30 mars 2007

L'union qui fait la force

L'énorme masse d'articles et de commentaires éditoriaux depuis l'élection québécoise du 6 mars qui porta au pouvoir le parti libéral fascine et interroge. L'impact de ce résultat alimente les médias comme la manne de Moïse dans le désert. L'exercice demeure absolument fascinant; il est d'un intérêt certain; la qualité de la majorité des textes publiés rassure et maintient l'espoir de continuer notre itinéraire le long de ces nombreuses interprétations en aval ou en amont de cette vague adéquiste. Bientôt neuf mois, bientôt l'accouchement après la gestation des jeunes, et moins jeunes, amateurs qui envahirent l'Assemblée législative de Québec. Les journalistes s'amusent encore de Dumont; ils ont salué madame la chef du PQ; ils suivent à la trace monsieur la Premier ministre. Rien n'a changé dans leur attitude: la politique bi-partite est toujours omniprésente. Aucune espèce de collaboration ne fait les manchettes, si ce n'est pour miner sa crédibilité.

Il semble bien, toutefois, que le slogan du parti libéral "Unir pour réussir" est plutôt devenu le résultat qui a propulsé l'Action démocratique vers l'Opposition officielle. En effet, la population s'est unie dans un mouvement exemplaire derrière un leader, Mario Dumont. Faisant fi des idées, elle a appuyé des paroles. Je trouve très ironique certains textes qui illustrent encore si bien la montréalisation dont on a affublé ces résultats électoraux; montréalisation en réponse à la régionalisation... La ville de Québec est devenue régionale? Quelle parodie! Quand on écrit de Montréal, le nombril devient une tache d'huile... Notre métropole qui ne réussit même pas à se créer une unité quelconque, omnubile les médias pour nous donner des leçons. Pendant qu'elle se vautre dans les déchirements de toutes sortes à partir de conflits municipaux jusqu'aux divisions ethniques, elle déroule ses dictats à travers une honteuse concentration médiatique.

Certains commentateurs s'inquiètent de cette présumée montée de la droite et d'une certaine intolérance qu'elle entraîne. Pourtant, ce mouvement que l'on aime à qualifier de populiste contient un nombre surprenant de jeunes universitaires; de jeunes professionnels; de jeunes entrepreneurs; de jeunes point à la ligne! La magie des 18-34! Depuis le temps que l'on voulait qu'ils s'impliquent! Ils l'ont fait, contrairement aux vieux ronchards libéraux et péquistes que même les innombrables taxis des quartiers généraux n'ont pas réussi à dégourdir.

Qui est parti à la recherche de leur vote? Bientôt neuf mois et on ne les a toujours pas séduits...

22 mars 2007

La ponctuation

La ponctuation, si jeune soit-elle dans l'histoire de notre langue, est devenue le sel de l'expression. Sans elle, point de salut! Lisons cet extrait sans espace ni ponctuation comme c'était le cas au Moyen Âge :

maislaparfaiteindépendancedesmusclesduvisageàlaquellemdenorpoisétaitarrivéluipermettait découtersansavoirlairdentendremonpèrefinissaitparsetroublerjavaispenséàdemanderlavisdela commissiondisaitilàmdenorpoisaprèsdelongspréambulesalorsduvisagedelaristocratiquevirtuose quiavaitgardélinertieduninstrumentistedontlemomentnestpasvenudexécutersapartiesortaitavec undébitégalsuruntonaiguetcommenefaisantquefinirmaisconfiéecettefoisàunautretimbrelaphrase commencéequebienentenduvousnhésiterezpasàréunirdautantplusquelesmembresvoussont individuellementconnusetpeuventfacilementsedéplacercenétaitpasévidemmentenellemêmeune terminaisonbienextraordinairemaislimmobilitéquilavaitprécédéelafaisaitsedétacheraveclanetteté cristallinelimprévuquasimalicieuxdecesphrasesparlesquelleslepianosilencieuxjusquelàrépliqueau momentvouluauvioloncellequonvientdentendredansunconcertodemozarthébienastuétécontentde tamatinéemeditmonpèretandisquonpassaitàtablepourmefairebrilleretpensantquemon enthousiasmemeferaitjugerparmdenorpoisilestalléentendrelabermatantôtvousvousrappelezque nousenavionsparléensembleditilensetournantverslediplomatedumêmetondallusionrétrospective techniqueetmystérieusequesilsefûtagiduneséancedelacommission

Le lecteur médiéval devait se satisfaire de cet arrangement. Quelques centaines d'années plus tard, les espaces entre les mots, puis des points apparaissaient. Aujourd'hui, nous avons la vie facile avec la ponctuation moderne. Encore faut-il la maîtriser!

Voici la source internet de cet extrait de Proust:
http://fr.wikisource.org/wiki/À_l

Et voici le texte présenté dans sa forme contemporaine:

"Mais la parfaite indépendance des muscles du visage à laquelle M. de Norpois était arrivé, lui permettait d'écouter sans avoir l'air d'entendre. Mon père finissait par se troubler: «J'avais pensé à demander l'avis de la Commission...» disait-il à M. de Norpois après de longs préambules. Alors du visage de l'aristocratique virtuose qui avait gardé l'inertie d'un instrumentiste dont le moment n'est pas venu d'exécuter sa partie, sortait avec un débit égal, sur un ton aigu et comme ne faisant que finir, mais confiée cette fois à un autre timbre, la phrase commencée: «Que bien entendu vous n'hésiterez pas à réunir, d'autant plus que les membres vous sont individuellement connus et peuvent facilement se déplacer.» Ce n'était pas évidemment en elle-même une terminaison bien extraordinaire. Mais l'immobilité qui l'avait précédée la faisait se détacher avec la netteté cristalline, l'imprévu quasi malicieux de ces phrases par lesquelles le piano, silencieux jusque-là, réplique, au moment voulu, au violoncelle qu'on vient d'entendre, dans un concerto de Mozart.

«Hé bien, as-tu été content de ta matinée? me dit mon père, tandis qu'on passait à table, pour me faire briller et pensant que mon enthousiasme me ferait juger par M. de Norpois. Il est allé entendre la Berma tantôt, vous vous rappelez que nous en avions parlé ensemble, dit-il en se tournant vers le diplomate du même ton d'allusion rétrospective, technique et mystérieuse que s'il se fût agi d'une séance de la Commission."

Écoutez attentivement cet extrait - il dure une trentaine de minutes, mais est vraiment très intéressant - et commentez l'avenir de notre ponctuation face à l'informatique et à tous les trucs qui sont formés à l'aide de la ponctuation.

http://www.canalacademie.com/La-ponctuation-ou-l-art-d.html

19 mars 2007

Bol en math's?

Et v'lan!

Originellement paru dans le Monde, cette information est reprise par Wikipedia. Je ne suis pas mathématicien; toutefois, pour en avoir côtoyé un plus particulièrement, j'imagine, après avoir solutionné l'équation, les chercheurs se sont demandés si les étapes de la solution étaient poétiquement correcte. Vous allez rire, mais ce monsieur que je connais faisait de la poésie avec ses équations. Vous auriez dû le voir lorsqu'il a mis la main sur un Maple V avec lequel il les a placées sur un modèle tridimensionnel en mouvement multicolore.

Oui! Les mathématiques peuvent être evoûtantes.

