lancé brutalement de sa petite voix qui sortait de son petit corps un avertissement final au bully du groupe; un gros et grand campagnard, serein (trop à son goût sans doute) et goguenard; une espèce de Hells avant la lettre, plutôt sympathique pour les professeurs; c'est vrai, en général, les prof les aiment bien ces bons vivants; je me demande bien pourquoi. Enfin, appelons-le François pour les besoins de l'histoire, lance une craie dans le direction de Robert, fictif vous l'aurez compris, qui la reçoit avec un air d'incompréhension mêlé de rire et surprise. François assortit son lancer d'invectives verbales qui l'encourage à cesser toute remarque portant sur lui dans le but de faire rire. J'ignore ce qu'est devenu Robert; peut-être est-il retourné dans sa campagne à faire vibrer des trente sous dans son dépanneur. Mais François, lui, est partie prenante d'une entreprise florissante qui brasse des dizaines de millions. Leçon? Aucune. L'un a eu le courage de se positionner; l'autre la bonhomie de l'accepter.

Les souffre-douleurs ne sont pas sympathiques. Les agresseurs n'ont plus. Mais, dans une certaine mesure les uns existent grâce aux autres. Les cercles vicieux ne révolutionnent pas sur des abstractions. Il y a ceux qui agacent et ceux qui détruisent; et ces deux verbes vont dans les deux sens: tu agaces par ton attitude ou tu agaces pour provoquer; tu détruis par ton action ou tu détruis par ta passivité.

Notre société est malade. Des citoyens ont gâché le respect de l'autorité en ridiculisant aussi bien les personnes en titre que les institutions. Nos enfants poussent dans des détritus nauséabonds de la destruction du respect hiérarchique qui constitue l'organigramme du respect essentiel qui fait qu'une société est viable. Sans recours, l'individu, jeune ou vieux, faible ou puissant, devient lui-même l'étalon de l'autorité sociale alors qu'il ne s'agit que de sa propre autorité individuelle. Peu importe son crime, peu importe la personne objet de sa hargne, il est innocent, car la société ne lui renvoie que l'image de son propre salut et non plus celle du salut de sa société. Curieusement, notre civilisation rejoint le primitif dans cette caverne où seul le plus musclé et le meilleur à la chasse, ou le plus grégaire et le plus populaire survivra.

19 février 2009

Le jeu


Écrire. Je viens d'apprendre qu'un de mes collègues avait pressenti le futur. Inutile de savoir à quel sujet, qui il est ou comment cela s'est traduit et comment il m'en a fait la preuve; c'est un fait: neuf mois avant l'événement, il voyait la réalité à travers sa fiction. Fascinant!

La prescience. Savoir avant une réalité qui devrait exister selon un certain nombre d'indices précurseurs. Non, on ne parle pas ici d'une prédiction. Pas comme une joute sportive ou une course hippique où on calculerait les probabilités. Pas de statistique ici, que la connaissance intime, même si parfois totalement inconsciente, d'un événement qui se concrétisera. Une prophétie?

Pourquoi pas? Qu'est-ce qu'un prophète? L'oracle de Delphes.... Madame Soleil... Le Tarot... Pas de religion en cause, bien qu'un tel phénomène rapproche traditionnellement du pouvoir mystérieux du divin qui gère la destinée.

Je joue à pré-savoir. Comme le sable de la grève, qui accueille tout et efface tout; sauf le souvenir d'avoir déjà reçu une trace, un château, un mot d'amour. Un rire d'enfant adulte qui n'a que quatre ans dans son corps et déjà vingt dans sa tête. Tout est dans la perspective. Voyons un peu.

Un point sur le feuille. Un trait oblique qui monte de gauche à droite; un autre trait à la base à quarante-cinq degré; un troisième trait qui rejoint le deux autres de sorte que le point de départ se retrouve au centre de ce triangle. Chaque sommet est le départ de trois autres lignes qui rejoignent le point central. Qu'est-ce que j'obtiens un cratère ou un pic? Question de perspective. Il manque des éléments comme du remplissage de couleur, des précisions sur la situation exacte du point dans cet arrangement de lignes, mais la perspective est là; elle existe. Ce que je vois n'est qu'une interprétation, mais elle demeure une réalité en devenir. 

Si on se projète assez loin, on finira par vivre son avenir. Si on vit par procuration, on risque de devenir esclave de ses propres visions. Ne pas en avoir est fatal; vivre en fonction d'elles, donne des vertiges. Où est l'azimut? Où sont les lignes? Où sont les points d'ombre? Quelle est la perspective?

