20 mars 2009

I will survive

As crazy as always...





And for ever!

15 mars 2009

Ballade pour Dimanche

Allez! Dimanche.

On ferme les yeux.

On se berce.


Voilà...

Maintenant, tu vas prendre une marche!

14 mars 2009

Fiction

J'écoute un cours de littérature sur le podcast du Collège de France. Proust en est la vedette. Antoine Compagnon y parle entre autres de Blanchot, critique et auteur français à la plume sévère et riche tant dans sa fiction que dans son regard sur l'autre. Ils sont d'accord, tous les deux, pour affirmer que la fiction ne peut se détacher totalement de la réalité: toute création littéraire demeure le reflet d'une vie. Assouline, incidemment, touchait ce dilemme en étudiant la dernière oeuvre de Carrère (Classe de neige); il le fait régulièrement sur plusieurs auteurs et leur vie. Les deux univers se touchent nécessairement, mais la fiction n'existe que dans la distance que l'auteur place entre lui et ses personnages.

L'autobiographie devient dès lors un phénomène intéressant. Nous pourrions aussi parler de la «story life», terme qui naquit aux États-Unis dans les années 60 qui est devenu un genre littéraire en propre et qui romance à souhait le véridique pour y laisser planer toute l'invraisemblance que veut bien y placer l'auteur. Incidemment, le livre de Nicholson Baker, U and I, pastiche updikien du, alors, jeune auteur avec son héros chemine le long du même sentier. On y entre avec méfiance; on reconnaît le milésime littéraire du créateur du célèbre Rabbit et du grand succès cinématographique Witches of Eastwick dont l'origine est un autre de ses romans; puis, peu à peu, la structure styllistique cahoteuse typique du grand romancier devient plus originale: nous en arrivons au cliffhanger narratif où le jeune disciple ne laisse que des ombres. Updike, lui-même, d'ailleurs n'est pas sans rappeler certaines tournures de Dos Passos: la vie américaine riche de sexe, de chaleur, de profusion et de leur vie... quotidienne.

La fiction est un jeu. Que le meilleur gagne et devienne la racine du prochain. On ne parle pas de plagiat; on parle de culture.


12 mars 2009

Au fil des ondes ~


J'aime bien ce caractère d'imprimerie : vague; bouche indécise; sourire évocateur. Ondulée. Très féminin. Très doux. Très accueillant. Plein d'indécision; ou encore de charme; ou de valse en tango.

Je me souviens d'un voyage à Montréal, la grande et belle! À l'époque, l'Ouest et Eaton apprenait le français; la petite Italie nous avait donné Fiori: définitivement UNE! J'y avais assisté à la pièce Ondine de Giraudoux au Rideau vert. 1972...

Le souvenir n'a plus rien à voir avec la réalité. Trente-sept ans plus tard... Les fauteuils en velours commercial avec des dossiers en violon et des sièges à ressort. La scène fume: légèreté; vide sauf un navire à la voile bleue; un couple qui se parle doucement en costume de conte de fées. Ils parlent doucement. J'entends une berceuse. Sa voix enchante; ses paroles bercent. Ondine et son chevalier comblent la noirceur qui enveloppe. Pas besoin d'entracte, surtout pas : il ne faut pas briser le rêve. Ondine de Giraudoux demeure en moi. Intéressant de réaliser aujourd'hui que je suis allé vers elle autant qu'elle s'est présentée à moi. N'est-ce pas là la richesse, l'importance, la NÉCESSITÉ de la culture, de la littérature. ~

Qui va vers la culture aujourd'hui? Une infime minorité. Qui croit encore à la gratuité de la culture aujourd'hui? La gratuité : le fait de profiter d'une oeuvre pour le simple plaisir de découvrir ou de se sentir humain : quelques-uns; rares. Ondine se noie. Elle parle à travers les obligations scolaires; celles sociales des voisins gonflables en complet trois-pièces; celles financières de se faire voir; celles morales de ce support factice qui amène les pharisiens et leur chaux.

Ondine, en 72, m'avait coûté un billet d'autobus pour Montréal et un billet pour le fauteuil. Personne n'achète plus de billet d'autobus; on ne peut plus prendre le train, on a fermé la gare; Je pilote mon auto: plus commode! Mais le rêve est brisé.

Dans mon enseignement, la littérature règne: son histoire, son contenu, sa valeur, sa profondeur; son humanité et sa gratuité. Mais rares sont ceux qui marchent avec moi. N'est-il pas plus facile de tromper Ondine; de lui conter romance, de la distraire de son essence en nommant bêtement ses attraits sans l'aimer pour ses méandres. Sans mon enseignement, je crèverais; sans la survie de l'espoir de capter un esprit ou de séduire un être, oui, je crèverais sûrement. Alors, année après année, je reviens au navire et prie Ondine de me renouveler sa confiance. Si elle en vient à s'imaginer que je m'éloigne d'elle, j'aurai perdu mon pari. Ainsi, à l'orée de la vie, l'euphémisme poli s'étiole sur l'hyperbole créatrice. Convaincre de la gratuité littéraire! Apprivoiser la culture! Vivre.

Et les Ondines d'on ne sait où... ~ #

Je retourne à ma culture! Je retourne lire...