Décodage du groupe E8

Le 19 mars 2007, l'Institut américain des mathématiques (AIM) a annoncé que des chercheurs américains et européens et après quatre ans d'efforts et plus d'un siècle après sa découverte sont parvenus à décoder l'E8, l'une des structures mathématiques les plus complexes et les plus grandes. Le noyau dur du groupe de chercheurs est formé de sept mathématiciens, cinq Américains et deux Français : Jeffrey Adams de l'Université du Maryland, Dan Barbasch de Université Cornell, John Stembridge de l'Université du Michigan,Peter Trapa de l'Université de l'Utah, Marc van Leeuwen de l'Université de Poitiers, David Vogan du Massachusetts Institute of Technology et Fokko du Cloux de l'Université de Lyon.[1]
Selon Peter Sarnak, professeur de mathématiques à l'Université Princeton et président du comité scientifique de l'Institut américain des mathématiques, le décodage de ce groupe pourrait ouvrir la porte à d'autres innovations dans le domaine de la programmation informatique.
« Cette percée est importante non seulement pour faire avancer les connaissances mathématiques de base mais aussi pour faciliter les calculs par ordinateur permettant de résoudre des problèmes complexes, [...]. Le décodage de cette structure appelée E8 pourrait aussi très bien avoir des applications en mathématiques et physique qu'on ne découvrira pas avant plusieurs années. » — Peter Sarnak, Journal Le Monde, 19 mars 2007
Parmi les objets sous-jacents aux groupes de Lie, on trouve toutes sortes de figures géométriques telles que les sphères, les cônes, les cylindres dans l’espace à trois dimensions. Mais les choses se corsent lorsque l’on étudie ces objets dans des espaces de dimensions supérieures. « Comprendre et classer les structures a été critique pour comprendre des phénomènes dans de nombreux domaines des mathématiques incluant l’algèbre, la géométrie, la théorie des nombres ainsi que la physique et la chimie », commente Peter Sarnak, professeur de mathématique à l’université de Princeton et président du comité scientifique de l’AIM.
Ces calculs ont nécessité de nouvelles techniques mathématiques et des capacités de calcul des ordinateurs qui n'existaient pas il y a encore peu d'années, précisent les chercheurs. L’opération a pris 77 heures et a nécessité un supercalculateur doté de 200 Go de mémoire vive, et a produit un résultat de l’ordre de 60 Go dont la taille peut être comparée à 60 fois celle du génôme humain. L’équipe attendait donc de trouver un supercalculateur capable d’effectuer les calculs lorsque Noam Elkies, un mathématicien de l’Université de Harvard a mis en évidence un moyen de découper le projet en éléments plus simples. Chaque élément produit un sous-ensemble du résultat et leur réunion permet de donner la solution complète au problème. A l’été 2006, trois membres de l’équipe, dont le Français Fokko du Cloux, ont donc décomposé le programme en plusieurs éléments. Les calculs ont été réalisés sur une machine de l’Université de Washington.
L’ordre de grandeur et la nature du calcul est à rapprocher du projet de séquençage du génôme humain, indique le communiqué de presse diffusé par l’American Institute of Mathematics (AIM). Alors que l’ensemble des informations du génome représente un volume de 1 Go, le résultat de l’E8 est environ 60 fois plus important avec des données hautement compressées. Ecrit sur un papier, ce résultat couvrira un espace équivalent à la taille de Manhattan.

(Merci à Wikipedia)

15 mars 2007

L'outre-France

Le français nous a par les tripes. La langue est en nous. Mais ce que nous avons exporté avec nos minces bagages ne constitue pas un doux souvenir pour les Français. Peu importe la qualité, nous sommes toujours les exclus marginaux de la métropole. Comme le sont aussi d'ailleurs tous les "regionnaux" dans les platebandes mêmes et autour du tout Paris de Richelieu.


Intéressant le commentaire qui suit:



http://www.lianes.org/EDITORIAL-Francophonie-dialogue-des-cultures-ou-dialogue-avec-la-France-_a120.html

Bonne langue...!

10 mars 2007

Nourrir notre monde.

Quel défi plus grand que de nourrir les humains de cette terre. Nous sommes 6 milliards et demi à vouloir une assiette. Déjà un tiers ne mange jamais à sa faim. Ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus de malnutrition et ils sont, bien sûr, dans le tiers sud.

Un anthropologue français mentionnait sur les ondes de TV5 que nous étions sans doute trop; qu'il faudrait penser à réduire la population...

Canal académie nous transmet ce commentaire écrit et cette émission qui font le point sur la situation.

"Notre monde technologique compte encore 850 millions d’affamés : si la Chine, l’Inde progressent, l’Afrique recule. Moins que le manque de nourriture sont en cause les transports et l’insécurité.

L’aide alimentaire a des effets pervers, nos exportations subventionnées encore plus.

Les remèdes sont : de bons projets de développement agricole ; des infrastructures au sud ; une bonne gouvernance ; des progrès technologiques.

Voici l’intégralité de la chronique de Philippe Jurgensen :

La faim dans le monde, un scandale qui dure Notre 21ème siècle commençant connaît un scandale dont on parle, hélas, trop peu : celui de la faim dans le monde.
Il est à peine croyable qu’à l’époque de la conquête spatiale et des communications instantanées à travers le globe par Internet, ce fléau moyenâgeux qu’est la famine frappe encore de grandes étendues, parfois des nations entières.
Le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation (la FAO), publié le mois dernier, le montre : 850 millions de personnes, soit un terrien sur six, souffrent de faim ou de malnutrition ; un enfant en meurt toutes les cinq secondes.
Ce triste bilan de la faim dans le monde montre qu’en dépit des progrès technologiques et de la croissance, le fléau résiste : il y a aujourd’hui en valeur absolue autant d’affamés dans notre monde qu’il y a quinze ans. Si leur part a légèrement diminué en pourcentage (en 1990, environ 20 % des humains avaient faim), c’est seulement parce que la population mondiale a globalement augmenté. L’ « objectif du Millénaire » fixé en 2000 -réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d’ici 2015 - ne sera pas atteint.

Il y a une géographie de la faim. Même dans les pays riches, on est surpris de constater que la malnutrition existe encore, malgré tous les programmes sociaux, parmi les exclus : au total, neuf millions d’habitants des pays industrialisés ont faim ; c’est aussi le cas de 25 millions dans les pays dits « en transition ». Mais on ne sera pas étonné que pour l’essentiel, la famine aille de pair avec le sous-développement : elle recule fortement là où la croissance est importante, comme en Chine, en Asie du Sud-est, et en Amérique Latine. Dans mon enfance, il était courant de dire : « mange ta soupe, pense aux petits Chinois qui ont faim ! ». Aujourd’hui, seules les zones rurales les plus reculées de la Chine connaissent la faim. Même l’Inde, en passe de devenir la première puissance démographique du monde, voit la faim reculer ; elle tire le profit de la « révolution verte » avec l’amélioration des semences et des façons culturales. A l’inverse, les régions affamées s’identifient largement aux zones les plus en retard dans la voie du développement, c’est-à-dire en grande partie à l’Afrique Noire (en 15 ans, le nombre de personnes sous-alimentées s’est accru de 12 % en Afrique de l’Est et de 25 % en Afrique Centrale), mais aussi certains pays du Proche et Moyen Orient (y compris le Pakistan), ou de l’arc andin en Amérique du Sud et quelques pays d’Asie Orientale.
Cette carte recouvre, bien sûr, largement celle du dénuement financier absolu. On sait que 1,1 milliard d’humains vivent avec moins d’un dollar par jour. Cependant, il y a des pays très pauvres qui parviennent à faire reculer la famine et des pays nettement plus riches où l’on souffre de la faim malgré un revenu par tête dix fois plus élevé que les précédents ; l’Irak en est un exemple frappant. La carte de la sous-alimentation recoupe également, en grande partie, celle du manque d’eau potable : là encore, le chiffre est énorme : plus d’un milliard d’humains n’ont pas accès à une eau propre.
Outre le drame humain que représentent la faim et la malnutrition, surtout pour des enfants qui en resteront marqués toute leur vie, les économistes mettent en avant les graves conséquences de ce fléau : il est évident que la productivité et la créativité de travailleurs mal nourris ou handicapés par leur passé sont faibles et rendent la croissance et le progrès économique bien plus difficiles dans leur pays. Karl Marx lui-même, en décrivant l’exploitation cynique des forces de travail par le capitalisme sauvage des débuts, ne disait-il pas qu’il est de l’intérêt de celui-ci d’assurer aux travailleurs le niveau de subsistance minimum leur permettant de fonctionner ? Comment comprendre que notre monde, qui prétend avoir dépassé ce stade du rapport de forces primitif, n’assure même pas ce niveau de subsistance à un humain sur six ?

Quelles sont les causes de cette persistance de la faim dans le monde moderne ?

Le paradoxe est qu’il s’agit moins d’une insuffisance globale de la quantité de nourriture produite que d’un problème de transport et d’insécurité.
On sait que le progrès technique a permis, dans les pays développés, de multiplier par dix les rendements à l’hectare cultivé, tout en diminuant de 9/10èmes également la population employée à cultiver ces terres. Les pays développés disposent de larges excédents de céréales, de produits laitiers, de viande, dont ils ne savent que faire. Dans les pays pauvres eux-mêmes, la production alimentaire et les rendements progressent, permettant souvent à ces pays d’être auto suffisants, voire de devenir exportateurs : voyez le cas du Brésil où des poches de malnutrition subsistent pourtant dans le « Nord-Este » ou du Vietnam.
Le problème est que, dans des pays où les réseaux de transports sont faibles, voire inexistants dans certaines zones, il est très difficile d’acheminer les excédents des uns vers les populations en état de déficience alimentaire. L’exemple de Madagascar le montre bien : cette ile, vaste comme la France, et fertile, dispose globalement de ressources alimentaires suffisantes, mais plus du tiers de sa population est sous-alimentée, car elle est incapable de transporter, en période de crise, la nourriture des provinces du nord vers les provinces du sud, plus sèches.

L’insécurité est un autre obstacle grave à la solution du problème. Il est facile de constater une corrélation étroite entre la carte des zones affamées et celle des pays frappés par la guerre civile, - comme la Somalie, le Libéria, le Congo ex belge, l’Angola, le Soudan (avec le drame actuel du Darfour), ou en Asie, l’Afghanistan et, dans un passé récent, le Cambodge.

L’aide alimentaire

La tendance naturelle est alors de se tourner vers l’aide alimentaire, offerte par les pays développés ou par leurs ONG. Peut-elle vraiment faire reculer la faim dans le monde ?
Elle y contribue certes, et est indispensable dans des cas d’urgence. Surmontant leur répulsion politique, les pays développés apportent ainsi, d’année en année, une aide alimentaire à la Corée du Nord, permettant à cinq ou six millions de ses citoyens de se nourrir un peu moins mal ; la communauté internationale a fait de même pour l’Irak de Saddam Hussein. Il existe une organisation des Nations Unies, le PAM (programme alimentaire mondial) qui coordonne la distribution de cette aide alimentaire. Pourtant, cette aide n’a pas vraiment réussi à vaincre durablement la famine. La raison est que là aussi existent des effets pervers, souvent dénoncés par les spécialistes du développement : la fourniture gratuite de boîtes de lait en poudre, de sacs de céréales, de tomates concentrées, aux populations les plus démunies, décourage les producteurs locaux et rend les populations dépendantes d’un apport extérieur qui ne peut se poursuivre indéfiniment. C’est pourquoi les programmes les plus modernes d’aide alimentaire cherchent à s’appuyer davantage, lorsque cela est possible, sur la fourniture d’aliments produits dans des régions en développement voisines plutôt que sur la recherche de débouchés pour les excédents alimentaires des pays du Nord - recherche qui a été, il faut l’avouer, bien souvent à l’origine de ces programmes d’aide alimentaire.
On a beaucoup dénoncé également, à juste titre, la politique à courte vue de subventions de leurs exportations agricoles par les pays riches. Là encore, la concurrence de produits subventionnés venant d’Amérique, d’Europe, décourage les producteurs locaux et conduit à aggraver l’insuffisance agricole des pays les plus pauvres.

Quels remèdes ?