Écrire sur le sable, confier au vent: gestes à portée infinie; mots et paroles plus indélébiles pour l'être qui les gravures au burin.


18 février 2009

Quelle laideur bienfaisante!

Dieu que c'est laid dehors. Hier, le gris omniprésent; aujourd'hui la gadoue; demain le jab mixte mou-liquide-nauséabond. Le sous-sol suintant et sombre des éphémérides météorologiques.

Bof! Je suis ravi. Littéralement ravi! Ce moment maussade augure le printemps. Enfin! Finalement! Depuis le mi-novembre que nous végétons dans ce mausoléun frigide. 

Il neige. Reparti pour une quinzaine de centimètres. Presque une neige des sucres. Je marche dehors et je respire mieux. L'air est plus humide; le soleil brille plus intensément; les flaques d'eau courent les cratères miniatures. Elle disparaîtra rapidement celle-là. Au quatorze jours de météomédia, la ligne verte joue au slinky: en haut bébé, en bas bébé...

En route vers le travail, tôt le matin, presque seul sur la route, on se croirait dans un film noir et blanc: Pleasantville merde! C'est presque fini. Les couleurs s'en viennent. Et la chaleur; et les feuilles... et les vacances!!!

17 février 2009

Défaite victorieuse...


Trois-Rivières célébrera la défaite que les troupes françaisses infligèrent aux Américains, tout frais tout beaux, nouvellement indépendanst grâce à leur pustch contre les britanniques. Si on invitait les gouverneurs de la Nouvelle Angleterre ou quelques maires frontaliers pour la célébration historique, ils riraient grassement: Hey! Sure, I'll be there. For once that you succeded in pushing us back...

Ce dont on se vante moins à propos du 8 juin 1776, c'est que cette Bataille des Trois-Rivières oppose les insurgés des Treize colonies aux troupes du roi d'Angleterre. Autrement dit, cette victoire britannique contre les américains, on va la célébrer. Alors pourquoi le plat des plaine d'Abraham? Parce que les Anglais qui défont les Français, ça fait plus mal que des canadiens à la solde des Anglais à qui on ordonne de chasser ceux qui viennent de se libérer.


D'autre part, dans l'Est, on remue ciel et terre pour que Grand Pré devienne un site commémoratif de l'Unesco à cause de la déportation des Acadiens (http://www.radio-canada.ca/regions/atlantique/2009/02/16/004-NE-grand-pre-unesco_n.shtml) : Le Grand Dérangement. Ils étaient où les canadiens à la solde des britanniques quand ces francos qui refusaient de prêter serment à la royauté britannique ont été déportés comme des pourceaux aux quatre coins de l'Amérique? À la messe, à écouter monsieur le curé qui les encourageait à respecter le captain qu'il recevaint à souper les samedi soir.

Vive les québécois! Gros Jean comme devant...


16 février 2009

Allez chante un peu le refrain...

Dans ma tête, c'est d'abord un film magnifique.

C'est maintenant un incontournable:


And give peace a chance....

De l'esprit des lois

Le mot est de Montesquieu: le grand essayiste français.

Il a joué à l'écrivain en romançant dans les Lettres persannes la vie de deux étrangers observant la France du XVIIIième; ce regard lui coûta; il fut mis au banc de la société.

Son Esprits des lois, masse livresque, veut faire un tour de l'esprit, tel qu'il le dit bien, et non pas de la lettre.  L'approche est inversée: la loi ne s'applique pas, elle se justifie. Elle perd son exécutif pour se centrer sur son législatif. L'obéissance à une prescription n'existe pas tant par le risque de la pénalité qu'entraîne le manque à s'y conformer, que par l'évidence de la nécessité de sa présence: manipuler son voisin naïf est légal; le voler, illégal.

