13 décembre 2011

Oui, le français n'a pas dit son dernier mot !



Oui, le français n'a pas dit son dernier mot !

«Déjà en 2005, avec Pas si fous ces français(Seuil, 2005), ils étaient venus à Canal Académie pour briser quelques tabous sur notre identité. Cette fois, en solo, Jean-Benoît Nadeau dissipe la brume de nos esprits chagrins : jamais autant de gens n’ont parlé français qu’aujourd’hui !



Dans cette biographie de notre langue, Jean-Benoît Nadeau explique les signes et les raisons de cette vitalité. La France n’est pas la francophonie et si le dessein intelligent de la nation française semble difficile à saisir, des millions de nos contemporains continuent d’apprendre le français, souvent en plus d’autres langues internationales car, estime l’auteur, "le jeu des langues n’est pas à somme nulle ; celles-ci s’additionnent".

Dans cet entretien, Jean-Benoît Nadeau tord le cou au déclinisme sans esquiver les questions qui fâchent, en particulier le rapport à la modernité : si le français se développe hors de nos frontières, il séduit davantage les populations des pays pauvres que les cadres de l’élite mondialisée.»

Dans notre univers nord-américain, nous avons connu dernièrement des soubresauts importants et sensibles dans l'univers financier de Montréal. Ces reportages, qui touchaient la Caisse de Dépôt et la Banque Nationale, deux institutions avec une tradition francophone forte, et tout dernièrement, Bombardier, soulèvèrent des questions troublantes sur la situation du français dans la métropole du Québec et support crucial de la survie du français.

L'opinion de Jean-Benoît Nadeau et Julie Barlow ébranle cette inquiétude de dangerosité de la langue française. Il s'agit, bien sûr, de deux dossiers différents. En effet, si le français, selon les auteurs, demeure en croissance, à tout le moins stable, dans le monde, il demeure fort possiblement en danger à Montréal. Le plus tragique est le fait que le danger ne provient pas tellement des utilisateurs unilingues anglophones, mais des unilingues francophones qui s'éliminent, ou encore des bilingues d'origine francophone qui se plient de bonne foi à la tendance de l'utilisation de l'anglais dans le monde des finances et des multinationales. Le ballon est, dès lors, dans le camp des francophones. Nous ne voulons pas, bien sûr, que la langue française devienne une langue de loisir ou exclusivement réservée à l'univers culturel.

Il n'en reste pas moins que le livre Le français, quelle histoire! présenté dans cette entrevue présentée sur Canal Académie donne une image très optimiste de la situation du français dans le monde.

Il faut s'en réjouir, mais ne pas tomber dans le jovialisme heureux. Il y a de la place pour l'unilinguisme francophone!


7 décembre 2011

L'éducation de la démocratie



Nous fermons la quinzième semaine de la session. C'est la fin de l'Automne 2011. Une fois les corrections et la compilation terminées, je retomberai sur mes pattes en poussant un soupir de soulagement, et un brin de regret de devoir quitter cette cohorte que je fréquente depuis le mois d'août. Durant toutes ces semaines, j'ai tenté d'inculquer des connaissances : des données brutes à apprendre par coeur; des procédures à respecter pour développer certaines compétences; des algorithmes précis pour élaborer des applications structurées, logiques et convaincantes. Ils m'ont suivi relativement docilement; pas passivement, docilement dans le sens obéissant, qui suit les traces. Alors ont-ils expérimenté la démocratie? La démarche que je leur ai imposée a-t-elle brimé leur liberté? Quelle était leur marge d'autonomie?


Non, ils n'ont pas expérimenté la démocratie. Ils ont rempli leur mandat tel que je l'ai exigé selon des paramètres édictés par moi et sur lesquels ils n'avaient aucun droit de parole ni d'intervention : tout le contraire de la démocratie. Il ne m'avait pas élu non plus. Au début de la session, ils reçurent une feuille d'horaire sur laquelle toutes les informations pertinentes à leur horaire de cours et à leurs professeurs étaient listées. Voilà, la décision fut prise par le registraire en collaboration avec les professeurs et la direction pédagogique.

Oui, leur liberté a été brimée de façon importante. Un parcours avait été défini durant l'été et ils ont dû s'y conformer à la lettre. S’il y a eu des modifications, elles furent au niveau des échéanciers pas des prescriptions. Ils ont ramé ferme pour répondre à des exigences qui étaient les miennes; ils n'avaient pas de droit d'intervention. Ils n'avaient aucun droit non plus sur l'évaluation des résultats. Je notais de façon indépendante sans leur intervention. Ils ramassaient à la fin du processus la valeur de leur travail sans que la valeur de leur effort n'intervienne jamais.

Leur marge d'autonomie... était immense! Ah! Et comment cela? Comment dans un monde aussi totalitaire que l'éducation, des étudiants peuvent-ils exercer leur autonomie? En leur permettant de devenir responsables de leur propre échéancier à l'intérieur de celui que j'exigeais d'eux. Simplement parce que toutes les activités reliées aux atteintes des compétences se trouvaient en ligne et que chacun avait une grande marge de manoeuvre sur le moment de remise. Ils devaient donc à l'intérieur d'un mandat très précis compléter un parcours sur lequel ils avaient le choix d'appliquer une chronologie personnelle.

Je vous présente cette situation parce que je veux faire un corollaire avec l'état de notre démocratie. Un de mes amis a rédigé un article sur son blogue à ce sujet; la lecture de son texte vous permettra d'apprécier les deux solutions qu'il met de l'avant. Je fais le lien avec le monde de l'éducation, car de l'âge de 5 ans jusqu'à 17 pour le secondaire, 20 pour le collégial et 23 pour l'universitaire, les citoyens doivent composer avec un système qui n'a à peu près rien à voir avec la démocratie. Ils vivent pendant une trentaine d'heures par semaine sous le joug de tuteurs stricts leur demandant obéissance, performance et résultat. Une fois sortis de là, ils entrent dans leur famille où ils commencent cette fois-ci à continuer à obéir à leur parent ou ceux qui y tiennent ce rôle; à cela s'ajoutera bientôt l'obéissance tacite à un patron à l'intérieur d'un travail de statut précaire où à peu près tous leurs droits sont niés. Quand recevront-ils la démocratie? À Noël? Quand ils recevront leur permis de conduire? Quand ils auront finalement reçu un chèque de paye? Quand ils décideront de se casser de l'école? Quand, magiquement, deviendront-ils des citoyens? Cela arrivera grâce à des cours sur la citoyenneté donnés par monsieur madame sous la férule ministérielle. Quand ils vont atteindre l'âge vénérable de 18 ans, on leur demandera de faire un choix songé à des élections dont ils ne connaissent à peu près rien; au sujet desquels ils n'auront aucune perspective historique parce qu'on leur aura transmis de miettes en oubliant le principal : la liberté de choix. Mais il ne faut guère s'en surprendre, toute la machine scolaire carbure à l'obéissance, même les professeurs sont corsetés à ne plus pouvoir respirer.

Ainsi, dès leur plus tendre enfance à l'intérieur des garderies, et tout au long de leur parcours scolaire les individus progressent à l'intérieur de cadres définis pour leur efficacité, je suis tenté de dire pour leur rentabilité. Le Pouvoir est heureux, ils cordent dans ses institutions de bons diables obéissants qui feront preuve d'une docilité exemplaire une fois parvenus à l'âge adulte. Si les années 60 et 70 ont été si vibrantes, si bousculantes, ne serait-ce pas parce que les jeunes adultes à qui on donnait ce nouveau système plus ouvert et plus disponible y ont insufflé toute la dynamique de leur jeunesse passée à l'extérieur dans leur voisinnage à expérimenter la citoyenneté à la dure à l'intérieur de leur société de rue, microcosme de celle qui les attendaient au détour. Nous avions nos faibles, nos forts, nos cruels, nos mous; nous apprenions notre place future par essai et erreur; nous apprenions graduellement le sens des responsabilités et de l'indépendance. Nous apprenions que la démocratie s'applique lorsque les membres d'une communauté ont appris à se tenir debout seuls ou alors avec d'autres. Les humains, les citoyens, n'ont pas fondamentalement changé; ils n'ont tout simplement pas eu l'occasion de devenir matures. Ils n'ont pas appris à se tenir debout seuls!


Du mois d'août au mois de décembre, j'ai donné l'occasion à mes étudiants de devenir responsables de leur cours en leur transférant un degré de responsabilité qui leur était étranger. J'espère avoir planté un germe de citoyenneté.



5 décembre 2011

Assassin's Creed spa...

En fin de semaine, pas de stress.


Vendredi soir : Je prends la manette de mon PS3. Elle est couverte de poussière. Juste à côté, les deux baguettes à boules du MOVE sont encore chaudes de la sueur de mes deux filles qui opèrent ces machins comme de véritables engins à fission nucléaire. La pile est sans doute à plat. Je la frotte sur mon coton ouaté un peu comme la lampe du génie d'Aladin : vas-tu accepter de me donner du plaisir encore? Je m'assieds sur le fauteuil en regardant le grand écran, mort. Je cueille un papier-mouchoir et je complète mon nettoyage. Je me lève; je vais ramasser le boîtier du premier épisode; je l'ouvre; je libère le disque. Je démarre le système, glisse le disque dans la fente. Le beau bruit quand il s'enclenche. C'est un peu comme une porte qui se ferme, une porte qui se ferme sur la liberté et qui s'ouvre sur l'aventure de la dépendance, de l'accrochage.

Le jeu démarre l'introduction. Du déjà vu. Pourtant, alors que je retourne m'asseoir sur le fauteuil, je l'écoute attentivement, passivement, juste pour savoir si je me souviens bien de tous les détails. Le doc, son assistante, le labo, la chambre, la disposition d’instruments et du bureau. J'entre dans un univers connu : lui, couché sur le transmuteur d'ADN, c'est moi. Je suis revenu à la maison Doc; allez-y! Redémarrez la machine, je veux aller à Damascus. Je veux grimper les nids d'aigle et tours d'observation avec ces frissons de faire le mauvais geste et de tomber dans le vide vers la mort. À la fin de la mise en contexte, je ferme tout. J'ai hâte à demain.

Samedi matin : je liquide mes quelques missions familiales : vider les ordures; sortir la cage de l'oiseau mort; passer l'aspirateur; vider le lave-vaisselle. Enfin, je retourne au sous-sol et démarre le jeu. Je guide Altaïr dans les méandres du Moyen-Orient médiéval. Il est meilleur que lorsque je l'ai quitté la dernière. Il est plus calme, plus sûr de lui. Mais non, je ne suis pas en délire postubisoftique; je sais bien que c'est moi qui me sens plus cool. C'est une décision que j'ai prise quand j'ai décidé de rembarquer dans la quête. On y va pour le blues; on y va mollo pour jouir d'un peu de bon temps. D'ailleurs, en ce lundi matin, j'ai croisé un collègue qui me racontait qu'il avait lui aussi sorti des boules à mites un jeu avec lequel il s'amusait beaucoup; un jeu ayant comme canevas de base la Deuxième Guerre mondiale.

— Je pilote mon avion doucement sans heurt; je remplis ma mission; je reviens, j'atterris; je saute dans mon char d'assaut et va détruire quelques avant postes ennemis et puis j'appelle mes marines pour un débarquement. Il n'y en a plus de jeu comme ça; tout est trop vite aujourd'hui; trop sur les nerfs!

Je me promène donc doucement. Je trucide plusieurs soldats ennemis; je me promène à cheval dans la campagne en pointant vers tous les chemins et sentiers possibles. Je remarque le graphisme; l'expression des promeneurs et autres personnages qui deviennent mes compagnons d'aventure. Altaïr parle peu. Quand il le fait, c'est souvent pour se défendre devant Al Mualim qui n'a pas une très haute estime de son assassin en quête de reconnaissance. Est-ce que j'entends mon père??? Mais non... On avance ensemble. Je collectionne les drapeaux et les templiers. Je grimpe, deux fois plutôt qu'une, le long des tours; je reste en haut comme un bêta à regarder le paysage. Extraordinaire tout de même quand on y pense. Il y a du monde, de vrais individus en chair et en os, qui ont dessiné, enregistré, mis en ligne, corrigé et je ne sais quoi toutes ces séquences. Et elles collent toutes ensemble; les zooms ne sont pas artificiels, ils sont véritables. Bien sûr, que ne fait-on pas avec les logiciels d'aujourd'hui? Bon, écoute, moi, je ne pourrais même pas commencer à créer un personnage; on est loin de Jérusalem.

Je sens que l'après-midi est bien entamé. Les décorations de Noël avancent en haut. À côté, les filles et leurs amies jouent aux pichenottes. Je sais bien aussi que je devrais monter au bureau pour travailler à mes cours un peu. La culpabilité est bien faible. On va souper tantôt de toute façon; trop tard; il n'y a pas assez de temps pour que ça vaille la peine. Et puis, quelques petites missions supplémentaires vont être bonnes pour mon moral. Altaïr ne semble pas fatigué du tout. Pleine forme l'assassin!

— Pierre, il faut partir. Es-tu prêt?

— Oui!

Mais non, je ne suis pas prêt. Pas bouger depuis 10 h 30 ce matin. Des restes de morceaux de sandwich aux oeufs traînent sur la table depuis quelques heures. Tout le monde s'agite autour de moi. On part, on part, c'est l'heure... O.K. Je sauve une dernière citoyenne en tabassant sérieusement les quatre gardes armés qui la molestent : coup d'épée, empoigne au collet, projeté contre le mur, par terre, quelques coups supplémentaires sur le dos et au cou, le sang gicle, Arghhhh! Mort! L1 vers la fille en kirpan : merci merci, vous m'avez sauvé... Rien là. J'entrevois un drapeau sur le balcon à droite. Bon, je le prends et je quitte.

— Vite vite! Il faut y aller.

Je change ma chemise et mes jeans. Je mets mes bottes. Je sors attendre dans la voiture. Les filles me suivent de près. Ma conjointe sort quelques minutes plus tard. Allons dîner...