Devant ce désastre persistant, les remèdes qu’il faut apporter au plus vite découlent directement de l’analyse des causes que nous venons de résumer.
Il faut conduire, dans les pays du Sud, des projets de développement agricole durable bien ancrés dans les populations, appuyés par des réseaux locaux d’entretien du matériel agricole et des systèmes de formation pour les paysans, de façon à faire progresser les pays pauvres vers la suffisance alimentaire.
Deuxièmement, et c’est tout aussi important, il faut créer des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, là où elles sont largement ou totalement déficientes. Il sera ainsi possible d’acheminer rapidement la nourriture vers les zones frappées par la famine.
En troisième lieu, ce qu’on appelle aujourd’hui « la bonne gouvernance » est un élément crucial pour une solution durable du problème. Les dictatures prédatrices vivant aux dépens de leur population comme en Corée du Nord, au Zimbabwé ou dans bien d’autres pays d’Afrique, les guerres civiles trop souvent suscitées ou appuyées par les pays voisins, comme on l’a tant vu en Afrique Centrale ou de l’Ouest, et comme on le voit ces jours-ci au Tchad, sont évidemment destructrices. Les pays développés et les organisations internationales doivent avoir des exigences en matière de démocratie et de protection des droits de l’homme et de la règle des droits, et les faire prévaloir malgré les arguments trop souvent mis en avant de la « Real Politik » - c’est-à-dire du cynisme à l’état pur - ou d’un « anticolonialisme » mal compris.
Enfin - c’est la touche positive dans ce sombre tableau ! -, les progrès technologiques en cours offrent des promesses tout à fait intéressantes, à condition de bien vouloir accepter ces fameuses OGM ; les écologistes qui se prétendent tiers-mondialistes ont grand tort de les refuser par principe. On connaît les exemples des espèces nouvelles de riz enrichies en vitamines ou à période de croissance court (riz doré, Nerica), du maïs dopé contre la sécheresse, des bananes résistant aux champignons ou des plantes résistant à la salinité, etc. Le problème est que, comme en matière de santé, les efforts de la recherche ont tendance à se concentrer sur les productions rentables plutôt que sur les « maladies orphelines » ou sur l’amélioration des rendements de productions agricoles typiques du tiers monde. Là aussi nous devons faire un effort pour encourager la recherche sur ces produits (le riz, le sorgho, le manioc, la patate douce...) particulièrement adaptés aux besoins des populations démunies.

Ce combat n’est pas vain. Nous pouvons même être pratiquement certains que la famine sera définitivement vaincue au cours de ce siècle. Mais selon l’implication et les efforts de chacun, cette victoire contre la faim peut se situer en 2030 ou en 2080. Entre ces deux dates, il y a cinquante ans - soit au rythme actuel de la mortalité pour cause de famine (25 000 personnes par jour), plus de quatre cents millions de morts."

Et le lien vers l'enregistrement audio:

http://www.canalacademie.com/La-faim-dans-le-monde.html

À votre faim!

9 mars 2007

Et la ponctuation;

Voici un enregistrement dont la source est le Canal Académie en France. Il traite d'un nouveau livre qui traite de l'histoire de la ponctuation. Il dure une trentaine de minutes, mais il en vaut la peine.

http://www.canalacademie.com/emissions/pag237.mp3

Je vous invite donc à l'écouter attentivement.

Après tout, quoi de plus fascinant que de jouer avec ce merveilleux outil aux possibilités infinies.

8 mars 2007

Wikipedia

Wikipedia has been a reference largely user for the past six years. This encyclopedia on line, created by everyone who wants to contribute an information, has its flaws. Reading this next article, you will learn about the danger in trusting Wiki totally without double checking the information we are looking for:

http://www.telegraph.co.uk/portal/main.jhtml?xml=/portal/2007/03/08/nosplit/ftwiki108.xml

Still, it remains a powerful tool and it would be an error to ignore its potential.

1 mars 2007

Urgence Pôle Nord

Le Pôle Nord se réchauffe inexorablement. La quatrième année polaire vient d'être lancée à Paris. Elle étudiera les deux calottes glaciaires. Cette vaste étude est financée par quelques pays qui ont à coeur une meilleure compréhension du phénomène du réchauffement de la planète. Entre autres, le Canada y va d'un financement de 113 millions d'euros, 17 fois plus que les États-Unis et le Royaume-Uni, et 15 fois plus que la France.

À lire, cet excellent article: