28 août 2008

La magie (Élection américaine 003)

Le rêve? La réalité? La manipulation? Non! Rien de tout cela. La magie alors? Oui. Exactement.

Hier, alors que je regardais la convention démocrate à Denver, les alchimistes s'amusaient fermes. Le peuple voguait sur le rêve. Un rêve unique dans l'hisoire du monde, comme celui des plus grands empires, à l'intérieur desquels certains éclaircis engourdissent plutôt qu'elles ne réveillent. Mais qui n'aime pas prolonger le sommeil?...



Un noir candidat officiel à la présidence des États-Unis. Le seul fait de cet événement suffit à tirer les larmes de plusieurs combattants de la première, qui, assez incroyablement, ne remonte qu'aux débuts des années 60; hier à peine, les policiers blancs battaient à qui mieux mieux un humain à cause de sa couleur. Point. Certains mentionneront qu'Obama est plus blanc que blanc. Cet argument ne tient pas la route au niveau de l'image. Il est noir; son nom est noir; son accent est noir; sa famille est noire. Il suffit de remarquer les regards que portent les blancs sur lui pour confirmer: il est noir.



Sa présence est un tournant. Si son élection est incertaine, le parti démocrate, à l'encontre même de ses plus féroces partisans noirs, aura décidé en bout de ligne d'y aller pour l'histoire avant la tactique. L'homme le plus puissant au monde risque d'être ce noir qui, voilà quarante ans à peine, se serait fait battre par les autorités pour l'affirmation de sa race. Quel chemin ils ont parcouru ces gens de couleur. Et tout le monde, tant qu'à ça! Cela me bouleverse autant que lorsque j'ai vu pour la première fois de ma vie la reproduction artistique d'un célèbre pharaon et que j'ai remarqué qu'il avait la peau noire (enfin très cuivrée, et au moins aussi foncé qu'Obama).


Je suis heureux de vivre ce moment historique. Je suis anxieux de voir la suite.


27 août 2008

Polution...




La nature donne, l'homme prend.
Ite missa est






26 août 2008

La poudre aux yeux (Élection américaine 002)


Condolezza Rice! Powell! À croire que les républicains devenaient sympathiques aux Noirs. Ils aiment bien les oréos depuis quelques années. Mais ce que Bush a réussi à faire avec l'appui d'un certain nombre d'entre eux est superbe: remporté deux élections par la peau de dents. Faire comprendre à la clientèle traditionnellement blanche, conservatrice et relativement confortable matériellement parlant que les noirs, certains d'entre eux du moins, peuvent devenir des alliées, cela a du mérite.


Il fallait bien que les démocrates fassent quelque chose. Leur clientèle diminuait; il fallait aller récupérer ces immigants et ces noirs au plus vite. Le jeu risque de réussir. Les démocrates ressemblaient à un chien qui court après sa queue: que faire! On m'a bloqué le libéralisme; on m'a coupé de ma gauche, sauf oncle Teddy le joker. Il faut répondre: placer un noir plus en avant que personne n'a jamais osé faire: jusqu'en haut, à la présidence. Ils jouent leur peau. Denver va nous dire beaucoup sur la stratégie de communication que les stratèges démocrates assoiront pour les prochaines élections. Ils doivent jouxter les couleurs; pour la première fois de l'histoire, les blancs se voient devant une obligation partisane, bien plus qu'idéologique d'ailleurs, de voter en dessous d'eux: monter un noir au faîte. C'est un peu comme le premier noir quart arrière dans la NFL il y a quelques années à peine: première ligne les gros; demi-arrière les grosses jambes; volent volent volent et carracolent corneille demi-de coin ou ailier éloigné; un quart noir! Hum! Mon président NOIR?

Il serait renversant de voir revenir le parti républicain au pouvoir en novembre. S'il revient ce sera que le racisme est encore trop vivant et il faudra ressuciter un Luther King pour relancer les négos. Mais je crois qu'Obama sera élu. Il sera un aussi bon président que Rice est une bonne secrétaire aux affaires extérieures. Il prouvera que les États-Unis n'en sont pas à une couleur près de changer la politique. Une autre illusion de perdue! Et puis il y aura sous peu, dans huit ans, une femme qui défera un autre mythe. Quand la machine est plus grosse que l'homme, il faut plus qu'un superficialité pour l'enrayer.

