1 août 2010

En parlant de sable...

Le sable rose des Bermudes : doux, soyeux; du talc de plage.
Le sable de Siesta Key : blanc dimanche; poudre sèche et ciment humide.
Le sable de Cavendish : granuleux, sauvage, dunuesque; de rafale et de salin.
Le sable de mon enfance : d'ocre et d'orange brûlé; de brun et de village imaginaire; de préhistoire d'hier.
Le sable de Saint-Quentin : trop domestique; d'histoire de rouge sang et de bleu en demi-ton; comestible et beau.
« I left the city limits behind a few miles back, and now, after checking the map, I leave the highway, pulling onto a dirt trail. Before long I have left behind any trace of civilization. It's like driving off a cliff, If not for the vehicle I'm driving, I could easily be in another time, a hundred years ago, a thousand years ago. I might even be on another planet. All that holds me to the earth is a horizon distinguished by a thin white line, bordering the blue from that brown earth, The immensity of space makes me feel more than alone in the world: I feel terribly alone in the universe. But at the same time there's something soothing, Grass growing between the tracks brushes against the chassis. Some small furry animal runs across the road. I stop the car and get out. » (Lee Gowan, The last cowboy, page 77)
La domesticité éloigne le charme; charme dans le sens de séduction, de serpent dans la corbeille d'osier écoutant la flute. Assis sur une plage, n'importe laquelle, assis sur une bute à brider les yeux pour s'efforcer de ne rien voir que les tonalités de vert et de brun; assis les yeux aveugles à la civilisation pour survivre aux murs et au couloir. Le sable bouge au rythme de la pensée.

La première gravure de l'enfant sur la plage est son premier deuil. Les traits du branchillon près de la langue marine sont rapidement happés; l'enfant regarde incrédule la destruction de son oeuvre. Le sable avale comme une neige indélébile; le sable maîtrise. Les fins du monde comme ses débuts lui appartiennent. Sa puissance côtoie sa fugacité.


Aucun commentaire: