16 décembre 2007

Tempête de Neige à Montréal.


Je vois du blanc. Que du blanc. Je rêve de foutre mon camp. L'hiver, au Sud au soleil, je l'aime.

Merci, Moffat pour la très belle chanson....

12 décembre 2007

Conrad Black


Conrad Black: A Scribe’s Progress
Literary Review of Canada
December 2007 LRC Online Originals
Conrad Black: A Scribe’s Progress
AN ESSAYby George Galt

Le revue de décembre offre un intéressant regard sur l'oeuvre de Conrad Black. Je me rendrai très certainement me procurer une de ses oeuvres, quand ce ne serait que pour m'instruire: Duplessis probablement!

Quand Jonhson a passé le fil d'arrivée les deux bras en l'air victorieux au Cent mètres, mon coeur battait à tout rompre: finalement, les Olympiques consacraient un héros de chez nous. Les stéroïdes l'ont détruit. Au nom du scandale médiatique, les petits médias se sont amusés à machouiller, comme d'habitude. Quand on se tient loin de l'analyse, on triture dans les déchets. Peu importe, je suis bien fier de lui. Je ne connais pas grand monde qui aurait fait le centième, le millième, pour atteindre cette victoire. Les stéroïdes, c'est de la pégadille! Alors détruisons, jounalistes! Allons-y gaiment! Le sport est devenu votre poubelle. Mais dans une plus large mesure vous avez tout transformé en poubelle. Les plus majestueuses aventures, vous les ficelez dans vos sacs verts prêtes pour le dépôtoir ou, encore mieux, pour la récupération... On pourrait toujours ressortir cette histoire plus tard!

De long en large, du plus local ou plus internationnal, vos patrons vous cajolent de primes à la popularité et vos dents cariées resplendissent dans vos basses-cours grillagées. Black, malgré toute sa noirceur, le tout petit Lacroix, dans toute son ignominie, vous demeurent bien supérieurs. Ils ont agi. Et l'un comme l'autre, parmi les tarés de notre monde économique, ils n'ont profité que des suiveux et des encore plus petits ambitieux qui voulaient à tout prix faire plus d'argent plus vite. À couillons, couillons et demi...

Je lirai Duplessis... La grande noirceur par Black...

27 novembre 2007

L'incompréhension médiatique


Nous publions ici un commentaire de madame Monique Dagnaud à partir du site de La vie des Idées . Cette critique du livre de Jean-Marie Charon touche au coeur même d'une dynamique médiatique contemporaine à l'intérieur de laquelle le consommateur, même s'il lit le plus grand nombre de publications, joue continuellement au jongleur ne sachant plus trop à quelle vérité se fier. Bonne lecture!


Les journalistes et leur public : malentendu ou paranoïa croisée ?
par Monique Dagnaud [27-11-2007]

Domaine : Culture & médias

mots-clés : media



Les médias sont régulièrement accablés de reproches par leur public. Des reproches fondés parfois – et, dans ce cas, la question est celle de leur régulation. Mais aussi des reproches excessifs qui appellent un autre effort d’interprétation.


Recensé :
Jean-Marie Charon, Les journalistes et leur public : le grand malentendu, Vuibert, 2007.


Qui nierait l’importance d’un tel sujet ? Jean-Marie Charon, dans son dernier ouvrage, explore les relations qui lient les journalistes à leur public : une facette essentielle de l’espace public contemporain, profondément emblématique de la société de défiance dans laquelle nous baignons. Quiconque a participé à l’un des nombreux débats organisés sur la question des médias connaît la violence émotionnelle qui soulève tout public (populaire, cultivé, jeune et vieux, etc.) contre le système d’information. Cette exaspération est parfaitement identifiée par une série de sondages qui, depuis 1987, visent à saisir la confiance accordée à ceux qui fabriquent l’information. Autant l’annoncer d’emblée : elle est faible et n’a cessé de se dégrader. Les journalistes sont incriminés de nombreux maux. De se polariser sur des sujets éloignés des préoccupations des gens. De fouiller dans la vie privée au risque de porter préjudice aux personnes. De fabriquer de l’à-peu-près sans prendre le temps de la vérification. D’embrouiller faits et commentaires. De proposer une hiérarchie de l’information sans lien raisonnable avec l’importance des sujets, par exemple en lançant les faits divers comme produits d’appel. Surtout, ils sont suspectés d’être sous l’influence des politiques, et encore bien davantage, notamment dans la période récente, sous la domination de groupes financiers.

Jean-Marie Charon décrypte d’une plume sereine les reproches adressés par le public aux médias et tente de dessiner, en se portant du côté des journalistes et de la fabrication de l’information, les raisons de ce désamour.

Le cœur du malentendu réside, selon lui, dans les attentes déçues du public. Ce dernier souhaite une information fiable et de qualité, une information « zéro défaut » : « Pour le public, en tout cas sans doute une part de plus en plus significative de celui-ci, les médias et les journalistes sont censés produire des connaissances ». Or les journalistes plaident que leurs conditions de travail (urgence, moyens matériels, surenchère concurrentielle) limitent fortement une telle ambition. De plus, les exigences du public « oublient » le caractère par essence inachevé et aléatoire de l’information à chaud : « L’information, lorsqu’il s’agit d’actualité, constitue par définition, une saisie, à un moment donné, d’une situation, qui a bien souvent fait irruption soudainement, sans que l’on en saisisse toujours le sens profond et encore moins l’évolution possible. (…). Autrement dit, l’information est une matière fragile, évolutive souvent relative… par nature ».

Certes, les idées lancées pour améliorer le niveau de l’information ne manquent pas. Dans le sillage d’une résolution relative à l’éthique des journalistes adoptée en 1993 par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (en 1995), puis le Conseil économique et social (en 1999), ont multiplié les recommandations. La première, sans surprise, vise à garantir un niveau élevé de formation des journalistes – la création de l’école de journalisme de Sciences Po s’appuiera sur cet argument. La seconde propose l’établissement d’un code de déontologie qui définirait les bonnes pratiques – de fait, la profession est encadrée depuis longtemps par des chartes, en particulier la Charte de Munich, mais aussi par une noria de textes adoptés par les rédactions ou les entreprises de presse.

La proposition en faveur de la création d’un Conseil de la presse, instance de contrôle qui pourrait dénoncer, voire sanctionner les manquements, est régulièrement avancée. Mais elle est rejetée par la profession, en raison du poids de l’histoire. Soumis pendant des siècles à la tentation liberticide d’un pouvoir centralisé, les journalistes redoublent de méfiance, et toute intrusion d’un régulateur extérieur leur paraît d’emblée suspecte. Aussi l’autorégulation, le règlement, au sein de la profession et par la profession, de ses insuffisances et turpitudes, recueillent nettement leur préférence. Un point sur lequel l’auteur du livre, à l’évidence, les approuve. Le salut semble résider alors dans le renforcement des chartes d’entreprise ou la nomination de médiateurs.

Cette dynamique d’autorégulation touche néanmoins rapidement ses limites. « Le respect des chartes comme leur adaptation aux situations concrètes n’ont pas été discutés, ni fait l’objet de bilan », affirme Jean-Marie Charon. Les principes édictés opèrent davantage comme une boussole pour l’action que comme des instruments capables d’efficacité pour traiter des cas précis, prévenir ou sanctionner des manquements. Cet encadrement éthique « mou » favorise le sentiment d’impunité, que conforte encore plus l’omerta des confrères lorsque survient une dérive. L’absence de sanction ou de réaction forte est en elle-même un encouragement à la désinvolture ou à l’irresponsabilité : « Comment peut s’interpréter pour chaque journaliste qu’au-delà de commentaires privés, aucune condamnation formelle, n’ait jamais été formulée par une organisation professionnelle, à propos de dérapages graves et avérées ? »La même critique est adressée aux directions des entreprises de presse, muettes elles aussi la plupart du temps sur les dérapages de l’information.

Le chapitre sur la responsabilité des journalistes brosse un tableau somme toute impitoyable. L’auteur évoque un univers porté au « cynisme et au fatalisme ». On y découvre un milieu qui entretient sa propre impéritie en renvoyant ses insuffisances « aux structures, à la technique, aux logiques organisationnelles ou économiques ». On s’étonne du peu de rigueur qui l’anime : lors d’une enquête auprès des journalistes économiques et financiers, 52,4 % disent ne pas croiser leurs sources, 40,8 % ne pas toujours vérifier un chiffre, 46,8 % « ne pas savoir lire les comptes d’une entreprise », etc. Et on saisit toutes les facettes d’un comportement que l’auteur, pertinemment, nomme ainsi : « un déni de responsabilité ».

Visiblement peu convaincu de l’efficacité d’une régulation juridique, Jean-Marie Charon en appelle à un sursaut moral (pour une conception « morale » de la responsabilité), en raison des devoirs de cette profession envers autrui. Mais le rôle crucial joué par l’information dans la vie démocratique suppose d’aller plus loin. Il requiert d’engager des actions en association avec le milieu journalistique : « La prise en compte de l’intérêt général exige donc l’existence d’une réflexion éthique, individuelle et collective durant toute l’activité professionnelle. Cela appelle une formation et une préparation nourries d’études de cas par exemple, de l’approche de situations, circonstances, événements diversifiées ». Cet appel à un ressaisissement collectif fondé sur de la formation permanente, loin de rester lettre morte, a fait l’objet d’une initiative de la part de l’auteur. Jean-Marie Charon anime en effet depuis de nombreuses années Les Entretiens de l’information : confrontations entre journalistes sur des études de cas, précisément. Evidemment, la solution préconisée pour résoudre le Grand Malentendu entre public et journalistes se révèle, au terme du livre, une plaidoirie pro domo... Mais on doit saluer un chercheur qui, loin de se cantonner à la critique sociale, a proposé et mis en œuvre concrètement un traitement aux maux qu’il dépeint.

On peut, néanmoins éprouver quelque déception sur la conclusion. En effet, scepticisme juridique aidant, et armé d’une foi de charbonnier dans l’autorégulation de la profession, l’auteur émet des recommandations qui peuvent paraître dérisoires à l’aune de la gravité des déficiences invoquées. Peut-être une exploration approfondie de la complexité du droit qui encadre l’information, notamment la tension entre le principe de la liberté de communication, et les multiples autres principes qui le contrebalancent (diffamation, droit à la vie privée, protection de l’enfance, etc.), et donc de sa difficulté à être mis en œuvre, aurait été utile pour étayer la préférence affichée en faveur de l’autorégulation. La pratique du droit dans le traitement de l’information constitue le thème central d’un des ouvrages de Jean-Marie Charon (Un secret si bien volé : la loi, le juge et le journaliste, Le Seuil, 2000), ce qui explique sans doute qu’il en ait fait l’économie ici.

Ce livre aiguise la faim d’en savoir plus sur un autre sujet qu’il aborde peu : le public. Les causes du malentendu ne mettent-elles pas aussi le public sur la sellette ? Quid du comportement de ce dernier ? Quid de son étranglement d’indignation dès qu’il s’agit de parler de média ? Cette bruyante insatisfaction à l’égard du système d’information a quelque chose d’énigmatique tant elle paraît extrême, et son mystère s’accroît lorsque l’on s’aperçoit qu’elle est partagée et alimentée par beaucoup de journalistes. Cette virulence a toujours existé, mais cette démonstration de colère paraît extravagante si l’on considère qu’elle s’accroît, alors que les supports d’information n’ont cessé de se multiplier et de se diversifier au cours des dix dernières années. En matière d’information, en effet, l’homme contemporain vit sous le règne de l’abondance : les réseaux numériques font circuler les contenus les plus hétérogènes, de la qualité la plus haute, à la futilité la plus vaporeuse, du plus intello au plus pratique, les opinions les plus variées trouvant un répondant médiatique pour qui sait se repérer dans les sites et les organes de presse. Comment expliquer cette radicalité dans la défiance à l’égard des médias ? Pourquoi cette exacerbation vise-t-elle sans distinction l’ensemble des médias, alors que les critiques pourraient surtout s’appliquer au média dominant, la télévision ?

Certes, pour une partie de la population, la révolution numérique est passée presque inaperçue. Et peut-être perdure, comme un parfum qui n’arrive pas à s’évaporer, une posture critique qui pouvait s’appliquer à la télévision publique de monopole, sorte de voix officielle encadrée par le politique. Certes, il existe une doxa qui, depuis leur apparition, présente les médias audiovisuels comme des instruments d’aliénation et de manipulation. On doit pourtant chercher ailleurs les raisons de démonstrations aussi passionnées. La violence verbale contre le système d’information semble désigner autre chose qu’une appréciation désolée sur « la qualité » des contenus – si tel était le cas, France-Culture et Arte occuperaient le sommet des classements de Médiamétrie.

Cette émotion sans réel fondement évoque plutôt un processus de type bouc-émissaire. Les médias, pris comme une entité générique abstraite, seraient l’objet sur lequel s’exorcise la gamme immense des colères ou insatisfactions collectives. Ils constitueraient un objet transactionnel de la pensée. D’autant plus qu’ils offrent aux individus une expérience singulière, épreuve mentale inédite dans l’histoire des sociétés, une confrontation permanente au spectacle du monde dans lequel ils vivent.

Cette confrontation incite le spectateur à s’évaluer par rapport aux autres, se comparer, imaginer des biographies alternatives. Elle l’oblige à prendre position sur des thèmes ou des situations à propos desquels il est souvent largement impuissant. Vivre au rythme de l’écosystème médiatique comporte une dimension violente pour le psychisme, et la fréquentation d’un média d’images inspire facilement un ressentiment intérieur. Contre quoi ? Contre soi – on regarde souvent « malgré soi » : pour combler le temps, parce que votre entourage vous y incite, parce que l’écran allumé vous ramène vers lui en dépit de votre effort pour y échapper ? Contre l’image de la société promue, découpée, réorganisée par le média ? Contre ce flot des opinions et des paroles qui se déversent selon un principe d’équivalence en vous clouant comme seul juge ? Il y a dans la relation aux médias quelque chose qui concerne le rapport de soi à soi... et qui pourrait fournir le levain à l’exaspération ingénue que l’on repère dans tous les débats publics sur les journalistes.

La recherche sur les médias a fait l’impasse sur cette dimension. Depuis cinquante ans, dans le sillage des cultural studies, elle s’est employée à analyser les pratiques du spectateur actif, à démontrer que « la réception est une production de sens ». Mais aucune recherche n’a jamais tenté de sonder la passion funeste, la critique exaltée, qui s’emparent des individus lorsqu’ils sont conviés à une expression publique sur le sujet « médias ». Entre les journalistes et leur public, on trouverait peut-être des sentiments plus complexes qu’un malentendu : une paranoïa croisée.


par Monique Dagnaud [27-11-2007]

25 novembre 2007

Beowulf


Versification, 1967, Séminaire St-Joseph: l'année de l'expo; préhistoire de l'éducation où on apprenait encore quelque chose; The Norton Anthology of English Literature. Monsieur Tilkin, belge, ex-pilote de chasse, nous trace de grands traits en travers de la mystérieuse histoire de la Grande Île du Nord, brumeuse, venteuse, balayée d'esprits maléfiques et d'elfes. Beowulf!

En lisant cet essai, 'Beowulf' Movie Magic Can't Conjure The Poem's Bare-Bones Enchantment
par Blake Gopnik du Washington Post, jeudi le 22 novembre dernier, les murs austères flanqués des immenses cadres des célébrités de mon Séminaire ressurgirent à mes yeux. Mon nez retrouva le léger bouquet de moisissure et d'encens. J'entendais à nouveau mes savates claquées sur les larges tuiles usées et les échos me raconter leur mouvance.

Beowulf, to be a wolfe! Crier au loup! Dans le silence... d'un monastère:


"The great hero Beowulf, wrestling with the monster Grendel, split the sinews of
his foe and snapped his arm off at the shoulder. Going up against the monster's
mother, he slammed her to the earth, then sliced her neck through with a sword."

Arrghh! Roland dans toute sa gloire, qui m'avait intrigué, et fait rire de ses exploits tout français, en Éléments Latins (Secondaire I), se côtelait avec cette bête comme le Comte de Montmirail, d'Appremont et de Papincourt (http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Visiteurs) contre Rambo. Ce héros de l'Angleterre médiévale et ses fantastiques aventures retèrent graver dans ma mémoire à jamais:

"Whereas watching the movie leaves us absolutely in the place and present where
we started out. It's just "Die Hard" in chain mail."

Bientôt, dans mon sous-sol, sur écran géant, je l'inviterai chez moi. Je retouverai mes 16 ans:

"My own first encounter with "Beowulf" came as a kid, in a surprisingly uncleaned-up version from "The Golden Treasury of Myths and Legends." I still think the spare modernism of the book's images, hand-drawn by the great American illustrators Alice and Martin Provensen, comes closer to capturing the intensity of the ancient original than the $150 million movie's industrial light and magic ever does."

20 novembre 2007

Conjugaisons plus-que-parfaites



Un film français d'une certaine époque racontait l'histoire d'un valet d'ascenseur qui lança sa version d'un slogan pour l'hôtel où il travaillait; il apprit qu'il avait remporté le prix du meilleur slogan et que l'hôtel allait utiliser sa phrase, désormais célèbre, dans sa publicité: À l'imparfait de nos voisins, notre réponse sera notre service plus-que-parfait. Assez rapidement, tout le monde sut que ce gentil, et inoffensif, valet deviendrait leur marquis. Il prit l'ascenseur de la société!
La belle époque où les jeux de mots faisaient rire, ou du moins sourire, parce qu'ils étaient compris. Je me demande si les verbes de notre jeune homme étaient toujours bien accordés? Avait-il mis les traits d'union? Avait-il seulement conscience qu'il utilisait deux temps de l'indicatif? Ah! Ha! Et n'allons surtout pas parler de la spécificité de leur emploi... Mais, au moins, la connaissance de la conjugaison par le commun des mortels devait nécessairement inclure une base de compréhension du verbe, pour que le réalisateur du film décide d'inclure dans son intrigue ce fameux jeu de mots.

Une personne me signalait un jour la totale inutilité de certains modes en français; et la situation se produisait en anglais aussi, et dès lors, dans toutes les langues. Pourquoi pas? Sa rebuffade mentionnait le futur antérieur: J'aurai fait. Je lui présentai l'énigme suivante. Comment relayer l'information suivante: ma conjointe et moi dînons ensemble. Elle me signale sa répugnance de voir le lit en désordre lorsqu'elle revient à la maison le soir. Comme je suis régulièrement le dernier levé, son regard inquisiteur connecte facilement ma culpabilité. Je lui promets que ce soir, lorsqu'elle mettra les pieds dans notre chambre, le lit sera fait. Eh! Oui! À ton arrivée chez nous à la fin de ta dure journée, j'aurai fait le lit chérie. Comment le dire autrement?
L'économie de la langue répond à tout. Les économistes d'estrade linguistique font pitié. Ils sont si ridicules. Leur charme n'est plus charmant; il est devenu pitoyable.

Lisons Littré:
"CONJUGUER
(kon-ju-ghé) v. a. 1°Unir. Peu usité en ce sens.
2°Terme de grammaire. Assembler dans un ordre déterminé les différentes
inflexions ou terminaisons des modes, des temps, des personnes et des
nombres
d'un verbe. Conjuguer un verbe. Absolument. Savoir conjuguer.
3°S'unir. L'astre du jour répand sur tous les mondes
d'autres concerts de lumières.... en se conjuguant avec d'autres Phébés, BERN. DE
ST-P.
Mort de Socrate.
4°Se conjuguer, v. réfl. Être conjugué. Ce
verbe se conjugue comme ou sur
tel autre, avec l'auxiliaire être ou avoir. Lat.
conjugare, réunir ensemble, de cum, et
jugum, union, proprement joug (voy. JOUG).
En termes de grammaire, conjuguer un verbe, c'est en réunir toutes les
formes
dans un arrangement déterminé."

Fascinant tout de même: Voir conjugual alors, et conjoncture...

Au delà des personnes, l'accentuation du verbe l'inocule de tout son sens, quand ce ne fût que pour qu'il habitât le socle que des siècles et des siècles de jaugeage ont paufiné. Je n'aime pas particulièrement la langue recherchée ni les tournures oiseuves. J'aime, toutefois, j'adore le jeu.
Maman lisait beaucoup: des livres parmi lesquels se trouvaient des oeuvres de cinquième tablettes au haut du mur du boudoir, constamment hors d'atteinte... que j'atteignais quand même. Elle parlait plusieurs langues maman; non, vous pensez, pas l'anglais, ou si mal! Elle parlait le professionnel, le voisinnage, l'amie de coeur, le fils que j'aime, le marchandage, le non ma fille. Maman était polyglotte. Elle s'était même permis un jour de mes 14 ans de me lancer: "On aurait jamais dû t'envoyer au séminaire, tu veux toujours avoir le dernier mot!" Maman et ses conjugaisons de la vie m'ont éduqué à la conjugaison française, car son temps se consumait dans mon enfance.

À 14 ans, j'ai travaillé à distribuer des dépliants pour l'Historium près du sanctuaire de Notre Dame du Cap; un attrait touristique de courte durée. Sur mon coin, à l'entrée du terrain du sanctuaire, je tendais mon butin et recevait toutes sortes de sourires en toutes sortes de langues. Je commençais à comprendre les paroles de mon père: "Quand on croit très très fort, on peut parler en langues". Mais les verbes de ma mère me parlaient beaucoup plus. Quelques années plus tard, j'ai travaillé dans un clinique pour alcooliques: professionnels, clochards, héroïnomanes, jeunes et vieux, prêtres et avocats, hommes d'affaires et contracteurs. Ils avaient un point en commun: leur dépendance; ils m'ont toutefois donné un superbe cadeau: l'art de maman de parler plusieurs langues.Cette race de polyglottes est en voie d'extermination. On parle bien ou on parle mal. Il est de plus en plus difficile de parler au monde; il entend, mais n'écoute pas. À oublier les conjugaisons, on perd notre perspective sur la vie et sur les différences. Tout se ressemble au royaume du neutre. Adaggio est mort! La valse à quatre temps de même... Et puis, après tout, ne sommes-nous pas devenus des sourds fonctionnels?

18 novembre 2007

Napoléon: le goût de s'ancrer.

Quelle belle citation de Patrice Gueniffey sur la feuille d'Idée (http://www.laviedesidees.fr/-Essais-travaux-.html) au sujet du Napoléon que préparait monsieur François Furet :

La Révolution française « a eu, l’espace de quelques années, son Washington en Bonaparte. Dix ans après, c’était un roi… Dès qu’il devient héréditaire, son pouvoir renonce à son principe, et il inaugure un autre cours que celui de la Révolution, où le hasard de la guerre a repris tous ses droits : en voulant fixer son règne dans la loi des royautés, l’empereur lui enlève ce qui en a fait à la fois le charme et la nécessité ».

Vouloir changer en revenant sur nos cicatrices. Le peuple suit tout le monde. Il ne veut que vivre et s'amuser. Il veut à tout prix se déresponsabiliser de son futur. Il aime suivre et le fait allègrement.

La Corse allait servir à la France une leçon magistrale : le petit Napoleone Bonaparte d’Ajaccio débarque et commence son périple. Quelques brèves années plus tard, à la pointe de son ambition et de son brio, l'armée est à ses pieds... les Français dans ses bottes : Vive l'empereur!


La France, comme le gruau, mais je devrais dire Paris, se consomme chaude avec juste le bon nombre de grumeaux pour créer une marée à la fois visqueuse et consistante. Le règne de l'homme fut bref; le règne du fantôme dure encore... Comme le gruau dans nos artères qui continue à travailler, à gruger et racoler le cholestérol, le petit caporal trottine encore dans les coulisses. Je l'aime; je l'admire; qui ne voudrait pas devenir Voltaire, Pascal, La Bruyère, Beaumarchais... Mais Napoléon! Ultime. Nous sommes bien nés de cette cuisse volage et fière. Ici et maintenant, dans cette foutue Amérique où nous devons nous gausser de Saint-Laurent, de Jefferson, de Ford, de Mac Donald, de Lee, de Montcalm, de Woolfe, les héros sont de peccadille et les modèles de chiffon.

Mais bon, nos peuples fondateurs, nous les avons massacrés à la petite vérole, au mousquet et à la réserve: charme, traité, séduction et tromperie; génocides, parricides et infanticides; viols et beuveries. Une belle jambe, cela nous fait! La plupart des vrais héros parmi ces nouveaux Américains, dont nous sommes les descendants, avaient pourtant compris: ils vivaient avec ces premières nations; ils se mariaient avec des femmes de ces premières nations; ils demandaient l'avis à ces premières nations. La bonne société décida de cultiver l'ignorance, la crasse, la vile. Alors j'écoute encore régulièrement les Remarquables oubliés* que la première chaîne de Radio-Canada nous diffuse encore; je me rappelle, aussi constamment, de le garder bien précieusement ce héros de ma jeunesse; il tient compagnie à tous les autres que les médias de mon temps me présentaient soir après soir : Dollard des Ormaux, Radisson et des Groseillers, d'Iberville, Ti-Jean Carignan, Le Grand Duc, Ouragan... Tous des braves qui accompagnèrent mes premières heures de télévision à partir de 1957. Les autorités contemporaines, très provincialement, ont décidé de couler Radisson dans un trophée pour petits entrepreneurs pondeurs et décapiter Lavérendrye, dit les Rocheuses, dans une forêt enchantée à la couardise. Passe-partout.

Dans mon pignon, je garde mes souvenirs, regarde passer les navires et cherche encore à vibrer à un diapason crochi et rouillé. Hé! Napo! Plus on te triture, plus tu t'incrustes... Tu es mort d'un cancer; c'est une balle à Austerlizt qu'il t'aurait fallu!

Napoléon garda le pouvoir juste assez longtemps pour redonner à la France un peu de Lous XIV. Les médias lancent des Napoléon à la tête de Sarkozy? Qu'ils se comptent chanceux d'en avoir eu un et de l'avoir arrosé de temps en temps. Ici, et encore, dans cette foutue Amérique, le peuple, il attend encore le retour de Cartier.

*http://www.radio-canada.ca/radio/profondeur/RemarquablesOublies.html

12 novembre 2007

Les trois mousquetaires... avec ou sans d'Artagnan!



Legnica, Pologne. Début mai: soleil jaune et arbres verts tendres. Les soirées sont encore juste assez fraîches pour demander un cardigan. Dans la cour du château Piast où le collège est installé, nous pénétrons à la brunante pour s'installer sur des estrades de fortune. Nous assisterons dans les prochaines minutes à une représentation de la pièce de théâtre "Les trois mousquetaires"; une adaptation française du célèbre roman d'Alexandre Dumas. Fermez les yeux et imaginez les tintements de la cloche du profond couloir d'entrée du château. Soudainement dans une folle cavalcade sur les pierres du porche, un carosse tout bardé d'arabesques et de feuillage d'or fracasse le silence et sonne la charge: le reine arrive pour le bal poursuivie par des mousquetaires qui désirent lui remettre son collier. Début tonitruant pour notre soirée théâtrale. Personne n'a encore parlé que nous sentons déjà la tension et l'indescriptible plaisir de participer à un spectacle de vie et de jeu.


Le jeu fut honnête; la langue parfois très accentuée; le maillage des effets sympathique, à l'image de ce cheval, qui, au beau milieu d'une scène pathétique, glissa sur la dalle et fit sursauter l'amante en robe d'époque et pouffer de rire les spectateurs; et encore quelques mésaventures scéniques comme la cape lancée pas Athos de la chambre de son amante qui plana jusque sur un spectateur... Quel pur plaisir dans cette cour intérieure médiévale, ce texte baroque sous une main romantique! De vrais personnages, de vrais chevaux, de vrais épées contre de la vraie pierre et les senteurs de tilleuls et de marronniers.


Le vrai par le faux. À la fin sans rideau, les spectateurs sont descendus des gradins; ils retournent à leur réalité. Cette réalité qui habite cette ville polonnaise encore stygmatisée par la retraite allemande, encore ruisselante de l'emprise russe. Cette folle équipée à l'intérieur du cadre médiéval appartenait au rêve. C'était un accomodement à la réalité. Pas un questionnement sur une situation, mais un simple intermède en écart avec le doute de son propre avenir. D'Artagnan le gascon avec son accent rural et son rustre cheval de somme avait une épée d'or dont le sens de la répartie a suffi pour sa mise à niveau.

Les mousquetaires ont accomodé la reine. Les polonnais m'ont accomodé. Eux-mêmes s'accomodaient de leur neuve solidarité. Les peuples du Tier Riche cherchent, aujourd'hui plus que jamais depuis la marche des nomades vers l'Empire romain, à organiser leur système d'assimiliation devant les hordes du Sud et de l'Est.

Bonne chance contre l'histoire. Appelez toujours votre d'Artagnan... qui sait dans quel accoutrement il vous arrivera!

10 novembre 2007

Dix ans d'intégration de technologies dans les cours de littérature


Pierre Picard, enseignant en littérature, Collège Laflèche


1996 : Une grammaire interactive.
Le début de l’aventure informatique débuta en 1996 avec l’utilisation d’un logiciel de grammaire interactive : Communication écrite. J’avais pris le pari que cela améliorerait la motivation, la persévérance et la performance linguistique de mes étudiants. Ce projet fut l’objet d’une subvention de recherche dont les résultats illustrèrent une plus value de cet outil pour les étudiants en difficultés. Cela fut le départ d’un cheminement pédagogique qui évolue depuis dix ans.
1998 : La rédaction à l’ordinateur.
Une étape relativement récente de ce parcours fut l’organisation de la rédaction des exercices formatifs et de certains ateliers sommatifs au traitement de texte sur ordinateur. Les étudiants n’avaient accès à aucune aide orthographique ni grammaticale en ligne; ils avaient tout de même droit aux trois documents de référence traditionnellement permis. Le nombre de fautes chutait dramatiquement lorsqu’ils rédigeaient à l’ordinateur. Je fais l’hypothèse que la plateforme écran/clavier modifiait leur niveau de concentration; celle du papier et du crayon suivait l’approche graphie/sens alors que l’autre approche en développait une de graphie/outil. Dès lors, le cerveau démontait plus systématiquement chaque composante du mot puis de la phrase. Chez les étudiants faibles, cette procédure amenait les trente fautes et plus à des performances en dessous de 15 fautes pour un texte de 700 mots.
1999 : Antidote.
En 1999, une formation sur Antidote 98 fut donnée systématiquement en classe. La simple motivation de pouvoir l’utiliser pour corriger leur texte fut suffisante pour qu’une forte majorité des étudiants développent une bonne compétence sur cet outil et l’utilisent régulièrement pour corriger leurs travaux dans mes cours, mais aussi pour leurs travaux dans les autres matières. Je me disais, et me dis encore, qu’il n’y avait pas de mal à amener mes étudiants à ressasser leurs règles à l’aide d’une grammaire, de chercher des synonymes dans un dictionnaire de synonymes, de fouiller une conjugaison dans un annuaire de conjugaison ou de consulter certaines définitions dans un dictionnaire grâce à un instrument plus efficace et plus dynamique. Bien sûr, cet outil corrigeait automatiquement la plupart des erreurs orthographiques. Je donnais ce bonus à mes étudiants sachant que cette dimension de leurs faiblesses linguistiques n’avait pas un impact majeur sur leur performance globale. En effet, plusieurs des échecs à l’Épreuve uniforme se situent, dans notre collège, au niveau de la grammaire et de la syntaxe.
2002 : La rédaction terminale sommative à l’ordinateur.
Depuis maintenant cinq ans, mes étudiants ont le loisir de rédiger sur des ordinateurs, en laboratoire, leurs analyses littéraires et leurs dissertations explicatives. L’examen se déroulant en deux blocs de deux heures durant la quinzième semaine de la session, les étudiants se présentent au laboratoire informatique pour le deuxième volet. Après leur avoir remis leurs notes des deux premières heures, ils commencent leur rédaction en utilisant le logiciel de traitement de texte. Les étudiants sont habitués à cette routine puisqu’ils ont fréquenté le laboratoire pour des activités en ligne chaque semaine à raison de deux heures par semaine. Cette démarche fut accueillie avec joie par les étudiants qui savaient d'ores et déjà que leur nombre de fautes diminuait grâce à l’ordinateur et qu’en plus ils pouvaient utiliser Antidote. Pour la première fois de ma carrière, j’observais une majorité de mes étudiants fouiller un dictionnaire pour s’assurer d’une bonne définition; vérifier une construction syntaxique ou un accord grammatical obscur; s’amuser à trouver des synonymes plutôt savants pour embellir leur texte. Je me réjouissais aussi sachant qu’à la fin de l’exercice, je recevrais un texte imprimé en Times New Roman 12 points ainsi qu’un fichier en ligne que je pouvais consulter même de l’extérieur.
Depuis 2005, une plus grande efficacité pour l’enseignant et un objet de fierté pour les étudiants!
Quel fut l’impact de l’utilisation du logiciel de traitement de texte pour une rédaction traditionnellement faite de façon ... de pensum, la rédaction est devenue un défi; de rabroué, leur français est devenu un objet de fierté. manuscrite? Cette utilisation a amené une réduction globale du nombre de fautes, amélioré la syntaxe et la cohésion générale du texte, systématisé une correction minutieuse et encouragé l’apprentissage d’un assistant informatique à la rédaction. J’ai aussi le sentiment que les étudiants ont développé une attitude différente envers ce type de rédaction, honni par plusieurs, ainsi qu’envers leur langue : de pensum, la rédaction est devenue un défi; de rabroué, leur français est devenu un objet de fierté.
L’aspect humain et l’amour de sa langue maternelle ont toujours été primordiaux dans mon enseignement. Les applications pédagogiques de l’ordinateur me permettent de rencontrer les étudiants sur un territoire familier déjà apprivoisé par une majorité d’entre eux. En les invitant à y travailler leur cours de formation générale, je les amène à découvrir une nouvelle façon de voir, d’écrire, leur langue maternelle, non plus en jargon de clavardage, non plus en code MINIMESSAGE, non plus en amalgame d’extraits repiqués sur la Toile, mais en devenant les artisans d’une production originale, structurée et efficace.

5 novembre 2007

La Toile fait mouche!

La revue française Sciences humaines du mois d'octobre 2007 offre un dossier qui décrit l'influence de l'utilisation de la Toile sur notre façon de penser, de réfléchir et d'apprendre.


Parmi les nombreuses informations et conlusions de ce dossier, une prend le pas sur toutes les autres: le bref texte sur Paul Otlet. Cet homme qui, dès 1934, a imaginé et prédit la venue de la Toile:
"On peut imaginer le télescope électrique, permettant de lire de chez soi des livres exposés dans la salle ‘teleg’ des grandes bibliothèques, aux pages demandées d’avance. Ce sera le livre téléphoné".
Cet homme, rejeté par son époque, honni par ses confrères, constitue l'image parfaite du refus de la société à bouger devant l'originalité politiquement incorrecte. Ce documentaliste est mort dans l'oubli.

Pour de plus amples informations, le site suivant "http://www.mundaneum.be/index.asp?ID=247 " offre une biographie et une bibliographie pour compléter le paysage.

et

Françoise Lévie, L'homme qui voulait classer le monde - Paul Otlet et le Mundaneum, Editions Les Impressions Nouvelles, 2006, 351 p.

----------------------------------

Nous réfléchissons nos connaissances à travers un loupe bien différente de nos jours. Les engins de recherche nous entraînent dans des dédales insoupçonnés. Notre cerveau, devant la masse de sources disponibles vogue débridé vers des connaissances universelles fascinantes. Il devient difficile de garder le cap. Est-ce que nous devenons pour cela brouillon? Peut-être. Devenons-nous paresseux? Sans doute. Effectuer une recherche de pointe ciblée relève maintenant du défi de la concentration. Voilà quelques années, nous devions y consacrer beaucoup de temps; il fallait se déplacer ou attendre que tel ou tel volume nous parvienne par le système de prêt. Maintenant, il faut de la discipline pour ralentir le processus. Beaucoup de discipline! Google et ses accolytes nous entraînent dans un voyage où le curieux n'a plus aucune limite et doit noter et identifier au fur et à la mesure de son cheminement toutes les richesses et curiosités qu'il rencontre. Nous réfléchissions tout haut mes amis et moi; nous réfléchissons aujourd'hui en virtuel, en sychrone ou en asynchrone. Et nous pouvons garder une trace de chaque mot prononcé, pardon... écrit! Nos connaissances sont partagées en ligne dans les forums, sont conservées dans nos signets et commentées dans nos blogues. Rushkoff mentionnait que la nouvelle génération transforme, sinon détruit, la notion traditionnelle de propriété; Internet en est le chef d'orchestre!

--------------------------------------------------------

L'apprentissage y passe aussi. À toutes les époques, la compilation et l'appropriation de la cognition connaît des soubresauts. Aujourd'hui, nous pourrions nous poser la question suivante: pourquoi se souvenir si tout est toujours disponible et que tout est gratuit... ou presque! Est-ce que l'apprentissage devient plutôt une course aux trésors où l'interprétion de la carte importe plus que le trésor lui-même? L'école disparaîtrait-elle à longue ou brève échéance que nous n'y perdrions que les bénéfices sociaux... L'ordinateur va-t-il soustraire les hommes de l'éducation? Bien évidemment non. Mais il faudra nécessairement que la pédagogie prenne en compte ce nouvel outil. Les possibilités qu'il offre sont bien trop importantes pour être ignorées. Nous y reviendrons....


Pour l'instant, allons lire ce dossier. Ouvrons toute grande nos oreilles et nos yeux à cette nouvelle pensée Internet.


Pour consulter les titres et certains articles de la revue, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous:
http://www.scienceshumaines.com/index.php

2 novembre 2007

La politique de la quotidienneté

La Literary Review of Canada publie ce mois-ci une analyse du livre de Richard Poplak, Ja, No, Man: Growing Up White in Apartheid-Era South Africa, rédigé par David Dyzenhaus. La politique de l’ordinaire retrace la vie d’un Sud-Africain blanc et juif dans le tourbillon de la contestation de l’apartheid :

« His book clearly describes a life in what he calls “the miasmic fog that kept the country in darkness during the Apartheid years”: the fog of ideology that made it possible for white South Africans to avoid recognizing their brutal exploitation and oppression of the country’s black population.»

Il faut lire ce commentaire; il faut lire ce livre. Dans l’environnement canadien, un pays qui n’arrive pas à solutionner son morcellement national, coincé entre des nations étouffées – celles des amérindiens– fondatrices – ironiques de songer à une fondation émergeant de l’annihilation d’autres civilisations – , immigrantes – de plus prégnantes devant la faiblesse voire la non-existence de facto d’une identité claire – , les quotidiennetés de cette famille juive ressemble à s’y méprendre à une possible maisonnée de Hérouxville dit Code de vie québécois!

L’aveuglement est le même :

« The Poplaks were trying their best to lead an ordinary life, much as any middle class Canadian family tries to do, but this can obviously mean profoundly different things in different contexts. A Canadian-born friend of mine once spoke to me of his great “moral luck” at not having been born South African. He meant that living an ordinary life in a rather ordinary society like Canada is very different, morally speaking, from living that same life in a society where great injustice is so much part of daily life that it is possible to be oblivious, or on my argument, to make oneself oblivious to it. Another white South African friend who had many white close acquaintances deeply involved in the resistance to apartheid remarked to me in the 1980s that one of the things he hated about South Africa was that it made many people who were unsuited to politics of any sort feel compelled to take part in the dangerous politics of resistance. They were constitutionally suited to living ordinary lives. »

Pas aveugle pour blesser. Aveugle de bêtise. Être ordinaire est-il une vertu? Dans le magazine littéraire du mois d'octobre, Enrique Vila-Matas suggère « Une stupidité lucide : [une des attitudes à adopter] se fonde sur Érasme qui suggéra qu’en temps d’abrutissement général, l’homme sage doit feindre d’être idiot (comme le sot de son Éloge de la folie) et se montrer incapable de prendre position, conscient que c’est la meilleure façon de réussir dans le grand théâtre de l’Univers. » J’attends avec impatience les conclusions de messieurs Bouchard et Taylor de la Commission sur les accommodements raisonnables. Après les banales parfois très rustres souvent orchestrées salades de bettes à carde fanées et amers, le monde entier jasera de la sagesse des musulmans, des questionnements perspicaces de certains et de l’étroitesse d’esprit, j’aimerais dire naïve mais doit me contenter de niaise, de plusieurs.

« When my son jokingly sings “Oh Canada, our home’s on native land,” for example, the point is that Canada is a settler society, with a brutal history of “native” exploitation and segregation—indeed, a history that the white regimes of South Africa took as an example in establishing the Bantustans. And the fact that the live-in or live-out nanny comes not from the aboriginal communities of Canada but from the Philippines might make little moral difference. The rich countries of the north police their boundaries, even extend their boundaries into other countries, in order to ensure that only those migrant workers enter who are considered appropriately exploitable, much as the apartheid police in South Africa maintained the boundaries between the rich white enclaves and the areas set aside for blacks. »

Depuis la fin de l’apartheid, l’Afrique de Sud a changé. Les noirs ont droit de cité. Les blancs commencent à comprendre. Au Canada, les blancs sont toujours endormis et offusqués dès qu’une de ces fédérations, nations, ou communément nommée tribus ou gang de la réserve, pointe le nez sur une voie de chemin de fer, sur une route ou sur un pont. En cela, l’unité nationale canadienne est en sécurité : nous sommes tous pareils. Dès que quelqu’un de différent entre dans notre cour, nous pavoisons notre caucasienne blancheur judéo-chrétienne et réclamons la soumission.

Depuis la fin de l'apartheid, l'Afrique de Sud, n'a pas changé. Les traditions d'incestes, de violences et de faible scolarité sont tenaces. Chez nous, sous la pression toujours plus forte des communautés amérindiennes et immigrantes, nous réussirons peut-être un jour à atteindre une certaine maturité. Qui sait?

Poplak’s autobiography proves then to be a deeply political work: it shows that politics is situated unavoidably in the ordinary, and illustrates that the mechanics of political obliviousness do not reside entirely in a fog machine controlled by politicians. Rather, the mechanics involve countless daily, individual choices to maintain that fog, choices that will require more or less investment depending on one’s background. Political obliviousness is always resolute.

Vive la tranquillité!

Merci à l’auteur dont le nom apparaît ci-bas et à la revue pour les citations. Vous pouvez acheter l’édition de Literary Review of Canada ici .


The Politics of the Ordinary
Piercing the “fog” of apartheid ideology.

A review by David Dyzenhaus

Ja, No, Man: Growing Up White in Apartheid-Era South Africa
Richard Poplak
Penguin Canada
321 pages, softcoverISBN 9780143050445

1 novembre 2007

Les polémiques

J'ergote, tu t'obstines, il argue, nous boquons, vous débattez, ils s'enlisent.... La conjugaison du magazine littéraire de ce mois-ci.

D’entrée de jeu, Jean-Louis Hue signale dans l’avant-propos : « On jous reprochera peut-être de rapporter des chamailleries parfois dignes d’une cour de récréation. « Les polémistes me dégoûtent », disait Bernanos, se repentant des éreintements dont il accabla tant sse ses contemporains. La polémique, quand elle relève de la manie, esst vaine, voire dégradante. Mais elle sait être salutiare queand elle surgit avec à-propos pour aviver le débat, Elle s’apparente a;ors à une joute où il s’agir moins de terrasser l’adversaire que d’enrichir une réflexion commune. »

Je connais plein de philosophes, certains ont même un diplôme à l’appui de leurs longues arrangues. Ils sont habituellement fort gentils. J’en comprends certains, j’en écoute d’autres, mais je les respecte tous, car ils correspondent à cette recherche d’une vérité. Je préfère Chomsky; c’est un linguiste; je préfère le verbe au sillogisme. Mais comme j’aime bien me quereller et m’entendre parler, je joue le jeu à fond. « Une bouche qui se permet de parler ainsi ne mériterait-elle pas d’être fermée à cous de bâton plutôt que réduite au silence par une réfutation en règle? » (Bernard de Clairvaux au sujet d’Abélard, le premier professeur à forniquer officiellement avec sa pucelle d’élève). Quel verbe dans le phrase; quel tissage de sens qui miroite comme un prisme mille interprétations. La logique rejoint le mot.

Aujourd’hui, nous sussurons nos mots faute d’en utiliser, d’en connaître un nombre suffisant : « réduction des pratiques discursives aux traces textuelles; élison des événements qui s’y prduisent pour ne retenir que des marques pour une lecture; inventions de voix derrière les textes pour n’avoir pas à annalyser le modes d’implication du sujet dans les discours » Les mots et les mouches… partout! Foucault détruit Derrida en infirmant son texte. Que dire quand on raconte tout. La réalité ne peut toujours se photographier; faut bien le peindre quelque fois! Mais là, il faut des instruments : du temps, des brosses et des spatules, du canevas et du bois, des tubes et une palettes… de l’intelligence, de l’imagination, de l’honnêteté et de l’éthique.

Zarathoustra dit : « L’homme de la connaissance doit non seulement savoir aimer ses ennemis, mais aussi haïr ses amis, C’est mal récompenser un maître que de rester toujours son diciple. » Vive l’argent et les cotes, nous les aimons et les respections au-delà de nos pères. Le sur-homme est né, il est dans mon journal du matin!

Lisez donc octobre 2007, no 468, du Magazine Littéraire juste pour avoir raison lors de votre prochaine conversation avec un philosophe. Qui sait…!

31 octobre 2007

Pour une décolonnisation

Rasseoir Paris! Ville lumière qui obscurcit par son claironnement linguistique. Faut-il vraiment traduire le français d'outre-mer pour vendre sur Paris. Les précieuses ridicules n'ont jamais quitté Versailles. Allez écrivons! Mais attention! Écrivons français! Les jargons ont le souffle court et les jarrets fragiles.

http://www.lianes.org/Manifeste-pour-une-litterature-monde-en-francais_a128.html

À bon entendeur!

30 octobre 2007

Chomsky and Rose

Mon respect pour Noam Chomsky ne se dément pas. Il constitue une référence en linguistique et en études médiatiques. Que l'on soit d'accord avec lui ou non importe peu; monsieur Chomsky est un polémiste. Nous pouvons toutefois nous fier à ses connaissances: elles se sont toujours avérées. Discutons de ses interprétations et des conséquences qu'ils y voient. Cela nous remuera le cerveau et accroîtra notre sagesse.

Vidéo à voir:

29 octobre 2007

30 mars 2007

L'union qui fait la force

L'énorme masse d'articles et de commentaires éditoriaux depuis l'élection québécoise du 6 mars qui porta au pouvoir le parti libéral fascine et interroge. L'impact de ce résultat alimente les médias comme la manne de Moïse dans le désert. L'exercice demeure absolument fascinant; il est d'un intérêt certain; la qualité de la majorité des textes publiés rassure et maintient l'espoir de continuer notre itinéraire le long de ces nombreuses interprétations en aval ou en amont de cette vague adéquiste. Bientôt neuf mois, bientôt l'accouchement après la gestation des jeunes, et moins jeunes, amateurs qui envahirent l'Assemblée législative de Québec. Les journalistes s'amusent encore de Dumont; ils ont salué madame la chef du PQ; ils suivent à la trace monsieur la Premier ministre. Rien n'a changé dans leur attitude: la politique bi-partite est toujours omniprésente. Aucune espèce de collaboration ne fait les manchettes, si ce n'est pour miner sa crédibilité.

Il semble bien, toutefois, que le slogan du parti libéral "Unir pour réussir" est plutôt devenu le résultat qui a propulsé l'Action démocratique vers l'Opposition officielle. En effet, la population s'est unie dans un mouvement exemplaire derrière un leader, Mario Dumont. Faisant fi des idées, elle a appuyé des paroles. Je trouve très ironique certains textes qui illustrent encore si bien la montréalisation dont on a affublé ces résultats électoraux; montréalisation en réponse à la régionalisation... La ville de Québec est devenue régionale? Quelle parodie! Quand on écrit de Montréal, le nombril devient une tache d'huile... Notre métropole qui ne réussit même pas à se créer une unité quelconque, omnubile les médias pour nous donner des leçons. Pendant qu'elle se vautre dans les déchirements de toutes sortes à partir de conflits municipaux jusqu'aux divisions ethniques, elle déroule ses dictats à travers une honteuse concentration médiatique.

Certains commentateurs s'inquiètent de cette présumée montée de la droite et d'une certaine intolérance qu'elle entraîne. Pourtant, ce mouvement que l'on aime à qualifier de populiste contient un nombre surprenant de jeunes universitaires; de jeunes professionnels; de jeunes entrepreneurs; de jeunes point à la ligne! La magie des 18-34! Depuis le temps que l'on voulait qu'ils s'impliquent! Ils l'ont fait, contrairement aux vieux ronchards libéraux et péquistes que même les innombrables taxis des quartiers généraux n'ont pas réussi à dégourdir.

Qui est parti à la recherche de leur vote? Bientôt neuf mois et on ne les a toujours pas séduits...

22 mars 2007

La ponctuation

La ponctuation, si jeune soit-elle dans l'histoire de notre langue, est devenue le sel de l'expression. Sans elle, point de salut! Lisons cet extrait sans espace ni ponctuation comme c'était le cas au Moyen Âge :

maislaparfaiteindépendancedesmusclesduvisageàlaquellemdenorpoisétaitarrivéluipermettait découtersansavoirlairdentendremonpèrefinissaitparsetroublerjavaispenséàdemanderlavisdela commissiondisaitilàmdenorpoisaprèsdelongspréambulesalorsduvisagedelaristocratiquevirtuose quiavaitgardélinertieduninstrumentistedontlemomentnestpasvenudexécutersapartiesortaitavec undébitégalsuruntonaiguetcommenefaisantquefinirmaisconfiéecettefoisàunautretimbrelaphrase commencéequebienentenduvousnhésiterezpasàréunirdautantplusquelesmembresvoussont individuellementconnusetpeuventfacilementsedéplacercenétaitpasévidemmentenellemêmeune terminaisonbienextraordinairemaislimmobilitéquilavaitprécédéelafaisaitsedétacheraveclanetteté cristallinelimprévuquasimalicieuxdecesphrasesparlesquelleslepianosilencieuxjusquelàrépliqueau momentvouluauvioloncellequonvientdentendredansunconcertodemozarthébienastuétécontentde tamatinéemeditmonpèretandisquonpassaitàtablepourmefairebrilleretpensantquemon enthousiasmemeferaitjugerparmdenorpoisilestalléentendrelabermatantôtvousvousrappelezque nousenavionsparléensembleditilensetournantverslediplomatedumêmetondallusionrétrospective techniqueetmystérieusequesilsefûtagiduneséancedelacommission

Le lecteur médiéval devait se satisfaire de cet arrangement. Quelques centaines d'années plus tard, les espaces entre les mots, puis des points apparaissaient. Aujourd'hui, nous avons la vie facile avec la ponctuation moderne. Encore faut-il la maîtriser!

Voici la source internet de cet extrait de Proust:
http://fr.wikisource.org/wiki/À_l

Et voici le texte présenté dans sa forme contemporaine:

"Mais la parfaite indépendance des muscles du visage à laquelle M. de Norpois était arrivé, lui permettait d'écouter sans avoir l'air d'entendre. Mon père finissait par se troubler: «J'avais pensé à demander l'avis de la Commission...» disait-il à M. de Norpois après de longs préambules. Alors du visage de l'aristocratique virtuose qui avait gardé l'inertie d'un instrumentiste dont le moment n'est pas venu d'exécuter sa partie, sortait avec un débit égal, sur un ton aigu et comme ne faisant que finir, mais confiée cette fois à un autre timbre, la phrase commencée: «Que bien entendu vous n'hésiterez pas à réunir, d'autant plus que les membres vous sont individuellement connus et peuvent facilement se déplacer.» Ce n'était pas évidemment en elle-même une terminaison bien extraordinaire. Mais l'immobilité qui l'avait précédée la faisait se détacher avec la netteté cristalline, l'imprévu quasi malicieux de ces phrases par lesquelles le piano, silencieux jusque-là, réplique, au moment voulu, au violoncelle qu'on vient d'entendre, dans un concerto de Mozart.

«Hé bien, as-tu été content de ta matinée? me dit mon père, tandis qu'on passait à table, pour me faire briller et pensant que mon enthousiasme me ferait juger par M. de Norpois. Il est allé entendre la Berma tantôt, vous vous rappelez que nous en avions parlé ensemble, dit-il en se tournant vers le diplomate du même ton d'allusion rétrospective, technique et mystérieuse que s'il se fût agi d'une séance de la Commission."

Écoutez attentivement cet extrait - il dure une trentaine de minutes, mais est vraiment très intéressant - et commentez l'avenir de notre ponctuation face à l'informatique et à tous les trucs qui sont formés à l'aide de la ponctuation.

http://www.canalacademie.com/La-ponctuation-ou-l-art-d.html

19 mars 2007

Bol en math's?

Et v'lan!

Originellement paru dans le Monde, cette information est reprise par Wikipedia. Je ne suis pas mathématicien; toutefois, pour en avoir côtoyé un plus particulièrement, j'imagine, après avoir solutionné l'équation, les chercheurs se sont demandés si les étapes de la solution étaient poétiquement correcte. Vous allez rire, mais ce monsieur que je connais faisait de la poésie avec ses équations. Vous auriez dû le voir lorsqu'il a mis la main sur un Maple V avec lequel il les a placées sur un modèle tridimensionnel en mouvement multicolore.

Oui! Les mathématiques peuvent être evoûtantes.

Décodage du groupe E8

Le 19 mars 2007, l'Institut américain des mathématiques (AIM) a annoncé que des chercheurs américains et européens et après quatre ans d'efforts et plus d'un siècle après sa découverte sont parvenus à décoder l'E8, l'une des structures mathématiques les plus complexes et les plus grandes. Le noyau dur du groupe de chercheurs est formé de sept mathématiciens, cinq Américains et deux Français : Jeffrey Adams de l'Université du Maryland, Dan Barbasch de Université Cornell, John Stembridge de l'Université du Michigan,Peter Trapa de l'Université de l'Utah, Marc van Leeuwen de l'Université de Poitiers, David Vogan du Massachusetts Institute of Technology et Fokko du Cloux de l'Université de Lyon.[1]
Selon Peter Sarnak, professeur de mathématiques à l'Université Princeton et président du comité scientifique de l'Institut américain des mathématiques, le décodage de ce groupe pourrait ouvrir la porte à d'autres innovations dans le domaine de la programmation informatique.
« Cette percée est importante non seulement pour faire avancer les connaissances mathématiques de base mais aussi pour faciliter les calculs par ordinateur permettant de résoudre des problèmes complexes, [...]. Le décodage de cette structure appelée E8 pourrait aussi très bien avoir des applications en mathématiques et physique qu'on ne découvrira pas avant plusieurs années. » — Peter Sarnak, Journal Le Monde, 19 mars 2007
Parmi les objets sous-jacents aux groupes de Lie, on trouve toutes sortes de figures géométriques telles que les sphères, les cônes, les cylindres dans l’espace à trois dimensions. Mais les choses se corsent lorsque l’on étudie ces objets dans des espaces de dimensions supérieures. « Comprendre et classer les structures a été critique pour comprendre des phénomènes dans de nombreux domaines des mathématiques incluant l’algèbre, la géométrie, la théorie des nombres ainsi que la physique et la chimie », commente Peter Sarnak, professeur de mathématique à l’université de Princeton et président du comité scientifique de l’AIM.
Ces calculs ont nécessité de nouvelles techniques mathématiques et des capacités de calcul des ordinateurs qui n'existaient pas il y a encore peu d'années, précisent les chercheurs. L’opération a pris 77 heures et a nécessité un supercalculateur doté de 200 Go de mémoire vive, et a produit un résultat de l’ordre de 60 Go dont la taille peut être comparée à 60 fois celle du génôme humain. L’équipe attendait donc de trouver un supercalculateur capable d’effectuer les calculs lorsque Noam Elkies, un mathématicien de l’Université de Harvard a mis en évidence un moyen de découper le projet en éléments plus simples. Chaque élément produit un sous-ensemble du résultat et leur réunion permet de donner la solution complète au problème. A l’été 2006, trois membres de l’équipe, dont le Français Fokko du Cloux, ont donc décomposé le programme en plusieurs éléments. Les calculs ont été réalisés sur une machine de l’Université de Washington.
L’ordre de grandeur et la nature du calcul est à rapprocher du projet de séquençage du génôme humain, indique le communiqué de presse diffusé par l’American Institute of Mathematics (AIM). Alors que l’ensemble des informations du génome représente un volume de 1 Go, le résultat de l’E8 est environ 60 fois plus important avec des données hautement compressées. Ecrit sur un papier, ce résultat couvrira un espace équivalent à la taille de Manhattan.

(Merci à Wikipedia)

15 mars 2007

L'outre-France

Le français nous a par les tripes. La langue est en nous. Mais ce que nous avons exporté avec nos minces bagages ne constitue pas un doux souvenir pour les Français. Peu importe la qualité, nous sommes toujours les exclus marginaux de la métropole. Comme le sont aussi d'ailleurs tous les "regionnaux" dans les platebandes mêmes et autour du tout Paris de Richelieu.


Intéressant le commentaire qui suit:



http://www.lianes.org/EDITORIAL-Francophonie-dialogue-des-cultures-ou-dialogue-avec-la-France-_a120.html

Bonne langue...!

10 mars 2007

Nourrir notre monde.

Quel défi plus grand que de nourrir les humains de cette terre. Nous sommes 6 milliards et demi à vouloir une assiette. Déjà un tiers ne mange jamais à sa faim. Ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus de malnutrition et ils sont, bien sûr, dans le tiers sud.

Un anthropologue français mentionnait sur les ondes de TV5 que nous étions sans doute trop; qu'il faudrait penser à réduire la population...

Canal académie nous transmet ce commentaire écrit et cette émission qui font le point sur la situation.

"Notre monde technologique compte encore 850 millions d’affamés : si la Chine, l’Inde progressent, l’Afrique recule. Moins que le manque de nourriture sont en cause les transports et l’insécurité.

L’aide alimentaire a des effets pervers, nos exportations subventionnées encore plus.

Les remèdes sont : de bons projets de développement agricole ; des infrastructures au sud ; une bonne gouvernance ; des progrès technologiques.

Voici l’intégralité de la chronique de Philippe Jurgensen :

La faim dans le monde, un scandale qui dure Notre 21ème siècle commençant connaît un scandale dont on parle, hélas, trop peu : celui de la faim dans le monde.
Il est à peine croyable qu’à l’époque de la conquête spatiale et des communications instantanées à travers le globe par Internet, ce fléau moyenâgeux qu’est la famine frappe encore de grandes étendues, parfois des nations entières.
Le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation (la FAO), publié le mois dernier, le montre : 850 millions de personnes, soit un terrien sur six, souffrent de faim ou de malnutrition ; un enfant en meurt toutes les cinq secondes.
Ce triste bilan de la faim dans le monde montre qu’en dépit des progrès technologiques et de la croissance, le fléau résiste : il y a aujourd’hui en valeur absolue autant d’affamés dans notre monde qu’il y a quinze ans. Si leur part a légèrement diminué en pourcentage (en 1990, environ 20 % des humains avaient faim), c’est seulement parce que la population mondiale a globalement augmenté. L’ « objectif du Millénaire » fixé en 2000 -réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d’ici 2015 - ne sera pas atteint.

Il y a une géographie de la faim. Même dans les pays riches, on est surpris de constater que la malnutrition existe encore, malgré tous les programmes sociaux, parmi les exclus : au total, neuf millions d’habitants des pays industrialisés ont faim ; c’est aussi le cas de 25 millions dans les pays dits « en transition ». Mais on ne sera pas étonné que pour l’essentiel, la famine aille de pair avec le sous-développement : elle recule fortement là où la croissance est importante, comme en Chine, en Asie du Sud-est, et en Amérique Latine. Dans mon enfance, il était courant de dire : « mange ta soupe, pense aux petits Chinois qui ont faim ! ». Aujourd’hui, seules les zones rurales les plus reculées de la Chine connaissent la faim. Même l’Inde, en passe de devenir la première puissance démographique du monde, voit la faim reculer ; elle tire le profit de la « révolution verte » avec l’amélioration des semences et des façons culturales. A l’inverse, les régions affamées s’identifient largement aux zones les plus en retard dans la voie du développement, c’est-à-dire en grande partie à l’Afrique Noire (en 15 ans, le nombre de personnes sous-alimentées s’est accru de 12 % en Afrique de l’Est et de 25 % en Afrique Centrale), mais aussi certains pays du Proche et Moyen Orient (y compris le Pakistan), ou de l’arc andin en Amérique du Sud et quelques pays d’Asie Orientale.
Cette carte recouvre, bien sûr, largement celle du dénuement financier absolu. On sait que 1,1 milliard d’humains vivent avec moins d’un dollar par jour. Cependant, il y a des pays très pauvres qui parviennent à faire reculer la famine et des pays nettement plus riches où l’on souffre de la faim malgré un revenu par tête dix fois plus élevé que les précédents ; l’Irak en est un exemple frappant. La carte de la sous-alimentation recoupe également, en grande partie, celle du manque d’eau potable : là encore, le chiffre est énorme : plus d’un milliard d’humains n’ont pas accès à une eau propre.
Outre le drame humain que représentent la faim et la malnutrition, surtout pour des enfants qui en resteront marqués toute leur vie, les économistes mettent en avant les graves conséquences de ce fléau : il est évident que la productivité et la créativité de travailleurs mal nourris ou handicapés par leur passé sont faibles et rendent la croissance et le progrès économique bien plus difficiles dans leur pays. Karl Marx lui-même, en décrivant l’exploitation cynique des forces de travail par le capitalisme sauvage des débuts, ne disait-il pas qu’il est de l’intérêt de celui-ci d’assurer aux travailleurs le niveau de subsistance minimum leur permettant de fonctionner ? Comment comprendre que notre monde, qui prétend avoir dépassé ce stade du rapport de forces primitif, n’assure même pas ce niveau de subsistance à un humain sur six ?

Quelles sont les causes de cette persistance de la faim dans le monde moderne ?

Le paradoxe est qu’il s’agit moins d’une insuffisance globale de la quantité de nourriture produite que d’un problème de transport et d’insécurité.
On sait que le progrès technique a permis, dans les pays développés, de multiplier par dix les rendements à l’hectare cultivé, tout en diminuant de 9/10èmes également la population employée à cultiver ces terres. Les pays développés disposent de larges excédents de céréales, de produits laitiers, de viande, dont ils ne savent que faire. Dans les pays pauvres eux-mêmes, la production alimentaire et les rendements progressent, permettant souvent à ces pays d’être auto suffisants, voire de devenir exportateurs : voyez le cas du Brésil où des poches de malnutrition subsistent pourtant dans le « Nord-Este » ou du Vietnam.
Le problème est que, dans des pays où les réseaux de transports sont faibles, voire inexistants dans certaines zones, il est très difficile d’acheminer les excédents des uns vers les populations en état de déficience alimentaire. L’exemple de Madagascar le montre bien : cette ile, vaste comme la France, et fertile, dispose globalement de ressources alimentaires suffisantes, mais plus du tiers de sa population est sous-alimentée, car elle est incapable de transporter, en période de crise, la nourriture des provinces du nord vers les provinces du sud, plus sèches.

L’insécurité est un autre obstacle grave à la solution du problème. Il est facile de constater une corrélation étroite entre la carte des zones affamées et celle des pays frappés par la guerre civile, - comme la Somalie, le Libéria, le Congo ex belge, l’Angola, le Soudan (avec le drame actuel du Darfour), ou en Asie, l’Afghanistan et, dans un passé récent, le Cambodge.

L’aide alimentaire

La tendance naturelle est alors de se tourner vers l’aide alimentaire, offerte par les pays développés ou par leurs ONG. Peut-elle vraiment faire reculer la faim dans le monde ?
Elle y contribue certes, et est indispensable dans des cas d’urgence. Surmontant leur répulsion politique, les pays développés apportent ainsi, d’année en année, une aide alimentaire à la Corée du Nord, permettant à cinq ou six millions de ses citoyens de se nourrir un peu moins mal ; la communauté internationale a fait de même pour l’Irak de Saddam Hussein. Il existe une organisation des Nations Unies, le PAM (programme alimentaire mondial) qui coordonne la distribution de cette aide alimentaire. Pourtant, cette aide n’a pas vraiment réussi à vaincre durablement la famine. La raison est que là aussi existent des effets pervers, souvent dénoncés par les spécialistes du développement : la fourniture gratuite de boîtes de lait en poudre, de sacs de céréales, de tomates concentrées, aux populations les plus démunies, décourage les producteurs locaux et rend les populations dépendantes d’un apport extérieur qui ne peut se poursuivre indéfiniment. C’est pourquoi les programmes les plus modernes d’aide alimentaire cherchent à s’appuyer davantage, lorsque cela est possible, sur la fourniture d’aliments produits dans des régions en développement voisines plutôt que sur la recherche de débouchés pour les excédents alimentaires des pays du Nord - recherche qui a été, il faut l’avouer, bien souvent à l’origine de ces programmes d’aide alimentaire.
On a beaucoup dénoncé également, à juste titre, la politique à courte vue de subventions de leurs exportations agricoles par les pays riches. Là encore, la concurrence de produits subventionnés venant d’Amérique, d’Europe, décourage les producteurs locaux et conduit à aggraver l’insuffisance agricole des pays les plus pauvres.

Quels remèdes ?

Devant ce désastre persistant, les remèdes qu’il faut apporter au plus vite découlent directement de l’analyse des causes que nous venons de résumer.
Il faut conduire, dans les pays du Sud, des projets de développement agricole durable bien ancrés dans les populations, appuyés par des réseaux locaux d’entretien du matériel agricole et des systèmes de formation pour les paysans, de façon à faire progresser les pays pauvres vers la suffisance alimentaire.
Deuxièmement, et c’est tout aussi important, il faut créer des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, là où elles sont largement ou totalement déficientes. Il sera ainsi possible d’acheminer rapidement la nourriture vers les zones frappées par la famine.
En troisième lieu, ce qu’on appelle aujourd’hui « la bonne gouvernance » est un élément crucial pour une solution durable du problème. Les dictatures prédatrices vivant aux dépens de leur population comme en Corée du Nord, au Zimbabwé ou dans bien d’autres pays d’Afrique, les guerres civiles trop souvent suscitées ou appuyées par les pays voisins, comme on l’a tant vu en Afrique Centrale ou de l’Ouest, et comme on le voit ces jours-ci au Tchad, sont évidemment destructrices. Les pays développés et les organisations internationales doivent avoir des exigences en matière de démocratie et de protection des droits de l’homme et de la règle des droits, et les faire prévaloir malgré les arguments trop souvent mis en avant de la « Real Politik » - c’est-à-dire du cynisme à l’état pur - ou d’un « anticolonialisme » mal compris.
Enfin - c’est la touche positive dans ce sombre tableau ! -, les progrès technologiques en cours offrent des promesses tout à fait intéressantes, à condition de bien vouloir accepter ces fameuses OGM ; les écologistes qui se prétendent tiers-mondialistes ont grand tort de les refuser par principe. On connaît les exemples des espèces nouvelles de riz enrichies en vitamines ou à période de croissance court (riz doré, Nerica), du maïs dopé contre la sécheresse, des bananes résistant aux champignons ou des plantes résistant à la salinité, etc. Le problème est que, comme en matière de santé, les efforts de la recherche ont tendance à se concentrer sur les productions rentables plutôt que sur les « maladies orphelines » ou sur l’amélioration des rendements de productions agricoles typiques du tiers monde. Là aussi nous devons faire un effort pour encourager la recherche sur ces produits (le riz, le sorgho, le manioc, la patate douce...) particulièrement adaptés aux besoins des populations démunies.

Ce combat n’est pas vain. Nous pouvons même être pratiquement certains que la famine sera définitivement vaincue au cours de ce siècle. Mais selon l’implication et les efforts de chacun, cette victoire contre la faim peut se situer en 2030 ou en 2080. Entre ces deux dates, il y a cinquante ans - soit au rythme actuel de la mortalité pour cause de famine (25 000 personnes par jour), plus de quatre cents millions de morts."

Et le lien vers l'enregistrement audio:

http://www.canalacademie.com/La-faim-dans-le-monde.html

À votre faim!

9 mars 2007

Et la ponctuation;

Voici un enregistrement dont la source est le Canal Académie en France. Il traite d'un nouveau livre qui traite de l'histoire de la ponctuation. Il dure une trentaine de minutes, mais il en vaut la peine.

http://www.canalacademie.com/emissions/pag237.mp3

Je vous invite donc à l'écouter attentivement.

Après tout, quoi de plus fascinant que de jouer avec ce merveilleux outil aux possibilités infinies.

8 mars 2007

Wikipedia

Wikipedia has been a reference largely user for the past six years. This encyclopedia on line, created by everyone who wants to contribute an information, has its flaws. Reading this next article, you will learn about the danger in trusting Wiki totally without double checking the information we are looking for:

http://www.telegraph.co.uk/portal/main.jhtml?xml=/portal/2007/03/08/nosplit/ftwiki108.xml

Still, it remains a powerful tool and it would be an error to ignore its potential.

1 mars 2007

Urgence Pôle Nord

Le Pôle Nord se réchauffe inexorablement. La quatrième année polaire vient d'être lancée à Paris. Elle étudiera les deux calottes glaciaires. Cette vaste étude est financée par quelques pays qui ont à coeur une meilleure compréhension du phénomène du réchauffement de la planète. Entre autres, le Canada y va d'un financement de 113 millions d'euros, 17 fois plus que les États-Unis et le Royaume-Uni, et 15 fois plus que la France.

À lire, cet excellent article:


27 février 2007

Le village global

En train de rédiger un article sur la masse d'écriture produite à l'heure actuelle grâce à l'informatique et à ses nombreuses plateformes. Tout à coup, le village global de Marshall McLuhan m'est revenu à l'esprit. Curieux comme le vieilles discussions des années 70 et 80 peuvent soudainement prendre de l'âge alors même que ce concept d'unicité rajeunit et se déploie comme un papillon hors de sa crysalide.

"Global village is a term coined by Wyndham Lewis in his book America and Cosmic Man (1948). However, Herbert Marshall McLuhan also wrote about this term in his book The Gutenberg Galaxy: The Making of Typographic Man (1962). His book describes how electronic mass media collapse space and time barriers in human communication, enabling people to interact and live on a global scale. In this sense, the globe has been turned into a village by the electronic mass media." Merci Wikipedia!

Le village global de la Galaxie de Gutenberg est une version de 1962 de la technologie électronique. C'est la préhistoire!

"The Medium is the Message" is a phrase meaning that the generic form of media is more important than any "meaning" or "content" that the media conveys. For Marshall McLuhan, the content of media is irrelevant. The form of the medium itself is what changes our consciousness." Merci Wikipedia!

En effet, voilà bien où nous sommes aujourd'hui: le moyen est le message et le contenu accessoire. Quelle révélation!

Longue vie à McLuhan.

23 février 2007

Les sondages

Naturellement, l'élection nationale française et celle du Québec, bien que deux manifestations de consultation populaire, comportent de très importantes différences. Toutefois, les sondages ont similairement envahi leurs réprésentants médiatiques respectifs. La population se retrouve assailli de toutes parts par ces constats de la situation des différents candidats en lice.

Nous vous présentons ici un texte fort intéressant du Monde qui donne à réfléchir.

17 février 2007

Les journalistes politiques



C'est une expérience que les journalistes politiques font presque tous les jours, en reportage, au café, dans les dîners privés où l'on parle de l'élection présidentielle. La question vient en général très vite : "Alors, qui va gagner ?" Quelques minutes plus tard, arrive la critique : "Vous, les médias parisiens, vous vous trompez toujours !" Entre ce statut de supposé devin et la réputation de mauvais expert, le piège est toujours inextricable.


"Nous avons un véritable problème de crédibilité depuis le 21 avril 2002, évidemment accentué depuis la campagne référendaire de 2005, reconnaît Renaud Dély, directeur adjoint de la rédaction de Libération. On nous reproche notre arrogance, on nous soupçonne de vouloir orienter les votes et parfois, dans le même temps, de ne pas assez le faire." Il se souvient ainsi qu'au lendemain de l'élimination de Lionel Jospin par Jean-Marie Le Pen, au premier tour de la présidentielle de 2002, les lecteurs de Libération faisaient ce type de reproche à leur journal : "Vous ne nous aviez pas dit que Le Pen pouvait l'emporter. Si vous l'aviez fait, nous n'aurions pas voté pour Besancenot, Laguiller, Chevènement, Taubira, etc."

12 janvier 2007

La lecture

La lecture est un acquis. Dans la société moderne à l'intérieur de laquelle nous vivons, personne n'oserait, sauf un quelconque cancre en mal de publicité, venir faire valoir son incapacité à lire. Ceci dit, il faut garder le plus grand respect pour toutes ces personnes qui, encore aujourd'hui, souffrent de cette terrible infirmité qu'est l'analphabétisme.

Nous lisons donc; nous sommes tous en possession de tous les outils nécessaires à la lecture. Depuis le primaire, nous avons été formés pour lire. Détrompez-vous! Nous ignorons tout de la lecture. Le processus de la lecture est complexe et très rarement expliqué aux élèves et encore moins aux étudiants. Je vous invite à consulter le très intéressant livre de mesdames Jocelyne Giasson et Jacqueline Thériault, Apprentissage et enseignement de la lecture, pour avoir une perspective très complète et, quoique le livre date déjà de 23 ans, très actuelle de cet outil de communication.

Par exemple, nos yeux ne glissent pas sur le texte, mais fonctionnent en secousse d'un groupe de mots à un autre. De là, la possibilité de lire plus rapidement en s'exerçant à voir des groupes toujours plus importants de mots. Le cerveau est excellent à former lui-même les mots sans même avoir lu toutes les lettres; de là d'ailleurs une partie de la problématique des coquilles et des difficultés à corriger nos erreurs. Un exercice intéressant pour vérifier cela est la composition de trois colonnes de mots d'une dizaine de lettres chacun dont la première contiendra des mots avec les premières lettres mélangées, la deuxième dont les dernières lettres auront été mélangées et finalement la troisième dont ce sont les lettres du milieu qui auront été mélangées; la lecture la plus difficile sera celle de la première colonne et la plus facile la troisième; la raison étant que le cerveau reconnaît plus facilement le mot avec un début correct. Aussi, la lecture se fait en grande partie par la reconnaissance de la moitié supérieure de la ligne de mots; vous n'avez qu'à tenter de lire une ligne avec seulement la moitié inférieure des mots pour vous le prouver.

Apprenez à bien lire! Apprenez aussi à lire entre les lignes!!

11 janvier 2007

Le retour

Sept mois sans souci au soleil à lire et à marcher dans la végétation tropicale... Et le retour? Heureux? Non, bien sûr! Mais il faut bien revenir à la réalité du travail. Il faut bien.

Devant mes étudiants dans quelques jours, le vie reprendra son sens professionnel. J'ignore l'impact de ce retour. Jusqu'à présent, rien ne laisse présager un enthousiasme délirant, ni même un regain de bonheur de me retrouver devant des jeunes en quête de diplôme. Le travail, la paye, le retour... le retour pour l'argent!

Quinze semaines, c'est tout de même vite passé. Puis ce sera les vacances et un nouveau répis.

La vie, la vie.

Bonsoir bonne nuit ma p'tite Marguerite! Grand-papa qui t'aime beaucoup.