23 février 2011

Commotion cérébrale NFL, NHL, NCAA, WBA...

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S'acheter un humain pour pas si cher finalement....


La poltronnerie ultime des culs-de-jatte qui, tous à leur manière, exploitent les hommes et les femmes qui gangrènent leur vie pour quelques dollars.

Le sport professionnel a toujours fait des victimes. Rien de nouveau sous le soleil. Toutefois, il semble que depuis quelques années, alors que l'on cherche à protéger les athlètes du plus grand nombre de blessures possibles, les spécialistes considèrent de moins en moins l'essence même de leur travail, c'est-à-dire la protection du corps. Ils recherchent une coquille de plus en plus efficace pour ouvrir la porte à une violence toujours plus effrénée. On mentionne même parfois que c'est ce fameux équipement de protection qui devient une arme offensive. Revenons donc à un équipement aussi dérisoire que celui utilisé au soccer (football européen) ou celui du rugby. Il faut peut-être réinstaller la peur de frapper qui est malheureusement devenue la peur de ne pas frapper dans un monde où la force n'est plus vue comme une atteinte d'efficacité, mais comme une attaque pour contrer le talent.

Et la boxe? Me direz-vous? Pas d'équipement là. Non! Mais des entraînements de plus en plus sadiques et survitaminés qui amènent l'athlète à décupler ses forces de frappe pour qu'elles deviennent des massues dévastatrices.

La beauté du sport est veuve. La performance en est devenue sa maîtresse. Et la société vit très bien avec ces boucheries veules où les millions des milliardaires égrènent les quelques bribes de respect qui agonisent dans les arènes.





22 février 2011

Le trio belge





Le Nouvelliste
21 févr. 2011
Depuis le grand réveil de la Tunisie, le monde arabe s’agite, il est en feu. On dirait que les dictateurs s’apprêtent à tomber comme des mouches et l’actualité a de quoi se nourrir abondamment. Mais alors que l’Iran s’embrase, et que le colonel...lisez plus...


Chers Belges, quel est votre code génétique et comment se fait-il que l'on vous aime tant jusqu'à ce qu'on sache qui vous êtes? ;-)

Gentils comme tout. Champions de l'humour bon enfant. Fratricides à la gomme. Cyclistes par habitude. Buveurs par définition. Gulliver devait venir de Belgique; du moins, il a dû la visiter dans son périple. Mais non, je ne pense pas aux chevaux; ni aux Brobdingnag , ni aux Liliputiens; je pense aux gnomes à trois têtes à la barbe truffée de houblon frais.

Qui a besoin d'un gouvernement quand on a un roi. De toute façon, depuis le temps que ce gouvernement ressemble plutôt à un cirque à multiples pistes, en lui enlevant ses responsabilités, on peut l'observer en toute quiétude, d'autant moins inquiets qu'il se trouve dans l'impossibilité de tout bousiller. Honnêtement, à vivre avec les gaffes de notre fédération entartrée par les 12 cancres, parfois je rêve de voir le GG (gouverneur général), son excellence David Jonhston sonner la fin de la récréation, convoquer ses lieutenants avec leur premier, asseoir Harper le bedon sur le pouf et décréter le rapatriement du bon sens. Enfermer dans un huis clos pendant 14 jours, aux frites et à la bière, ils en sortiront peut-être belgéifiés et mort de rire.

Rire aux larmes....

21 février 2011

Lorgner le bonheur.

Dan Perjovschi

Mes meilleures journées se passent habituellement dans l'ignorance des actualités. Pas facile! Je passe plusieurs heures devant mon écran d'ordinateur à cause de mon enseignement; je suis abonné à plusieurs publications qui me bombardent incessamment des derniers développements du plus proche au plus loin, du plus cocasse au plus tragique. D'un peu partout dans le monde, ces médias me soumettent leurs tentacules; ils me soustraient quelques instants, quelques minutes; ils me ravissent littéralement en obstruant mon cerveau pour plusieurs heures, voire toute la journée. Ils polluent mon environnement. Mais comme ils me renouvellent aussi. Et comme le mentionnait Alberto Manguel que je citais dans ma précédente chronique, quand on perd la notion de notre mort, on s'aventure dans le néant.

Dans le catalogue de mes abonnements, un me réjouit plus particulièrement; à chaque mise à jour que je reçois, il me fait sourire quatre fois sur cinq. Je dirais qu'il est le Journal de Montréal — toujours en lockout grâce à l'ignominieux Péladeau la Charette et au honteux immobilisme de nos politiciens — d'outre-Atlantique en beaucoup plus séduisant. Il joue avec les mots comme avec les nouvelles; il rend la peccadille affriolante et le scandale aguicheur : L'Avenir de Bruxelles!



Ce rayon de soleil tranche sur des publications plus sérieuses comme le Monde, l'Express international, le New York Times, le Washington Poste, le San Jose Mercury — le premier quotidien à s'aventurer à fond de train sur la Toile alors que tous les autres regardaient passer le train. Il n'en demeure pas moins que toute cette guirlande de nouvelles m'accapare; elles grugent mon temps. Je devrais délaisser tous ces RSS. Je devrais écouter Manguel et écrire un livre avant de mourir. Je me demande si cette décision me rendrait plus heureux. Je pourrais commencer à rédiger ces deux ou trois cents pages sur une quelconque aventure; créer un certain nombre de personnages pour meubler l'intrigue; faire quelques recherches plus ou moins superficielles sur la période ciblée, disons l'épopée de Radisson, le futé et riche coureur des bois qui sillonna aussi bien les Grands Lacs que le Midwest américain. Je cesserais de travailler pour me consacrer à mon projet. Je serais définitivement très heureux. Sans nouvelles, sans travail, sans rémunération, je n'aurais même plus besoin de sortir de la maison. La vaisselle, les repas, les enfants, l'aspirateur, l'aquarium et les plantes, le lavage du linge, du plancher et des autos, le récurage des salles de bain et le ramassage de la salle de jeu, puis, enfin, avec la goutte d'énergie qui reste quelques minutes de lecture pour alimenter mon inspiration. Le soir, alors que les enfants et ma conjointe dorment, je garderais quelques minutes, les yeux lourds et le cerveau en petite vitesse pour pitonner quelques mots à la sauvette... Je pourrais calmement évaluer la venue de ma mort en toute quiétude.

Je vais continuer à travailler. Je tenterai de lorgner ma mort de là. Et puis les nouvelles? Je me dois de consulter au moins les secousses des bourses pour suivre les miettes que la maison de courtage daigne me laisser. Je me dois de continuer à m'informer, à fouiller toutes les histoires d'ici et d'ailleurs, d'hier, d'aujourd'hui et de demain, car...

« Rien n'est jamais acquis! Rien, mais rien! Et je répéterai cela jusqu'à la fin de ma vie. Je disais cela au Canada, je le répète en France! Je le répéterai jusqu'à la fin de ma vie, rien ne vous est assuré. Et la force avec laquelle l'injustice, l'abus de pouvoir peuvent s'installer est celle d'un tsunami! Tu crois être tranquille sur la plage et, tout è coup, arrive cette vague qui démolit tout en cinq minutes! Ça va aussi vite que cela! Tu te réveilles un matin et la liberté est morte! » (Alberto Manguel, Conversation avec un ami, page 123)

Et c'est tellement frustrant de garder le moral, de continuer à se tenir debout dans le vent à regarder déferler les vagues et tanguer le navire, accrocher au bastingage en admirant la force du danger, en cillant devant tous les corps claudiquant comme des bouées au gré de l'écume. La naïveté et l'insouciance croissent au même rythme que la formation fondamentale et la curiosité passe au four crématoire.

Oups! Un message du Monde! À demain...


L'amour


20 février 2011

Pendulum



Finalement, Al Qaïda l'aura probablement sa révolution islamique et sa destruction de l'Empire américain et plus largement L'Empire Occido-capitaliste.

Je vais maintenant citer un auteur favori. J'ai lu plusieurs de ces oeuvres, surtout les essais; je ne me suis jamais questionné longuement sur sa plume; sa parole me fascine. Ce sont ses mots et le message qu'ils forment qui me séduisent.

La littérature nous apprend aussi les malheurs de l'immortalité! Dans la mythologie, Tithon à qui est donnée l'immortalité, mais pas la jeunesse éternelle et qui souffre de ce vieillissement infini; Dracula qui doit constamment chercher sa propre terre pour retrouver les racines dont il ne peut se détacher; et bien d'autres personnages : par exemple, dans le voyage de Gulliver, ces personnages qui naissent vieux et meurent jeunes, une sorte d'immortalité à l'envers. Il y a dans cette notion d'immortalité, un presque manque d'intérêt et pour la vie. Alors que la présence acceptée de la mort m'est d'une grande utilité. Je ne crois pas à l'au-delà, je crois que je deviendrai une poussière qui, je l'espère, servira à faire fleurir quelques légumes. Ce qui, pour moi, est important, c'est de savoir que ça va finir! Le temps qui passe me permet de mesurer ce que j'ai à faire. Par exemple : je vais avoir soixante-deux ans. Cela me laisse un peu moins de vingt ans de travail, mes livres me demandent entre cinq et sept ans d'écriture et de recherche. Donc, des livres qui compteraient pour moi, je peux en faire encore quatre. Voilà, c'est intéressant. On ne peut pas tout faire. J’ai des projets, des infinités de projets, mais je dois choisir! (Alberto Manguel, Conversations avec un ami, page 67)
Lire propulse à tous les vents. Si tous les chefs d'État, voire même les chefs d'industrie, les banquiers gonflables et leurs courtiers radins lisaient ou avaient lu, ils auraient vu venir le ras-le-bol sismique des peuples. Il semble bien aujourd'hui que plusieurs populations lancent la serviette; ils n'en peuvent plus de subir les affres des classes dirigeantes qui les exploitent sans vergogne. Même Dracula réalisait que pour survivre il lui fallait maintenir sa victime en vie : plus de sang disponible dans un cadavre; pas plus dans le vampire néophyte.