Dimanche matin : Je rentre les boyaux d'arrosage; il commence à geler; il ne faut pas qu'ils fendent. Je déambule dehors en ramassant les derniers vestiges de l'été. Je longe la piscine au tiers vide couverte d'un fin film de glace; je n’enverrais pas Altaïr là-dessus... Les platebandes sont à demi couvertes de neige; les monticules des mulots sautent aux yeux brun-noir. J'enlève le coussin d'une chaise de parterre; je la renverse pour joindre la haie avec le coin de la maison pour couper les rafales qui balaieront la neige. Je plie le coussin et le place dans la remise. Je regarde les voitures que je devrais laver... Non. Y a quelqu'un qui m'attend.

Je reprends le fil de l'aventure rapidement. Je passerai encore quatre ou cinq heures avec L'Assassin en gardant le même karma. Tout coule. La maison est relativement calme. Julie est à l'hôtel; Laurence et Emma sont immergées elles aussi dans leur activité : l'une avec des figurines médiévales émergeant d'un château à tourelles; l'autre, dans sa chambre avec ses amis imaginaires à faire et refaire des scénarios d'Animus bien à elle. Quel farniente! Le bonheur! Le travail est loin... C'est dimanche pour la première fois depuis des lunes.

Mon SPA s'appelle Assassin's Creed.

 

28 novembre 2011

Allo! Allo! Y a-t-il un parent dans la maison?



Coup de coeur!


Hier soir, avec ma fille Laurence, nous étudiions son volet technologique des devoirs de la soirée. Elle m'a expliqué le fonctionnement des quatre forces motrices : la vis, la pente ascendante, la poulie et le levier. Par la suite, nous nous sommes arrêtés sur les mouvements; elle me donna la conclusion que le pendule de l'horloge chez son amie Florence se balançait de façon oscillatoire semi-circulaire. Finalement, nous avons terminé par la lecture dans son livre d'histoire; j'y ai appris les rôles de la femme et de l'homme dans la société iroquoienne. Laurence n'est pas au collégial; elle n'est pas au secondaire non plus. Laurence est en troisième année primaire. Madame la ministre veut ajouter du vocabulaire? Bravo? Il faudrait commencer par regarder la réalité scolaire; il faudrait la connaître. Le curriculum du primaire en jetterait probablement plus d'un sur le derrière s'ils se donnaient la peine d'y jeter un coup d'oeil. L'école fait sa part; plusieurs parents ne la font pas ou la font carrément mal sans doute. Il est vrai que la partie de hockey à St-Georges de Champlain le mardi soir, c'est prioritaire; tout comme la gymnastique du mercredi à 18 h et la danse à 17 h le jeudi juste avant la pratique avec l'orchestre. Lundi, papa a son hockey et vendredi il y le souper avec les filles du bureau.

J'aimerais que l'on m'explique la raison pour laquelle les jeunes anglophones du Québec ont conservé parfaitement intacte leur performance alors que les jeunes francophones l'ont coupé de moitié. Je n'achète pas le socio-économique. Une amie qui peine à boucler son budget a réussi avec l'aide de l'orthopédagogue et beaucoup de temps à réintégrer son fils dans les classes normales et son dernier bulletin lui a tiré les larmes tellement elle était fière de lui (d'elle).

La réforme — la botte au cul — c'est aux parents à la recevoir! Les enfants, ce n'est pas pour la galerie ou la démographie de la survivance.

Entre temps, moi, je tente d'enseigner la littérature au collégial. Non, j'enseigne la littérature au collégial. Je ne pars pas de la troisième année; je ne pars pas de Kéranna ou des Pionniers. Je pars de Léonie, d'Andréanne, de Simon, d'Alexandre; et je les aime du mieux possible en tentant de faire percer de la lumière dans leur vie. Comme dit Leonard Cohen :

Ring the bells that still can ring
Forget your perfect offering
There is a crack in everything
That's how the light gets in.
(Sonne les cloches qui peuvent encore vibrer / Oublie ta parfaite offrande / Il y a toujours une fente quelque part / C'est par là que passe la lumière.)

Et plus la tâche est complexe, plus je me sens prof.

Et le soir au retour à la maison, je poursuis ma troisième année...

La guignolée payante!

Une fois par année, de la fin novembre à la mi-décembre, la population est invitée à s'acheter une sortie avec un journaliste, un animateur, un de ces personnages qui nagent dans les contrats-échanges et que l'on lit, entend ou voit selon le média que l'on privilégie. Cette vieille tradition servie à la moderne prend de l'ampleur d'année en année. C'est un peu comme la multiplication de journées thématiques régionale, nationale, nationale, nationale, internationale et tiers-mondiste. On encadre des valeurs humaines essentielles de partage dans de petites boîtes qui finissent inévitablement à mieux servir les initiateurs que les receveurs.


Les justifications sont préparées à l'avance par des firmes spécialisées dont le contrat garantit le paiement de leur party de Noël et assure à leur client une visibilité accrue qui leur fait vendre de la publicité et qui à l'heure de leur bilan financier annuel leur permettra de caler de belles sommes rondelettes dans leur poste de dons aux oeuvres caritatives. Belle magouille!

Vous voyez ce guignol en haut. C'est vous qui embarquez dans cette mascarade. Non, ce n'est pas votre chroniqueur préféré; pas votre compagnon de travail sur Radio-Jaune/MIEL-FM; pas non plus Miss Météo Neige Fondante ni la Grenouille en T-Shirt. C'est vous; vous qui marchez béatement dans le sentier de la charité temporaire.

Téléphonez à n'importe quel membre de ces travestissements philanthropiques de faire quelque chose à l'ombre...



Dites-moi donc Julie et Pierre-Karl: À quand un de vos multiples millions pour les sans-emploi de la Gaspésie?

Vous pensez à d'autres personnages publics dont les millions dorment doucement?
Vous pensez à d'autres régions du pays qui fêteront avec des chèques de BS?

Arrêtez d'être gentils mesdames et messieurs des médias. Soyez généreux!

 

Ces gens-là d'à côté de nous

Un voisin de palier et moi ne nous croisions jamais. Je n'entendais que sa musique en sourdine. La clé dans sa serrure aussi : son arrivée, son départ. Il ne recevait pas, ne s'absentait que rarement : difficile de savoir de quoi il vivait, s'il travaillait même. Quelquefois, une odeur de pizza glissait sous ma porte. La plupart du temps seulement le détersif légèrement ammoniaqué identifiait son environnement.
Je sens beaucoup. Les gens qui m'entourent se surprennent des odeurs qui me frappent. Je sens la pomme, cet acide qui gît dans la corbeille. La vie en société s'accroche à des informations sensorielles très individuelles. On tend à considérer les nôtres pour des règles générales : je remarque ceci, tout le monde doit le remarquer aussi. Non, nous vivons dans cette belle solitude de notre corps qui réagit en solo à l'univers qui grouille de nez, d'oreilles, de bouches, d'yeux et de doigts.

Mais les sens, faut-il encore ne pas trop les endormir. Un bon ami me vantait les bienfaits de l'arrivée de la dopamine dans son sang à un moment ou à un autre de son jogging matinal. Un autre me vantait le bienfait de son hockey de garage à l'ammoniac. Ou alors, c'est la senteur coutumière des draps familiers dus pour la lessive. Des nuages, que des nuages, accrochés à un plafond bas qui grisonnent la vie des traditions éclectiques qui nous accostent à jamais dans le ravin de la vie. Embourbé!

Ces gens-là d'à côté, ils ne vivent plus; ils respirent à peine; ils sentent, c'est tout. La misère des pauvres. Des pauvres d'esprit sans même le courage de soulever le bras un peu pour signaler leur présence. Ils mourront bientôt; ils mourront sans sympathie, sans souvenir...

Ces gens-là se disent peuple. Du bien bon monde qui ont senti la fierté quelques années; qui sentent maintenant la carie et la plaie.

CES GENS-LÀ (Jacques Brel)

1966
D'abord d'abord y a l'aîné
Lui qui est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom
Monsieur tellement qui boit
Ou tellement qu'il a bu
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui se prend pour le roi
Qui se saoule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve matin
Dans l'église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie
Et qui a l'oeil qui divague
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas Monsieur
On ne pense pas on prie


Et puis y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Ouest méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses petites affaires
Avec son petit chapeau
Avec son petit manteau
Avec sa petite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qui n'a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n'a pas le sou
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne vit pas Monsieur
On ne vit pas on triche

Et puis y a les autres
La mère qui ne dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Y a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui recarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands chloup
Et ça fait des grands chloup
Et puis il y a la toute vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on n'écoute même pas
Vu que c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on écoute même pas
Ce que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas Monsieur
On ne cause pas on compte

Et puis et puis
Et puis y a Frida
Qui est belle comme un soleil
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frida
Même qu'on se dit souvent
Qu'on aura une maison
Avec des tas de fenêtres
Avec presque pas de murs
Et qu'on vivra dedans
Et qu'il fera bon y être
Et que si c'est pas sûr
C'est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas
Les autres ils disent comme ça
Qu'elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
A égorger les chats
J'ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié

Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils ne veulent pas
Enfin ils ne veulent pas
Parfois quand on se voit
Semblant que c'est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu'elle partira
Elle dit qu'elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur on ne s'en va pas
On ne s'en va pas Monsieur
On ne s'en va pas
Mais il est tard Monsieur
Il faut que je rentre chez moi.

25 novembre 2011

Mouvement citoyen


Je ne suis pas parfaitement à l'aise avec l'expression « Mouvement citoyen ». Voter est un mouvement citoyen; payer honnêtement ses impôts et ses taxes aussi; de même une foule de gestes comme la récupération, le respect des propriétés publiques et privées. Alors pour quelle raison ce terme de Mouvement citoyen s'enracine-t-il avec une connotation relativement subversive, ou plutôt contestataire? Parce que le système qui génère ce type de mouvance n'est plus un système citoyen?

Voilà, selon moi, le noeud gordien de la situation actuelle. Ce mouvement mondial de prise de parole par les populations bouleverse soudainement un ordre social qui a glissé lentement vers la corruption et un gaspillage de plus en plus profonds, de plus en plus chroniques; de plus en plus génétique aussi je dirais en ce sens qu'il fait désormais partie intégrante de la substance même de la conduite de nos édiles. Si nous parlons régulièrement de cynisme et de perte de confiance, il faut nécessairement accepter le fait que cette situation provient de comportements récurrents qui s'échelonnent sur plusieurs années. Nous pouvons identifier deux coupables : les dirigeants d'une part et les citoyens d'autre part.

Les dirigeants ont glissé vers du patronage et le favoritisme légaux et illégaux. En s'appuyant sur des mandats plus ou moins clairs basés sur un nombre toujours fléchissant de taux de participation, ils ont commencé à tenir pour acquis que les firmes de fabrication d'images suffiraient à les rendre victorieux; plus de substance, que des comportements superficiels se transforment en règle de conduite standardisée. La réalité leur a donné raison : plus ils ont investi dans l'imagerie, plus ils ont récolté de bénéfices. Berlusconi en l'exemple parfait. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, en est un autre exemple. « Selon un de ses collaborateurs, l'élection d'Ahmadinejad à la présidence de la République islamique d'Iran n'est pas un accident, mais “est le résultat de deux ans de planification compliquée et aux facettes multiples” par une coalition qui inclut des Commandants des gardiens de la révolution, des représentants du clergé, des dirigeants du mouvement Basij et les amis et alliés qu'Ahmadinejad s'est fait pendant son mandat à la mairie de Téhéran. » (Abbas Milani, « Pious Populist. Understanding the rise of Iran's president» [archive], Boston Review, Novembre — décembre 2007). La planète vogue vers la futilité. Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que la volatilité des bourses mondiales offre une réponse très pertinente à ce phénomène : les gouvernements mondiaux ne parviennent pas à replacer la croissance tranquille de la spéculation financière. Cette spéculation est basée sur la production; une production réelle, même s'il ne s'agissait que de la production de service ou de la production de consommation pure. Les bourses aujourd'hui ne peuvent se donner une direction précise puisque cette production ne comporte plus de prospective. Le citoyen se promène d'une image à une autre au gré des fabricants d'images; il ne décide plus; il suit. Devant cette volatilité sociale, les maisons boursières se retrouvent en pleine tempête de volatilité aussi.

Cette situation est d'ailleurs aggravée par la mondialisation des communications, une image fabriquée aux antipodes se retrouvant rapidement aux quatre coins de l'univers.

Le mouvement citoyen est un comportement naturel et souhaitable dans la mesure où ce même citoyen a la capacité de prendre des décisions fermes et indépendantes en regard avec ses besoins. Il est corrompu s'il reste à la remorque des mirages offerts par leurs dirigeants.

L'actualité nous suggère, je crois, un certain réveil.


24 novembre 2011

HAha! de Réjean Ducharme

J'assistais mardi dernier à la pièce d'un fantôme : Réjean Ducharme.
Le TMN, plutôt madame Lorraine Pintal, casse les rythmes classiques des chaires dramatiques qui meublent les salles du Québec où, parfois, on se lance dans des spirales eunuques, parfois encore Arlequin et Colombine minaudent sur Ticketron; la plupart du temps, on y retrouve des comédiens et non des pièces. Mais Pintal et son équipe misèrent sur un Ducharme éclatant et ils nous propulsent dans un imaginaire tout-puissant. Vraiment!

Assis, encadré de mes voisins de fauteuil réguliers, je ferme mon iPhone; je plie doucement mon manteau; je frotte doucement mes mains en fixant, d'entrée de jeu, ce monologue de Roger affalé sur son fauteuil, gueulant quelques phrases d'une tonalité creuse et de sens incertain. Rapidement, tout excitée, arrive Sophie en latex rouge. La bête du verbe cogne la bête du sexe. Dès les premières secondes, les spectateurs sont déstabilisés. Dans le silence parfait de la salle, les monologues se succèdent. Dans un français grossier et châtié qui balance le pendule du meilleur au pire, complètement désarçonné par, parfois, des séquences d'un vocabulaire parfaitement classique; séquences rapidement renié par Sophie qui replace le peuple dans son univers plus confortable. C'est du Ducharme dans la folie et l'art de l'expérience lexicale, de la casse linguistique, de la valse entre le dictionnaire et le trottoir. Là, au TNM, quelque 40 ans auparavant, j'assistais aux Oranges sont vertes de Gauvreau. J'y revenais d'autant plus intimement que Roger ressemblait à s'y méprendre au Yvirnig de Gauvreau. Dans ma mémoire, Lebeau rejoignait Béland. Ducharme rejoignait Gauvreau. Mais Ducharme n'insiste pas sur la hargne antisociale au même point que Gauvreau; son texte est plus limpide aussi : malgré des répliques totalement débridées, l'ensemble demeure très abordable.