«Dans quel gouvernement faut-il des censeurs? Il en faut dans une république, où le principe du gouvernement est la vertu; mais encore les négligences, les fautes, ne certaine tiédeur dans l'amour de la patrie. des exemples dangereux. des semences de corruption; ce qui ne choque point les lois, mais les élude; ce qui ne les détruit pas, mais les affaiblit: tout cela doit être corrigé par les censeurs.» (livre I  V  XIX)
Nous vivons dans une monarchie constitutionnelle par procuration. Nous vivons dans une république par procuration. Notre esprit des lois est biscornue. Nous respections l'organigramme de la couronne britannique, mais sans y accorder assez de crédibilité pour en respecter les fondements. On peut réaliser toute l'importance que la reine revêtit pour Blair! Ici, Harper devrait se fier à Michaëlle Jean... Pas vraiment! Au Sud, on se veut le miroir de cette république impériale, mais en oubliant des paramètres fondamentaux: un leader élu au suffrage universelle et deux chambres électives aussi d'une puissance despotique. Et les lois dans tout cela...
Nos lois ne peuvent nous représenter sainement puisque nous ne sommes pas une population fixe avec une mission claire. Nous obéissons dans le plus grand désintérêt parce que notre pays est une continuelle réflexion des autres. Montesquieu vante sans ambages la monarchie; la république prend le deuxième juste devant le despote. Selon lui, la monarchie exige l'honneur et cultive l'ambition, alors que la république vénère le vertu et l'égalité et doit nécessairement être soutenu par des religions pour soutenir les inévitables inégalités. Et nous...

Nous avons des morceaux de l'un et de l'autre. Nous avons le manipulateur et le voleur. L'ambitieux sans scrupule et le dévot par décret.

15 février 2009

Censure

Le dernier «hors série» du Point porte sur la censure. J'écris avec réticence; à la lecture de l'éditorial d'introduction de la revue, nous réalisons que, non seulement plusieurs oeuvres firent l'objet de rejet par leur société pour diverses raisons, mais qu'un grand nombre d'oeuvres contemporaines devraient faire l'objet de censure: pas une censure officielle; une censure de bon sens. On pense entre autres à la multitude de bêtises publiées sur le Web... Hum!

De quoi réfléchir. À côté des feux de joie de Hitler, ceux des communistes russes, nous trouvons les rejets des révisionnistes et de négationnistes; et Salman Rushdie condamné et mis à prix par l'ayatollah puis par le monde musulman de la terre entière ? Et tous les plus grands philosophes grecques bannis par les colonels dans les années 70? Le censure est encore bien parmi nous. À celui qui n'a jamais censuré, à jeter la première allumette. Les plus volubiles défendront habilement leur décision; les moins pourvus, se retrancheront derrière des violences plus primaires, mais le résultat sera le même: le livre, l'oeuvre, la création, fera face à la destruction. Pourquoi?

Quelle est la raison fondamentale de la censure? L'ignorance. Oui, sans doute. La même chose que la haine et l'insécurité. On cherche à taire le rival. On cherche à éliminer la concurrence pour créer le monopole. Une fois en possession du monopole, on tue le marginal en réflexion pour ne pas ré-ouvrir un débat fermé par le despote. C'est le goulag idéologique après le goulag géographique. L'un est encore plus cruel parce que l'autre a au moins le courage de l'identifier et de le répudier. L'un est plus sournois: il se nourrit de la destruction du moi, du lui en l'occurrence, pour respecter l'image de la tolérance. La censure occidentale et la censure orientale; Fox News et Tiananmen Square.

Je me tais... pour ce soir!

14 février 2009

Le jeu de l'idole

Les réalités s'additionnent. Je reçois quotidiennement un nombre relativement impressionnant de publication international: en français, en anglais, en espagnol. J'en regarde les titres; j'en lis quelques articles; j'en observe les photos. Les multiples facettes de notre planète me fascinent. J'aimerais lire six ou sept langues supplémentaires pour pénétrer d'autres territoires plus intimement. Lire un incident par un observateur extérieur si efficace et honnête soit-il, n'est jamais que le témoignage d'un inconnu. Quel est le témoignage du résident? On dira que l'observateur externe pourra être plus impartial; il pourra être aussi plus ignorant. Qui est le plus compétent à donner une fidèle interprétation de l'impact de l'arrivée d'Obama à la présidence américaine: un blanc du Gardian; un cuivré du El Tiempo; un hallé du Times; une harvardienne du Newsweek; ou un noir de l'Alabama? En cela, il faut admirer le travail d'un Foglia qui les met en scène. Tout ce beau monde qui se gargarise de théorie et qui s'émeut de coup du siècle, de révolution sociale, de changement de garde, ne sont que des lombrics qui se tortillent sur des trottoirs chauds au soleil. Les intellos embourbés dans leurs confortables  pantoufles banlieursardes, "I have a dream". Ils en ont pleuré je crois bien. La démocratie regagnait tous ses galons. Enfin, nous avions trouver le pur, le vrai: l'icône de l'américanité dans toute sa splendeur. In God, we trust!

J'aimerais bien y croire. Mais je doute. J'attends, parce que les événements du monde pèsent beaucoup plus que les siens, que les leurs.

Nous verrons.