25 août 2008

Élections américaines 001


Les élections américaines sont à nos portes. Il est difficile de démêler le vedettariat typique de la vie publique américaine et la réalité de chacun des participants. Évidemment, celle-ci a l'originalité de confronter deux personnes totalement différentes non seulement du point de vue politique mais aussi du point de vue humain. Alors, où l'américain ira-t-il?

Lors d'une conversation avec un riche floridien cet été, confortablement assis dans son RV de 1M et demi avec un Hummer en rémorque, la perspective de voir Barrack Obama remporter l'élection relevait du cauchemar. Toutefois si vous croisiez un autre américain d'une quarantaine d'années, travaillant à salaire, vous allez entendre soudre le chemin de croix de ce candidat démocrate contre les Pilates républicains. Durant les vacances de Noël, mes filles, qui sont allées passer les Fêtes chez leur grand-parents dans le Midwest, se sont faits spécifier: « pas de politique dans les veillées de famille! » Bien sûr, puisque les jeunes tendaient vers les démocrates, ceux-là d'ailleurs partagés entre elle et lui, et les plus âgés vers le chapelet des possibilités dans l'autre clan.

Depuis janvier, pas mal d'eau a coulé sous les ponts. Les données sont mieux définies. Les deux candidats à l'investiture sont identifiés. Un colistier est déjà choisi. On se dirige rapidement vers les conventions à Denver et à Mineapolis-St-Paul. Pourtant une énigme demeure: pourquoi les parties en présence ont-ils supporté si intensément ces deux candidats? Un tout jeune noir et un blanc très âgés. Car ne nous illusionnons pas! Ces deux candidats sont les choix des très hauts dirigeants des deux partis. On aura beau mentionner l'engouement des gens et l'impact des donations sur Internet et ci et ça, le système hiérarchique et la puissance des deux permanences démocrate et républicaine nient toute possibilité d'un choix populaire. Il y a des raisons plus fondamentales dans ces choix. Quelles pourraient-elles être?

Nous vous soumettrons ici un certain nombre de ces raisons au cours des prochaines semaines. Naturellement, tout cela est parfaitement hypothétique; nous pourrions même dire relavant de la science-fiction. Mais ne diriez-vous pas que Barrack Obama à la présidence des USA relève aussi de la science-fiction?

Amusons-nous un peu!

À bientôt pour le prochain épisode : pourquoi l’administration Bush a-t-elle élevé tant de noirs à l’apogée de la hiérarchie du pouvoir américain?

En retraite fermée!

À l'âge tendre de 9 ans, je rêvais de devenir Jésuite. En rétrospective, le cousin-missionnaire en Chine, digne franciscain en aube brune et en sandales, jouait sans doute du coude dans mon cerveau. Ma raison principale se résumait assez simplement à ceci: eux, ils peuvent lire et étudier toute leur vie dans leur monastère. Pour culitver cette ambition, je donnais quelques sous en classe à ma maîtresse pour acheter de p'tits chinois.

À l'âge honorable de 57 ans, je réalise que, même si j'en suis à ma deuxième épouse, qui m'ont orné de quatre charmantes filles dont une me dota voilà quelques mois d'une première petite-fille, c'est exactement ce que j'ai fait toute ma vie: lire et étudier... mais pas dans un monastère!

Comme dirait l'autre, "je ne regrette rien". Un seul regret? Celui de n'avoir partagé toutes ces pièces de mon énorme casse-tête avec quelques âmes soeurs; de là probablement le besoin du monastère. Remarquez que mon enseignement comble quelque peu ce besoin, ce plaisir; faute d'une longue table de moines mignards, je me régale de quelques dizaines de pubères hormonaux.

Ce matin, je rentre dans mon antichambre; je renoue le cordon; je recommence à sourire à mon écran; je reprends mon blog. Je reprends ma conversation avec l'insondable, le virtuel, le peut-être; pour laisser une trace!

Merci Bouchard!