14 août 2010

Monsieur Foglia a bien raison.


Quelle face tout de même! ;-))

Oui, monsieur Foglia a bien raison. Cette librairie indépendante qui ferme à Rimouski, ça sent le roussi. Toute une époque s'envole en fumée virtuelle. Mon Bovary à moi a les coins tout tournés. Plusieurs lectures et de nombreuses préparations de cour. Année de l'achat : 1969. À l'époque, je devais probablement me mettre dans la peau de Chabovari; pauvre bougre que je n'étais pas... mais la commisération et son train d'apitoiement, vous connaissez?

La plupart de mes achats de livres se font chez Clément Morin à Trois-Rivières : un indépendant. Je me rends aussi chez Gallimard et Renaud-Bray à Montréal : après tout, quel délicieux bonheur de sentir cet encre d'imprimerie, cette colle à dos, ce léger moisi presque subtil, ces senteurs bénites pour les bibliophiles. Toutefois, je commande aussi, et toujours avec bonheur, certains livres par Internet. Même chez Gallimard, cette vénérable boutique au corpus titanesque, aux rayons de collectionneur, a donné la possibilité à ses fidèles de s'abonner à leur lettre en ligne et de se procurer par commande virtuelle le ou les livres qu'ils désirent.

On peut fermer avec une boîte de papier-mouchoir au nez en réminiscence du bon vieux temps, du je-marche-jusqu'au-coin-et -j'arrête-chez-Tranquille-pour-m'acheter-un-livre; on peut aussi se faire connaître en ligne pour son service hors pair ou sa spécialité en livre rare ou simplement par son originalité et survivre. Sinon, aussi bien prohiber les calculatrices et amputer les services de communication de leur réseau internet... Mais ça,a on ne le voudrait pas, je ne pourrais plus vous lire monsieur Foglia.

Ceci dit, une fois l'effort des indépendants abouti, je vous accorde que nous devrions ouvrir le code de Napoléon pour pouvoir blâmer et condamner tous ces promoteurs de magasins entrepôt. Pire que les Centres d'achats, ces monstres tuent le peu qu'il nous reste d'humanité et de vie sociale. Dans un pays avec une forte population, le monde est partout de toute façon et, habituellement, les finances suivent; ça nuit, mais ça ne tue pas. Suffit de voir les milliards investis dans certains centres-ville des pays européens et aux États-Unis pour s'apercevoir, que malgré leurs immenses multi-surfaces, les petits commerces des centres-ville et en banlieue, style votre libraire, sont florissants. Quand le pays est vide sauf quelques petites pochetées ici ou là, eh! Oui! Ça tue. Entendons-nous bien: ça tue si on n'a pas la volonté de les encourager. Alors, félicitations monsieur Foglia pour votre encouragement aux petits indépendants... malgré que je garde un doute : dans votre cas, je me demande si ce n'est pas juste de la paresse et l'ornière des vieilles habitudes... Ah! Les vieux... ;-)) Pas méchant, j'en suis!



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