L'ironie de se retrouver avec un Barrack Obama comme président américain; on aurait pu lui demander de changer son nom pour un « Jesse Jackson », candidat malheureux à la présidence, en partie à cause de sa couleur, à cause aussi de ses affiliations religieuses, et naturellement parce qu'il n'avait pas reçu le financement des bonzes du parti. Alors, bon, ce pâle Oreo au nom très arabisant et musulman gère une crise sans précédent à travers le monde. On commence à réaliser que, peu importe le nom qu'ils portent, Obama, Kadhafi, Ben Ali, Harper, Berlusconi, Moubarak ou Sarkozy, ils proviennent tous de la même coulée : l'ambition perverse du pouvoir. La rue a meilleur goût que l'exploitation. Les différents pays prendront différentes routes; on voit mal le style de mobilisation de la Place de la Perle, ou de La Liberté, ou du Royaume, sur Place Vendôme, Place de la Constitution ou President's Park, mais si ce n'est par les cris et le sang, c'est par le plus passif cynisme et le nonchalant décrochage que l'ensemble des sociétés se désagrège.

Le déséquilibre entre les riches et les pauvres n'est pas malsain en soi; la hiérarchie sociale n'est pas vaine non plus, pas plus que les recherches différentes de spécialisation, que l'on pense à la science, à la culture ou aux multiples techniques qui permettent au monde de fonctionner. Le manque de respect gangrène l'esprit grégaire. Je me rappelle avec horreur Soylent Green où le gouvernement fournissait gratuitement des biscuits fabriqués à partir de restes humains à la populace pendant que des fermes sous garde militaire cultivaient les denrées réservées aux riches. La science-fiction n'est jamais loin de la réalité et pour peu que l'on nettoie l'image des quelques dentelles de la production créatrice, on réalise que la réalité, en effet, la dépasse régulièrement.


 

18 février 2011

Alain Besançon : Cinq personnages en quête d'amour



Nous terminons la semaine amoureuse par excellence de l'année: la Saint-Valentin!

Le Canal Académie mit en onde un document sur le grand amour des grands amoureux de l'histoire:
«D’emblée, Alain Besançon nous avertit : cet essai n’est pas une étude savante mais une promenade littéraire, un voyage avec étapes, dans quelques unes des grandes oeuvres dans lesquelles amour et aventures se cotoient. Mais, laissant de côté les aventures, il s’attarde sur les relations d’amour, entre amants ou entre époux. Son regard, original et personnel, nous fait découvrir autrement des personnages que nous pensions connaître : Ulysse et Pénélope, David et Bethsabée, Tristan et Yseut, Julie la Nouvelle Héloïse, et le Frédéric de l’Education sentimentale. L’auteur ne s’interdit aucune référence à d’autres oeuvres et c’est ainsi qu’il nous renvoie à Ovide autant qu’à Saint Augustin, à Rousseau, à Wagner ou à Dostoïevski.» (Alain Besançon : Cinq personnages en quête d'amour)
La promenade avec Besançon est fascinante. Elle soulève des incidences étranges, nouvelles, et, par le fait même paradoxales. Ulysse en vieil époux converse toute la nuit de son retour avec sa Pénélope qui, ayant gagné une bonne vingtaine d'années, semble comblée de la situation: un vieux couple parle plus qu'il ne copule... Et c'est bien ainsi, s'il faut en croire le spécialiste. Cupidon vieillit, ne baisse jamais le pavillon, mais assagit ses ardeurs.




17 février 2011

Ubu roi! ou le retour d'Alfred Jarry



— Je prédis la fin du monde.
— Quel monde?
— Le tien!
— Le mien? Quelle différence entre le tien et le mien?
—...

Israël se défend bec et ongle contre les Arabes. Les musulmans de tout acabit s'entredéchirent et se catapultent de coup d'État en coup d'État. L'occident se dissout dans la médiocrité. Universellement, le capital édifie ses tours de plus en plus imprenables dans des nuages de corruption. On mentionne dans tous les médias que le peuple se soulève et devient confiant et fier; il reprend le chemin de ses droits. Serions-nous naïfs de le croire?

L'Arabie saoudite croule tout comme l'URSS se démembra à une certaine époque, une quinzaine d'années, devant les difficultés de maintenir leur étau sur des populations de plus en plus jalouses des prérogatives des « Happy few ». Et aujourd'hui, qu'en est-il de ses populations? Plus heureuses? Plus riches? Plus libres?

Le Courrier International annonce lui aussi la fin du monde... Celui de l'Arabie saoudite :
« L'environnement culturel, social et politique de cette époque était donc marqué par l'alliance entre docteurs de la foi, gros sous et consommation à outrance. Ainsi, le rêve de richesse avait remplacé les rêves de révolution. Dans le même temps, la politique s'était désintéressée de ce bas monde pour se tourner vers l'au-delà. Au lieu de s'occuper des conditions de vie, du logement, de la santé ou de l'éducation, on se préoccupait des “besoins spirituels”. Et encore, la spiritualité était souvent réduite à des aspects purement formels et à des questions sans intérêt réel, du genre savoir s'il est licite qu'une femme donne le sein à un homme adulte...
Cela s'est également répercuté sur le conflit israélo-arabe et la cause palestinienne. On a oublié qu'il s'agissait d'un conflit sur la terre pour en faire un conflit sur le ciel [conflit religieux]. Foin de questions aussi profanes que celles de la pauvreté, des libertés et, encore plus, de l'analyse des conflits d'intérêts ! On ne parlait plus de lutte anticoloniale ni syndicale, politique ou sociale. Exit la question de la femme, celles de la justice, de l'égalité, de la citoyenneté et des droits de l'homme. Tout était balayé par la vision binaire du bien et du mal : des martyrs d'un côté, des mécréants de l'autre. Croyants contre mécréants, sunnites contre chiites, musulmans contre chrétiens. Tout était englouti par une lutte entre absolus religieux empêtrés dans le passé, qui ne laissait plus de place aux partis politiques, aux syndicats ou à d'autres engagements. En lieu de quoi, c'est la figure du kamikaze qui s'est imposée comme l'ultime étape de l'élévation de la politique vers les sphères célestes. » (Hassan Khader, Al-Ayyam)
Je demeure sceptique. Et si j'ai tort et que #janvier25 a raison. Hé bien! Je m'inclinerai avec joie et crierai : Vive la liberté des peuples! Vive la démocratie! Vive la fraternité! Vive l'espoir...

16 février 2011

L’utilité sociale des humanités




L’enseignement des humanités est-il un luxe que nos sociétés ne peuvent plus se permettre? Martha Nussbaum répond qu’au contraire, dans un monde de concurrence économique mondialisée, les humanités ont un intérêt social et politique.

« En un mot, le mouvement de l’argument de Nussbaum est le suivant : si les valeurs démocratiques nous tiennent à cœur, alors il nous faut former non seulement de bons techniciens, mais également des hommes et des femmes dotées des capacités critiques et empathiques nécessaires pour bien remplir leur rôle de citoyen. La diversité culturelle croissante et la mondialisation ne font qu’ajouter à la liste de ces exigences : il faut des citoyens capables de comprendre des situations et des problèmes interprétés dans un cadre moral et culturel différent. Or, et c’est la dernière étape de l’argumentation de Nussbaum, ces capacités nécessaires d’esprit critique, d’ouverture empathique et de compréhension de la diversité des cultures sont développées essentiellement par les arts et les humanités, ou plutôt par une certaine pratique des arts et des humanités. »
 Il faudra trouver le moyen de convaincre assez de jeunes pour pouvoir conserver ces programmes voués à la meilleure compréhension de l'homme, de ses cultures et de ses langues. Le creux de vague de l'intérêt suscité par ce cours anthropologique et ethnique frappe de plein fouet alors que l'impact démographique de la dénatalité creuse impitoyablement un trou béant. Réussir à vaincre ce double précipice, voilà bien le défi de notre futur.

Merci Assouline pour ce parfait François Nourissier



Lire. Aimer lire. Fouiller partout et toujours à la recherche du texte: celui qui vibre dans la bouche, dans le coeur.

Ici et maintenant, certainement un très beau texte. Il devait l'aimer profondément ce Nourissier pour qu'il lui insuffle ces mots si tendres, si humains, si parfaits sur son blogue La République des livres. Merci Assouline!

16 février 2011



Pour saluer François Nourissier

De l’écrivain, du critique, de l’homme d’influence littéraire que fut François Nourissier, d’autres sauront dire les qualités qu’il faut lui reconnaître. Une manière très française dans la plus belle acception que l’on puisse conférer à l’expression. Un Français en ce sens que tout, dans la clarté de sa prose comme dans ses regrets, exprime d’une manière ou d’une autre la nostalgie d’une France qui s’éloigne. Un ton, un allant, un rythme secret, un mouvement de l’âme qui irriguait le moindre de ses textes tapé sur sa vieille machine Remington au ruban épuisé. Un écriture très classique qui ne semblait d’aucun temps car elle concentrait en elle ce que la passion musciale de la langue avait déposé de plus précis et de plus fin. Le souci de l’écriture l’habitait pareillement pour ses critiques (le plus souvent “pour”, mais incisives lorsqu’elles étaient “contre”), ses lettres que ses romans. Il était ses titres même : un Petit bourgeois (1964) devenu Maître de maison (1970) à la recherche d’Une vie parfaite (1952), préférant la compagnie des bêtes à celles hommes au point d’écrire une Lettre à mon chien (1975) avant de finir en Gardien des ruines (1992) dans la Maison mélancolie (2005) d’où il pouvait contempler le rayon de bibliothèque de son œuvre écrite avec application A défaut de génie (2000), son grand livre et la répitulation de toutes ses hontes et ses secrets.

Il s’était retiré il y a quelques années dans une clinique parisienne qui avait tout d’un Musée de l’Homme (1978) depuis que Parkinson & alli l’envahissaient. Comme nous avions avant l’habitude de déjeuner ensemble régulièrement, nous avons continué après mais sans déjeuner. Appelons cela une sorte d’amitié scellée par le vouvoiement. Cet endroit où attendre la mort, il y était visité de temps en temps puis de moins en moins au fur et à mesure que sa voix l’abandonnait jusqu’à n’être plus qu’une expression dans le regard, tout ce qui restait d’intact en lui. Au début, il frappait l’attention car il s’était défait de ce qui le dissimulait depuis toujours : barbe, lunettes, influence. Progressivement, la maigreur venant, de rares cheveux dressés à la diable, il faisait penser à Antonin Artaud à Rodez. Le parfait homme de Lettres se métamorphosait en homme nu selon Simenon. L’esprit était intact. Pas désespéré mais inespérant et inespéré. Les bergers allemands étaient devenus ses êtres vivants préférés. En entrant définitivement dans l’hiver de son corps, il disait son angoisse. La puissance muette du regard hurlait sa peur de la fin. Les livres ne lui étaient plus d’aucun secours. Il le prit pour un signe. François Nourissier se rendra vendredi à 14h au crématorium de Père-Lachaise en avant, calme et droit.

(Photo D.R.)



15 février 2011

L'envol


Il arrive parfois que l'on tombe sur quelque chose avec laquelle on se sent si bien que notre vie reprend une place, longtemps mise sur une tablette, douce et chaleureuse comme une alcôve.

Aujourd'hui, deux de ces cadeaux me sont tombés dessus comme la poudre de la fée Clochette (Tinker Bell) : Perséides d'Arianne Moffat et Eternal Sunshine of the Spotless Mind.

Arianne Moffat arrive d'une autre planète... et elle nous amène avec elle... et c'est si bon... Le retour toujours à reculon!

Une larme perséide tombe du ciel défigurée
Je fais un voeu liquide, je souhaite pouvoir nous repêcher
Le vent caresse doucement les cheveux blonds du pré
La nuit fait du silence son otage préféré

Couchée dans l'herbe froide, je laisse ma tête voyager
J'me sens comme un nuage incapable de faire son métier
Mon corps extraterrestre ne demande qu'à aimer
mais il est si fragile, malhabile

Aout me rattrape
Je sens que tu m'échappes
Y'a tellement d'étoiles dans le ciel
Pourquoi j'suis juste ton étincelle
Aout me rattrape
Je sens que tu t'échappes
Avec tant d'étoiles dans le ciel
Comment j'peux être qu'une étincelle

Une larme perséide tombe de mon oeil fatigué
Je revois dans le vide nos attractions démesurées
Je ne peux pas concevoir une plus grande trajectoire
Que celle qu'on s'était dessinée le soir de notre premier baiser

La voiture m'attend, j'ai laissé les phares allumés
Tu vois que je crois vraiment que tout ça n'est pas terminé
J'vais rentrer tranquillement en espérant te retrouver
Endormi dans mon lit, toi ma plus belle réalité

Aout me rattrape
Je sens que tu t'échappes
Y'a tellement d'étoiles dans le ciel
Comment j'peux être qu'une étincelle
Aout me rattrape
Je sens que tu m'échappes
Y'a tellement d'étoiles dans le ciel
Comment j'peux être qu'une étincelle
Avec tellement d'étoiles dans le ciel
Pourquoi j'suis juste ton étincelle

L'été tire à sa fin
Mais je ne le laisserais pas ... partir avec toi
(Arianne Moffat)

Demain, je renonce à revivre. Quelle perte de temps! On passe son temps à regretter le manque de courage pour sortir de la routine, pour risquer le bonheur; on passe son temps à justifier les aventures dans la marge, les quelques moments de véritables poésie où la folie nous a séduit.



Demain, je file...

14 février 2011

Les métamorphoses de Cupidon


Je souhaite une bonne St-Valentin à toutes et à tous. On corrompt cet événement de toutes espèces de stupidité, mais en fin de compte, cela doit demeurer une journée au cours de laquelle on se concentre sur le bonheur de nos proches. L'amour, on n'a en jamais assez... jamais trop non plus. Et puis l'affection merde! ce n’est pas pour les anges... ;-))

Faites votre choix:

Comme disait Yvon Deschamps dans sa célèbre chanson:

Aimons-nous quand même
Aimons-nous jour après jour
Aimons-nous quand même
Aimons-nous malgré l'amour

Aimons-nous de rage
Aimons-nous mais sans pitié
Aimons-nous en cage
Aimons-nous sans amitié

On vit sans histoire
Lorsque l'on vit sans aimer
L'amour c'est la gloire
La puissance et l'amitié

Aimons sans contrainte
Aimons-nous comme il se doit
Resserrons l'étreinte
Qui nous étouffera de joie



13 février 2011

Un journaliste pakistanais pense que les américains...



Dans le New-York Times de ce matin, Lawrence Pintak et Syed Javed Navir ont publié les résultats de leur sondage d'opinion concernant les tendances des journalistes Pakistanais. Les voici:


Lawrence Pintak is the dean of the college of communication at Washington State University and author of “The New Arab Journalist: Mission and Identity in a Time of Turmoil,” and Syed Javed Nazir is a newspaper editor who teaches journalism at Lahore University of Management Sciences. Chart designed by Part & Parcel.







Étonnant? Oui. On aime imaginer les choses différemment. Après tout, et d'autant plus à la suite de la prostitution d'Huffington News, on nous a habitués en Amérique à une presse superficielle et soumise au marché. Ce qui transpire de cette étude lance un message de lucidité qui concorde plutôt mal avec l'image que nous donnent nos médias : le Pakistan, allié des talibans et rebelle aux désirs des Américains. Deux choses l'une : la presse pakistanaise ne traverse pas la frontière; la presse nord-américaine étouffe la réalité pour satisfaire son marché iconoclaste.



11 février 2011

Adieu Mubarak!


Good riddance Pharaon... Let's dance!



Egypt's like a huge disco tonight... Attention à la gueule de bois...


Et sur un ton un peu plus sérieux, les Palestiniens vont peut-être devenir le dernier souci d'Israël devant l'instabilité épidémique du monde arabe. Ce n'est plus des rocquettes qui pleuvront sur Jérusalem, ce sont les populations opprimées.

Bonne nuit!

10 février 2011

Demain, je saurai écrire...


Il faut lire, puis écrire, puis aimer sa langue, n'importe quelle langue, mais la sienne d'abord, car les mots, comme les paroles, s'imbriquent les uns aux autres pour édifier le sens; non pas le seul sens d'un message, mais aussi celui de notre individualité.

Dans ce témoignage du Figaro, Natacha Polony décrit fort bien la situation désastreuse de cet amour de la langue et de sa fierté à la connaître.

Les jeunes apprennent à détester le français scolaire avec lequel on les force à se battre à coup de férule psychologique. Les jeunes s'immergent totalement et de plus en plus dans leurs SMS et leurs clavardages et leurs réseaux sociaux virtuels dans lesquels ils forgent une langue à leur image efficace, moderne et exacte.

9 février 2011

Monsieur Kafka et la diffamation


Il n'en fallait pas plus pour finir ma semaine en pleine extase. Cet article qui compare le procès de monsieur Pierre Karl Péladeau au procès de Kafka me réjouit profondément. En tant que professeur de littérature, voir ces disciples de Démosthène défendre le marquis de Québécor en faisant référence à Kafka, auteur schizophrène qui mourut dans une misère abjecte, incompris par ses concitoyens et affublé d'une cote de lecture terriblement pitoyable, relève du fantasme.
« Vous avez sans doute presque tous senti, ô Athéniens! toute l'ardeur des sollicitations factieuses dont on a entouré ces débats, en voyant, il y a peu d'instants, ceux qui, pendant que le sort proclamait vos noms, vous assiégeaient de leurs importunités. Pour moi, je ne demanderai à vous tous que ce que l'équité accorde, même sans prières : ne préférez ni faveur ni rang à la justice et au serment que chacun de vous a juré avant d'entrer ici; considérez ces deux objets comme votre sauvegarde, comme celle de la République entière, et ces actives supplications des protecteurs de l'accusé comme le soutien de quelques ambitions privées, que les lois, en vous réunissant, vous ordonnent de réprimer, loin de sanctionner leur pouvoir sur le sort des coupables. » (Démosthène, 273 VIII, IX Procès de l'ambassade).
Vous remarquerez que cet article date déjà de quelques mois. Je l'avais commencé puis mis de côté pour une quelconque raison. En panne d'inspiration ce soir, je fouillais dans mes archives quand je tombai sur ce début de texte. Il fera l'affaire. Ce même Péladeau la Charettte foule toujours au pied ses employés. À croire que toute l'industrie soutient activement et solidairement ce magnat de la presse pour détruire une fois pour toutes tous les ressorts professionnels que les journalistes peuvent encore garder.

D'autre part, le bon peuple québécois lui lèche les bottes quotidiennement. Le tirage du journal en lock-out n'a jamais été aussi bon. Honnêtement, on ne voit aucune raison pour laquelle il plierait.

Kafka? Ce n'est pas Péladeau. C'est le journalisme coincé dans les griffes capitalistes d'une sangsue insatiable.




 


8 février 2011

La violence




René Girard introduit une rupture radicale dans la conception des rapports humains : la violence, dans ces rapports, n'appartient pas à tel ou tel individu mais elle se situe entre les individus. Lesquels individus passent leur vie à échanger, l'échange jouant un rôle essentiel dans les rapports humains. Mais cet échange ne se fait pas de manière mécanique, comme des boules de billard, il exige une interprétation de la part de l'un et de l'autre, et l'interprétation de chacun est différente. Et souvent, se glissent entre eux des malentendus. Il en va de même au niveau des états : l'échange exige toujours une diplomatie pour surmonter ces malentendus.

Peu à peu, se produit une montée aux extrêmes qui caractérise les échanges entre humains. Inconsciemment, chacun reproduit l'attitude de l'autre, c'est une réplique selon la manière dont autrui se comporte. L'échange est un processus en miroir.

Au départ de tout rapport humain, rappelle René Girard, il existe des possibilités de conflits. Tout est d'abord duel. Le duel structure tous les rapports sociaux. Les adversaires ont tout en commun, à commencer par la violence. Au point que l'on peut se demander : comment ont pu naître les sociétés humaines ? Le conflit mimétique dans la réciprocité violente génère la nécessité de trouver un exutoire, une victime sacrificielle (une notion sur laquelle il s'explique ici longuement).

René Girard évoquera ensuite dans cette conférence, tour à tour :
 Candide et les sergents recruteurs.
 Hegel et Napoléon (l'optimisme hégélien annonce que plus il y a de guerres plus il y aura de paix !)
 Hölderlin le maître qui doute de cette théorie et se refugie dans le silence.
 la haine et la fascination de Clausewitz pour Napoléon.
 le Serment de Strasbourg (par lequel Charles le Chauve et Louis le Germanique s'allient contre leur frère Clothaire le Lotharingien). René Girard n'oublie pas qu'il est aussi chartiste, grand connaisseur du Moyen-Age.
 Germaine de Staël que Napoléon consigna à 50 km de Paris tant sa supériorité en connaissances cosmopolites le gênait !

Puis il aborde le sujet central : aujourd'hui, une forme moderne de violence s'installe (le terrorisme). C'est une "montée aux extrêmes". On ne peut plus penser l'hostilité qui mène le monde depuis toujours dans les mêmes termes. Des rites comme les déclarations de guerre, les négociations, la protection des civils, n'ont plus court. L'interrogation devient urgente : cette hostilité va devenir maintenant destructrice de l'humanité.



René Girard démontre que, si jadis des mécanismes ont pu contenir la violence des rapports humains, aujourd'hui "la guerre étant comme un caméléon", l'homme est en capacité d'utiliser l'énergie comme arme contre ses semblables.
Et son affirmation est claire : le milieu terrestre n'est plus capable de soutenir, de contenir, la violence humaine. Devant le constat d'une montée de la violence irrésistible, et à cause de la communauté de destin de tous les pays, nous deviendrons les victimes. Nous sommes en train de vivre une montée vers l'apocalypse.

Enfin, il aborde l'apport du christianisme : le Christ a voulu changer les rapports humains (supprimer la violence, prendre en charge le rôle de victime sacrifiée).

Que faire ? Penser la situation de façon globale. Rendre la guerre impossible. Dire la vérité. Et si le commerce, la production, qui génèrent la concurrence et donc la rivalité et la violence, doivent être repensés, faisons-le ! Eviter au moins que la situation n'empire. Informer, convaincre et tenter d'éviter le pire.

René Girard ne craint pas de faire peur. Il pense au contraire que c'est une attitude saine devant l'urgence de la situation.

Son credo : les hommes souffrent d'une absence de sens. Or il persiste à pense que l'Histoire a un sens et que seul le religieux donne du sens. Et le religieux chrétien particulièrement. Il s'en explique ici comme il l'a fait dans tous ses traités.

7 février 2011

Obama et les démocraties islamiques.

À lire! Absolument à lire!

«Elections should not be at the end of some long, undefined democratic transition, which Mr. Mubarak or his minions would surely use to abort democracy. Egypt needs elections sooner, not later. More convincingly than any president before him, Barack Obama can say, “We are not scared of Muslims voting.” He can put an end to the West’s deleterious habit of treating the Middle East’s potentates respectfully and the Muslim citizenry like children.» (Reuel Marc Gerecht, a senior fellow at the Foundation for Defense of Democracies and a former Middle Eastern specialist in the C.I.A.’s clandestine service, is the author of the forthcoming book “The Wave: Man, God and the Ballot Box in the Middle East.” )


Le monde affiche son instabilité à la grandeur de la planète. Les luttes pour une voix au chapitre de la part des populations se font entendre de plus en plus fort dans de plus en plus de pays. Penser que ces soulèvements sont l'oeuvre concertée de groupes de fondamentalistes islamiques serait présomptueux. Toutefois, on ne peut totalement ignorer cette possibilité. Nous ne tomberons pas dans un jugement de valeur quant aux avantages ou désavantages de leur croyance, mais il reste que leur foi est en train de déplacer des montagnes. Vers quoi nous dirigeons-nous en tant qu'Occidentaux habitués à avoir un relatif contrôle sur les affaires de la planète? Vers la perte de cette suffisance qui nous faisait croire que nous possédions le droit à la détermination du droit des autres?

6 février 2011

Destruction ethnique



«In our romantic imagination, the Arctic is a sort of crisp white wonderland, a pristine and remote preserve populated by polar bears. But take a close look at the recent history of the interconnected lands that make up the Arctic and you’ll also find a dumping ground, ravaged and exploited cultures and a poorly regulated zone in which humanity’s worst instincts have been indulged. This distressing reality, and the enduring glimpses of beauty within it, is what Sara Wheeler’s new book, “The Magnetic North: Notes From the Arctic Circle,” is all about.»


Polar distress de Holly Morris dans le New York Times de dimanche reprend le thème devenu presque populaire du Grand Nord. Pas pour son dégel; pas pour ses négociations avec le sud sur des développements miniers, hydroélectrique ou militaire; pour la disparition de ses peuples.


Lire Agaguk d'Yves Thériault, le constat descriptif du mode de vie des Innus canadiens de 1930, est anachronique. Le temps est bien court entre cette aventure dépressive et les villages cartonnés et décrépis de 2011. Partout où le Nord négocie avec une puissance caucasienne, il se défend. Cachée derrière les millions et les promesses de développement durable, l'extermination couve. C'est précisément le propos de Morris qui reprend celui de Wheeler qui blâme le producteur de films Robert Flaherty qui a popularisé une image idyllique d’Innus. Aucune idylle là! La population nordique s'effiloche physiquement et moralement. Elle n'est plus belle, ou si peu. Son primitivisme est devenu consumérisme et toxicomanie. Sa fierté a été flétrie.


Nous ne les voyons plus. Nous les gardons loin de nos pensées. Nous les avons gaspillés. Mais je vous invite à lire Morris et, avec un peu de courage prolongez vers Wheeler. Non? Alors, retournez vers Thériault en vous disant que les morts ne sont plus des blancs ni les zombies des illusions d'horreur...


5 février 2011

Question de famille...


Si maman me voyait, il serait si fier.

L'ours mal léché aboutit toujours chez le voisin. Pourquoi chercher à comprendre? C'est la vie. Quand tu montes le T-bar, le télésiège ou tout autre transport mécanique vers le sommet, pour peu que tu sois avec une ou des carpes, ou que tu sois seul, tu réfléchis. C'est sûrement une des facettes du ski qui me plaît le plus. Tu montes en pleine solitude pour quelques minutes. Tu creuses un peu; après quelques heures de descentes et de remontées à répétition, tu t'imagines presque que tu pourrais revenir au monde. Les scénarios des descentes participent à ce scénario. Certaines torturent ta patience à coup de slalom d'évitement de toutes les embûches biodégradables qui culbutent ici et là; les autres te collent à ton imagination et à la liberté. Tu n'as plus à te demander si tu cadres ou non; si tu rejoins les standards. Tu deviens unique; tu sais que tu dois te détendre, peu importe les circonstances pour permettre à tes muscles l'élasticité nécessaire à ton corps pour danser la pente. Tu t'en vas ailleurs...

Couvert des pieds à la tête, endoudouner dans ton habit, tes bottes, tes moufles, ton passe-montagne, ton casque, le chevalier à l'épée double sillonne la forêt de Nottinham en évitant dragons et sorcières, en sifflant des philtres magiques qui le rendent invisible et invincible. Il est l'autre qu'il pourra raconter à son retour à la cour des clopinclopant.

4 février 2011

Lire Playboy...

L'homme, Hugh Hefner, qui a fait fortune en déshabillant les femmes n'est plus que l'ombre de lui-même en sirotant ses 80 et plus années. Il ne sort plus, ne quitte jamais son pyjama et bouffe du viagra les deux fois par semaine qu'il copule avec sa maîtresse de l'heure de 24 ans.

Pour une fois dans ma vie, j'ai lu ce morceau de Playbloy détaché, ce très long article, presque un roman, sur le fortuné voyeur. Il reste charmant. Il garde ce sourire un peu narquois qui, comme il le mentionne en conclusion, tord les tripes de plusieurs simplement parce qu'il se met encore régulièrement avec leurs fantasmes à eux.

Disons qu'il doit être terriblement malheureux et que sa fille de 58 qui gère maintenant les affaires de l'empire lui assure que ces malheurs pourront le suivre jusqu'à sa mort. Oh! En passant, il a acheté le lopin de terre juste à côté de Marilyn Monroe pour se faire ensevelir. Ciel! Certains « studs » ont vraiment toutes les chances...

3 février 2011

Dans ce cyclone de folie

Long silence...

Je vous offre ce court vidéo comme réintroduction dans mon univers. Les félins me fascinent. Je cultive le fantasme de participer d'une quelconque façon à leur univers. De toutes leurs caractéristiques, leur étrange indépendance encercle totalement leur aura. Ils semblent mieux voir, mieux pressentir, mieux chasser; ils absorbent leur environnement pour la gérer plus efficacement.



Face à mes étudiants, cette valeur m'apparaît chanceler, tellement des béquilles les entourent. Leur vie les amène à calculer si jeunes pour conserver la panoplie des biens, autos, ordinateurs, lecteurs MP3, cellulaires, vêtements griffés, contribuent à les enfouir dans un maelstrom d'immédiateté qui nie le mouvement plus long, plus subtil, plus obscur, de l'imaginaire culturel qui les définit. De là à dire qu'ils vivent à côté de leur vie, il n'y a qu'un pas... que les félins du centre ont déjà franchi.