Long. 90 minutes, puis, après un peu d'air, 60 minutes. Cliché : la vague était d'une telle ampleur que la soirée est devenue un intermède. À la sortie, sur le trottoir, enfilant Sainte-Catherine et son quartier des Spectacles, je gardais la tête dans le vent. J'étais revenu en 72 avec la gang de Littérature québécoise et Beaubien dans un autobus jaune, fier et fou. En entrant dans le wagon du Métro, je me refaisais des scénarios imaginaires où chaque station devenait un épisode.

Vite! Allez vous réserver une place. Ce n'est pas le Cirque du Soleil avec ses milliards explosés. C'est du théâtre pauvre dans la ligne de pensée de Grotowski. C'est la vie!

23 février 2011

Commotion cérébrale NFL, NHL, NCAA, WBA...

http://media.legrandclub.rds.ca/images/userpics/posts/569/655/42812_large.png
S'acheter un humain pour pas si cher finalement....


La poltronnerie ultime des culs-de-jatte qui, tous à leur manière, exploitent les hommes et les femmes qui gangrènent leur vie pour quelques dollars.

Le sport professionnel a toujours fait des victimes. Rien de nouveau sous le soleil. Toutefois, il semble que depuis quelques années, alors que l'on cherche à protéger les athlètes du plus grand nombre de blessures possibles, les spécialistes considèrent de moins en moins l'essence même de leur travail, c'est-à-dire la protection du corps. Ils recherchent une coquille de plus en plus efficace pour ouvrir la porte à une violence toujours plus effrénée. On mentionne même parfois que c'est ce fameux équipement de protection qui devient une arme offensive. Revenons donc à un équipement aussi dérisoire que celui utilisé au soccer (football européen) ou celui du rugby. Il faut peut-être réinstaller la peur de frapper qui est malheureusement devenue la peur de ne pas frapper dans un monde où la force n'est plus vue comme une atteinte d'efficacité, mais comme une attaque pour contrer le talent.

Et la boxe? Me direz-vous? Pas d'équipement là. Non! Mais des entraînements de plus en plus sadiques et survitaminés qui amènent l'athlète à décupler ses forces de frappe pour qu'elles deviennent des massues dévastatrices.

La beauté du sport est veuve. La performance en est devenue sa maîtresse. Et la société vit très bien avec ces boucheries veules où les millions des milliardaires égrènent les quelques bribes de respect qui agonisent dans les arènes.





22 février 2011

Le trio belge





Le Nouvelliste
21 févr. 2011
Depuis le grand réveil de la Tunisie, le monde arabe s’agite, il est en feu. On dirait que les dictateurs s’apprêtent à tomber comme des mouches et l’actualité a de quoi se nourrir abondamment. Mais alors que l’Iran s’embrase, et que le colonel...lisez plus...


Chers Belges, quel est votre code génétique et comment se fait-il que l'on vous aime tant jusqu'à ce qu'on sache qui vous êtes? ;-)

Gentils comme tout. Champions de l'humour bon enfant. Fratricides à la gomme. Cyclistes par habitude. Buveurs par définition. Gulliver devait venir de Belgique; du moins, il a dû la visiter dans son périple. Mais non, je ne pense pas aux chevaux; ni aux Brobdingnag , ni aux Liliputiens; je pense aux gnomes à trois têtes à la barbe truffée de houblon frais.

Qui a besoin d'un gouvernement quand on a un roi. De toute façon, depuis le temps que ce gouvernement ressemble plutôt à un cirque à multiples pistes, en lui enlevant ses responsabilités, on peut l'observer en toute quiétude, d'autant moins inquiets qu'il se trouve dans l'impossibilité de tout bousiller. Honnêtement, à vivre avec les gaffes de notre fédération entartrée par les 12 cancres, parfois je rêve de voir le GG (gouverneur général), son excellence David Jonhston sonner la fin de la récréation, convoquer ses lieutenants avec leur premier, asseoir Harper le bedon sur le pouf et décréter le rapatriement du bon sens. Enfermer dans un huis clos pendant 14 jours, aux frites et à la bière, ils en sortiront peut-être belgéifiés et mort de rire.

Rire aux larmes....

21 février 2011

Lorgner le bonheur.

Dan Perjovschi

Mes meilleures journées se passent habituellement dans l'ignorance des actualités. Pas facile! Je passe plusieurs heures devant mon écran d'ordinateur à cause de mon enseignement; je suis abonné à plusieurs publications qui me bombardent incessamment des derniers développements du plus proche au plus loin, du plus cocasse au plus tragique. D'un peu partout dans le monde, ces médias me soumettent leurs tentacules; ils me soustraient quelques instants, quelques minutes; ils me ravissent littéralement en obstruant mon cerveau pour plusieurs heures, voire toute la journée. Ils polluent mon environnement. Mais comme ils me renouvellent aussi. Et comme le mentionnait Alberto Manguel que je citais dans ma précédente chronique, quand on perd la notion de notre mort, on s'aventure dans le néant.

Dans le catalogue de mes abonnements, un me réjouit plus particulièrement; à chaque mise à jour que je reçois, il me fait sourire quatre fois sur cinq. Je dirais qu'il est le Journal de Montréal — toujours en lockout grâce à l'ignominieux Péladeau la Charette et au honteux immobilisme de nos politiciens — d'outre-Atlantique en beaucoup plus séduisant. Il joue avec les mots comme avec les nouvelles; il rend la peccadille affriolante et le scandale aguicheur : L'Avenir de Bruxelles!



Ce rayon de soleil tranche sur des publications plus sérieuses comme le Monde, l'Express international, le New York Times, le Washington Poste, le San Jose Mercury — le premier quotidien à s'aventurer à fond de train sur la Toile alors que tous les autres regardaient passer le train. Il n'en demeure pas moins que toute cette guirlande de nouvelles m'accapare; elles grugent mon temps. Je devrais délaisser tous ces RSS. Je devrais écouter Manguel et écrire un livre avant de mourir. Je me demande si cette décision me rendrait plus heureux. Je pourrais commencer à rédiger ces deux ou trois cents pages sur une quelconque aventure; créer un certain nombre de personnages pour meubler l'intrigue; faire quelques recherches plus ou moins superficielles sur la période ciblée, disons l'épopée de Radisson, le futé et riche coureur des bois qui sillonna aussi bien les Grands Lacs que le Midwest américain. Je cesserais de travailler pour me consacrer à mon projet. Je serais définitivement très heureux. Sans nouvelles, sans travail, sans rémunération, je n'aurais même plus besoin de sortir de la maison. La vaisselle, les repas, les enfants, l'aspirateur, l'aquarium et les plantes, le lavage du linge, du plancher et des autos, le récurage des salles de bain et le ramassage de la salle de jeu, puis, enfin, avec la goutte d'énergie qui reste quelques minutes de lecture pour alimenter mon inspiration. Le soir, alors que les enfants et ma conjointe dorment, je garderais quelques minutes, les yeux lourds et le cerveau en petite vitesse pour pitonner quelques mots à la sauvette... Je pourrais calmement évaluer la venue de ma mort en toute quiétude.

Je vais continuer à travailler. Je tenterai de lorgner ma mort de là. Et puis les nouvelles? Je me dois de consulter au moins les secousses des bourses pour suivre les miettes que la maison de courtage daigne me laisser. Je me dois de continuer à m'informer, à fouiller toutes les histoires d'ici et d'ailleurs, d'hier, d'aujourd'hui et de demain, car...

« Rien n'est jamais acquis! Rien, mais rien! Et je répéterai cela jusqu'à la fin de ma vie. Je disais cela au Canada, je le répète en France! Je le répéterai jusqu'à la fin de ma vie, rien ne vous est assuré. Et la force avec laquelle l'injustice, l'abus de pouvoir peuvent s'installer est celle d'un tsunami! Tu crois être tranquille sur la plage et, tout è coup, arrive cette vague qui démolit tout en cinq minutes! Ça va aussi vite que cela! Tu te réveilles un matin et la liberté est morte! » (Alberto Manguel, Conversation avec un ami, page 123)

Et c'est tellement frustrant de garder le moral, de continuer à se tenir debout dans le vent à regarder déferler les vagues et tanguer le navire, accrocher au bastingage en admirant la force du danger, en cillant devant tous les corps claudiquant comme des bouées au gré de l'écume. La naïveté et l'insouciance croissent au même rythme que la formation fondamentale et la curiosité passe au four crématoire.

Oups! Un message du Monde! À demain...


L'amour


20 février 2011

Pendulum



Finalement, Al Qaïda l'aura probablement sa révolution islamique et sa destruction de l'Empire américain et plus largement L'Empire Occido-capitaliste.

Je vais maintenant citer un auteur favori. J'ai lu plusieurs de ces oeuvres, surtout les essais; je ne me suis jamais questionné longuement sur sa plume; sa parole me fascine. Ce sont ses mots et le message qu'ils forment qui me séduisent.

La littérature nous apprend aussi les malheurs de l'immortalité! Dans la mythologie, Tithon à qui est donnée l'immortalité, mais pas la jeunesse éternelle et qui souffre de ce vieillissement infini; Dracula qui doit constamment chercher sa propre terre pour retrouver les racines dont il ne peut se détacher; et bien d'autres personnages : par exemple, dans le voyage de Gulliver, ces personnages qui naissent vieux et meurent jeunes, une sorte d'immortalité à l'envers. Il y a dans cette notion d'immortalité, un presque manque d'intérêt et pour la vie. Alors que la présence acceptée de la mort m'est d'une grande utilité. Je ne crois pas à l'au-delà, je crois que je deviendrai une poussière qui, je l'espère, servira à faire fleurir quelques légumes. Ce qui, pour moi, est important, c'est de savoir que ça va finir! Le temps qui passe me permet de mesurer ce que j'ai à faire. Par exemple : je vais avoir soixante-deux ans. Cela me laisse un peu moins de vingt ans de travail, mes livres me demandent entre cinq et sept ans d'écriture et de recherche. Donc, des livres qui compteraient pour moi, je peux en faire encore quatre. Voilà, c'est intéressant. On ne peut pas tout faire. J’ai des projets, des infinités de projets, mais je dois choisir! (Alberto Manguel, Conversations avec un ami, page 67)
Lire propulse à tous les vents. Si tous les chefs d'État, voire même les chefs d'industrie, les banquiers gonflables et leurs courtiers radins lisaient ou avaient lu, ils auraient vu venir le ras-le-bol sismique des peuples. Il semble bien aujourd'hui que plusieurs populations lancent la serviette; ils n'en peuvent plus de subir les affres des classes dirigeantes qui les exploitent sans vergogne. Même Dracula réalisait que pour survivre il lui fallait maintenir sa victime en vie : plus de sang disponible dans un cadavre; pas plus dans le vampire néophyte.

L'ironie de se retrouver avec un Barrack Obama comme président américain; on aurait pu lui demander de changer son nom pour un « Jesse Jackson », candidat malheureux à la présidence, en partie à cause de sa couleur, à cause aussi de ses affiliations religieuses, et naturellement parce qu'il n'avait pas reçu le financement des bonzes du parti. Alors, bon, ce pâle Oreo au nom très arabisant et musulman gère une crise sans précédent à travers le monde. On commence à réaliser que, peu importe le nom qu'ils portent, Obama, Kadhafi, Ben Ali, Harper, Berlusconi, Moubarak ou Sarkozy, ils proviennent tous de la même coulée : l'ambition perverse du pouvoir. La rue a meilleur goût que l'exploitation. Les différents pays prendront différentes routes; on voit mal le style de mobilisation de la Place de la Perle, ou de La Liberté, ou du Royaume, sur Place Vendôme, Place de la Constitution ou President's Park, mais si ce n'est par les cris et le sang, c'est par le plus passif cynisme et le nonchalant décrochage que l'ensemble des sociétés se désagrège.

Le déséquilibre entre les riches et les pauvres n'est pas malsain en soi; la hiérarchie sociale n'est pas vaine non plus, pas plus que les recherches différentes de spécialisation, que l'on pense à la science, à la culture ou aux multiples techniques qui permettent au monde de fonctionner. Le manque de respect gangrène l'esprit grégaire. Je me rappelle avec horreur Soylent Green où le gouvernement fournissait gratuitement des biscuits fabriqués à partir de restes humains à la populace pendant que des fermes sous garde militaire cultivaient les denrées réservées aux riches. La science-fiction n'est jamais loin de la réalité et pour peu que l'on nettoie l'image des quelques dentelles de la production créatrice, on réalise que la réalité, en effet, la dépasse régulièrement.


 

18 février 2011

Alain Besançon : Cinq personnages en quête d'amour



Nous terminons la semaine amoureuse par excellence de l'année: la Saint-Valentin!

Le Canal Académie mit en onde un document sur le grand amour des grands amoureux de l'histoire:
«D’emblée, Alain Besançon nous avertit : cet essai n’est pas une étude savante mais une promenade littéraire, un voyage avec étapes, dans quelques unes des grandes oeuvres dans lesquelles amour et aventures se cotoient. Mais, laissant de côté les aventures, il s’attarde sur les relations d’amour, entre amants ou entre époux. Son regard, original et personnel, nous fait découvrir autrement des personnages que nous pensions connaître : Ulysse et Pénélope, David et Bethsabée, Tristan et Yseut, Julie la Nouvelle Héloïse, et le Frédéric de l’Education sentimentale. L’auteur ne s’interdit aucune référence à d’autres oeuvres et c’est ainsi qu’il nous renvoie à Ovide autant qu’à Saint Augustin, à Rousseau, à Wagner ou à Dostoïevski.» (Alain Besançon : Cinq personnages en quête d'amour)
La promenade avec Besançon est fascinante. Elle soulève des incidences étranges, nouvelles, et, par le fait même paradoxales. Ulysse en vieil époux converse toute la nuit de son retour avec sa Pénélope qui, ayant gagné une bonne vingtaine d'années, semble comblée de la situation: un vieux couple parle plus qu'il ne copule... Et c'est bien ainsi, s'il faut en croire le spécialiste. Cupidon vieillit, ne baisse jamais le pavillon, mais assagit ses ardeurs.




17 février 2011

Ubu roi! ou le retour d'Alfred Jarry



— Je prédis la fin du monde.
— Quel monde?
— Le tien!
— Le mien? Quelle différence entre le tien et le mien?
—...

Israël se défend bec et ongle contre les Arabes. Les musulmans de tout acabit s'entredéchirent et se catapultent de coup d'État en coup d'État. L'occident se dissout dans la médiocrité. Universellement, le capital édifie ses tours de plus en plus imprenables dans des nuages de corruption. On mentionne dans tous les médias que le peuple se soulève et devient confiant et fier; il reprend le chemin de ses droits. Serions-nous naïfs de le croire?

L'Arabie saoudite croule tout comme l'URSS se démembra à une certaine époque, une quinzaine d'années, devant les difficultés de maintenir leur étau sur des populations de plus en plus jalouses des prérogatives des « Happy few ». Et aujourd'hui, qu'en est-il de ses populations? Plus heureuses? Plus riches? Plus libres?

Le Courrier International annonce lui aussi la fin du monde... Celui de l'Arabie saoudite :
« L'environnement culturel, social et politique de cette époque était donc marqué par l'alliance entre docteurs de la foi, gros sous et consommation à outrance. Ainsi, le rêve de richesse avait remplacé les rêves de révolution. Dans le même temps, la politique s'était désintéressée de ce bas monde pour se tourner vers l'au-delà. Au lieu de s'occuper des conditions de vie, du logement, de la santé ou de l'éducation, on se préoccupait des “besoins spirituels”. Et encore, la spiritualité était souvent réduite à des aspects purement formels et à des questions sans intérêt réel, du genre savoir s'il est licite qu'une femme donne le sein à un homme adulte...
Cela s'est également répercuté sur le conflit israélo-arabe et la cause palestinienne. On a oublié qu'il s'agissait d'un conflit sur la terre pour en faire un conflit sur le ciel [conflit religieux]. Foin de questions aussi profanes que celles de la pauvreté, des libertés et, encore plus, de l'analyse des conflits d'intérêts ! On ne parlait plus de lutte anticoloniale ni syndicale, politique ou sociale. Exit la question de la femme, celles de la justice, de l'égalité, de la citoyenneté et des droits de l'homme. Tout était balayé par la vision binaire du bien et du mal : des martyrs d'un côté, des mécréants de l'autre. Croyants contre mécréants, sunnites contre chiites, musulmans contre chrétiens. Tout était englouti par une lutte entre absolus religieux empêtrés dans le passé, qui ne laissait plus de place aux partis politiques, aux syndicats ou à d'autres engagements. En lieu de quoi, c'est la figure du kamikaze qui s'est imposée comme l'ultime étape de l'élévation de la politique vers les sphères célestes. » (Hassan Khader, Al-Ayyam)
Je demeure sceptique. Et si j'ai tort et que #janvier25 a raison. Hé bien! Je m'inclinerai avec joie et crierai : Vive la liberté des peuples! Vive la démocratie! Vive la fraternité! Vive l'espoir...

16 février 2011

L’utilité sociale des humanités




L’enseignement des humanités est-il un luxe que nos sociétés ne peuvent plus se permettre? Martha Nussbaum répond qu’au contraire, dans un monde de concurrence économique mondialisée, les humanités ont un intérêt social et politique.

« En un mot, le mouvement de l’argument de Nussbaum est le suivant : si les valeurs démocratiques nous tiennent à cœur, alors il nous faut former non seulement de bons techniciens, mais également des hommes et des femmes dotées des capacités critiques et empathiques nécessaires pour bien remplir leur rôle de citoyen. La diversité culturelle croissante et la mondialisation ne font qu’ajouter à la liste de ces exigences : il faut des citoyens capables de comprendre des situations et des problèmes interprétés dans un cadre moral et culturel différent. Or, et c’est la dernière étape de l’argumentation de Nussbaum, ces capacités nécessaires d’esprit critique, d’ouverture empathique et de compréhension de la diversité des cultures sont développées essentiellement par les arts et les humanités, ou plutôt par une certaine pratique des arts et des humanités. »
 Il faudra trouver le moyen de convaincre assez de jeunes pour pouvoir conserver ces programmes voués à la meilleure compréhension de l'homme, de ses cultures et de ses langues. Le creux de vague de l'intérêt suscité par ce cours anthropologique et ethnique frappe de plein fouet alors que l'impact démographique de la dénatalité creuse impitoyablement un trou béant. Réussir à vaincre ce double précipice, voilà bien le défi de notre futur.

Merci Assouline pour ce parfait François Nourissier



Lire. Aimer lire. Fouiller partout et toujours à la recherche du texte: celui qui vibre dans la bouche, dans le coeur.

Ici et maintenant, certainement un très beau texte. Il devait l'aimer profondément ce Nourissier pour qu'il lui insuffle ces mots si tendres, si humains, si parfaits sur son blogue La République des livres. Merci Assouline!

16 février 2011



Pour saluer François Nourissier

De l’écrivain, du critique, de l’homme d’influence littéraire que fut François Nourissier, d’autres sauront dire les qualités qu’il faut lui reconnaître. Une manière très française dans la plus belle acception que l’on puisse conférer à l’expression. Un Français en ce sens que tout, dans la clarté de sa prose comme dans ses regrets, exprime d’une manière ou d’une autre la nostalgie d’une France qui s’éloigne. Un ton, un allant, un rythme secret, un mouvement de l’âme qui irriguait le moindre de ses textes tapé sur sa vieille machine Remington au ruban épuisé. Un écriture très classique qui ne semblait d’aucun temps car elle concentrait en elle ce que la passion musciale de la langue avait déposé de plus précis et de plus fin. Le souci de l’écriture l’habitait pareillement pour ses critiques (le plus souvent “pour”, mais incisives lorsqu’elles étaient “contre”), ses lettres que ses romans. Il était ses titres même : un Petit bourgeois (1964) devenu Maître de maison (1970) à la recherche d’Une vie parfaite (1952), préférant la compagnie des bêtes à celles hommes au point d’écrire une Lettre à mon chien (1975) avant de finir en Gardien des ruines (1992) dans la Maison mélancolie (2005) d’où il pouvait contempler le rayon de bibliothèque de son œuvre écrite avec application A défaut de génie (2000), son grand livre et la répitulation de toutes ses hontes et ses secrets.

Il s’était retiré il y a quelques années dans une clinique parisienne qui avait tout d’un Musée de l’Homme (1978) depuis que Parkinson & alli l’envahissaient. Comme nous avions avant l’habitude de déjeuner ensemble régulièrement, nous avons continué après mais sans déjeuner. Appelons cela une sorte d’amitié scellée par le vouvoiement. Cet endroit où attendre la mort, il y était visité de temps en temps puis de moins en moins au fur et à mesure que sa voix l’abandonnait jusqu’à n’être plus qu’une expression dans le regard, tout ce qui restait d’intact en lui. Au début, il frappait l’attention car il s’était défait de ce qui le dissimulait depuis toujours : barbe, lunettes, influence. Progressivement, la maigreur venant, de rares cheveux dressés à la diable, il faisait penser à Antonin Artaud à Rodez. Le parfait homme de Lettres se métamorphosait en homme nu selon Simenon. L’esprit était intact. Pas désespéré mais inespérant et inespéré. Les bergers allemands étaient devenus ses êtres vivants préférés. En entrant définitivement dans l’hiver de son corps, il disait son angoisse. La puissance muette du regard hurlait sa peur de la fin. Les livres ne lui étaient plus d’aucun secours. Il le prit pour un signe. François Nourissier se rendra vendredi à 14h au crématorium de Père-Lachaise en avant, calme et droit.

(Photo D.R.)



15 février 2011

L'envol


Il arrive parfois que l'on tombe sur quelque chose avec laquelle on se sent si bien que notre vie reprend une place, longtemps mise sur une tablette, douce et chaleureuse comme une alcôve.

Aujourd'hui, deux de ces cadeaux me sont tombés dessus comme la poudre de la fée Clochette (Tinker Bell) : Perséides d'Arianne Moffat et Eternal Sunshine of the Spotless Mind.

Arianne Moffat arrive d'une autre planète... et elle nous amène avec elle... et c'est si bon... Le retour toujours à reculon!

Une larme perséide tombe du ciel défigurée
Je fais un voeu liquide, je souhaite pouvoir nous repêcher
Le vent caresse doucement les cheveux blonds du pré
La nuit fait du silence son otage préféré

Couchée dans l'herbe froide, je laisse ma tête voyager
J'me sens comme un nuage incapable de faire son métier
Mon corps extraterrestre ne demande qu'à aimer
mais il est si fragile, malhabile

Aout me rattrape
Je sens que tu m'échappes
Y'a tellement d'étoiles dans le ciel
Pourquoi j'suis juste ton étincelle
Aout me rattrape
Je sens que tu t'échappes
Avec tant d'étoiles dans le ciel
Comment j'peux être qu'une étincelle

Une larme perséide tombe de mon oeil fatigué
Je revois dans le vide nos attractions démesurées
Je ne peux pas concevoir une plus grande trajectoire
Que celle qu'on s'était dessinée le soir de notre premier baiser

La voiture m'attend, j'ai laissé les phares allumés
Tu vois que je crois vraiment que tout ça n'est pas terminé
J'vais rentrer tranquillement en espérant te retrouver
Endormi dans mon lit, toi ma plus belle réalité

Aout me rattrape
Je sens que tu t'échappes
Y'a tellement d'étoiles dans le ciel
Comment j'peux être qu'une étincelle
Aout me rattrape
Je sens que tu m'échappes
Y'a tellement d'étoiles dans le ciel
Comment j'peux être qu'une étincelle
Avec tellement d'étoiles dans le ciel
Pourquoi j'suis juste ton étincelle

L'été tire à sa fin
Mais je ne le laisserais pas ... partir avec toi
(Arianne Moffat)

Demain, je renonce à revivre. Quelle perte de temps! On passe son temps à regretter le manque de courage pour sortir de la routine, pour risquer le bonheur; on passe son temps à justifier les aventures dans la marge, les quelques moments de véritables poésie où la folie nous a séduit.



Demain, je file...

14 février 2011

Les métamorphoses de Cupidon


Je souhaite une bonne St-Valentin à toutes et à tous. On corrompt cet événement de toutes espèces de stupidité, mais en fin de compte, cela doit demeurer une journée au cours de laquelle on se concentre sur le bonheur de nos proches. L'amour, on n'a en jamais assez... jamais trop non plus. Et puis l'affection merde! ce n’est pas pour les anges... ;-))

Faites votre choix:

Comme disait Yvon Deschamps dans sa célèbre chanson:

Aimons-nous quand même
Aimons-nous jour après jour
Aimons-nous quand même
Aimons-nous malgré l'amour

Aimons-nous de rage
Aimons-nous mais sans pitié
Aimons-nous en cage
Aimons-nous sans amitié

On vit sans histoire
Lorsque l'on vit sans aimer
L'amour c'est la gloire
La puissance et l'amitié

Aimons sans contrainte
Aimons-nous comme il se doit
Resserrons l'étreinte
Qui nous étouffera de joie



13 février 2011

Un journaliste pakistanais pense que les américains...



Dans le New-York Times de ce matin, Lawrence Pintak et Syed Javed Navir ont publié les résultats de leur sondage d'opinion concernant les tendances des journalistes Pakistanais. Les voici:


Lawrence Pintak is the dean of the college of communication at Washington State University and author of “The New Arab Journalist: Mission and Identity in a Time of Turmoil,” and Syed Javed Nazir is a newspaper editor who teaches journalism at Lahore University of Management Sciences. Chart designed by Part & Parcel.







Étonnant? Oui. On aime imaginer les choses différemment. Après tout, et d'autant plus à la suite de la prostitution d'Huffington News, on nous a habitués en Amérique à une presse superficielle et soumise au marché. Ce qui transpire de cette étude lance un message de lucidité qui concorde plutôt mal avec l'image que nous donnent nos médias : le Pakistan, allié des talibans et rebelle aux désirs des Américains. Deux choses l'une : la presse pakistanaise ne traverse pas la frontière; la presse nord-américaine étouffe la réalité pour satisfaire son marché iconoclaste.



11 février 2011

Adieu Mubarak!


Good riddance Pharaon... Let's dance!



Egypt's like a huge disco tonight... Attention à la gueule de bois...


Et sur un ton un peu plus sérieux, les Palestiniens vont peut-être devenir le dernier souci d'Israël devant l'instabilité épidémique du monde arabe. Ce n'est plus des rocquettes qui pleuvront sur Jérusalem, ce sont les populations opprimées.

Bonne nuit!

10 février 2011

Demain, je saurai écrire...


Il faut lire, puis écrire, puis aimer sa langue, n'importe quelle langue, mais la sienne d'abord, car les mots, comme les paroles, s'imbriquent les uns aux autres pour édifier le sens; non pas le seul sens d'un message, mais aussi celui de notre individualité.

Dans ce témoignage du Figaro, Natacha Polony décrit fort bien la situation désastreuse de cet amour de la langue et de sa fierté à la connaître.

Les jeunes apprennent à détester le français scolaire avec lequel on les force à se battre à coup de férule psychologique. Les jeunes s'immergent totalement et de plus en plus dans leurs SMS et leurs clavardages et leurs réseaux sociaux virtuels dans lesquels ils forgent une langue à leur image efficace, moderne et exacte.