6 août 2010

Justice organisée!

Absolument désolant. Continuer à croire en la justice relève de la naïveté. Parfois, le goût vient de retourner à une certaine justice sauvage. Pas sauvage dans le sens de cruel, de sadique, non, simplement de la simplicité, de la rapidité, surtout de l'efficacité. Ariane Krol parle ce matin de madame Morinville, suspectée de malversation financière, et elle mentionne la lenteur des institutions à réagir. En effet, le poisson a continué à nager pendant plusieurs mois, voire plusieurs années avant de se faire mettre une muselière temporaire. Mais blâmer ceux qui y oeuvrent n'est pas une solution; ils sont coincés eux aussi. Je me souviens encore, avec des frissons dans le dos, le jugement de la cour de justice du pays sanctionner des policiers, qui avaient intercepté une automobile lors d'une patrouille et qui y avait trouvé de la cocaïne, parce qu'il n'avait aucune raison de suspecter la présence de la drogue et encore moins de fouiller le véhicule sans l'accord du propriétaire ou en possession d'un mandat de perquisition en bonne et due forme. Et ce juge de Trois-Rivières que la cour d'appel réprimande pour avoir omis de faire un lien entre deux actes condamnables, évidemment reliés, de la conjointe de l'agresseur de ses enfants.

La justice n'est plus une vertu, c'est un système. Des enquêtes d'une durée qui dépasse facilement une année coûtent une fortune à la société. Le respect des droits individuels a, depuis longtemps, mais de plus en plus, subrogé le droit commun. Les criminels se baladent en toute impunité. Pire, quand ils sont finalement épinglés, ils subissent leur procès et, si le déroulement se conclut par une condamnation, la peine déjà ridicule se transformera rapidement en récréation écourtée qui coûtera à nouveau une fortune à l'état.

Je suis sans doute vieux jeu, mais quand je punis mon enfant, il faut que cela fasse mal quelque part; sinon aux fesses, du moins à la mémoire. Un tuteur sur un arbre ne fonctionne que dans la mesure où il le force vers le droit chemin; on peut toujours s'assoir à côté et lui parler, et lui dire qu'il est notre ami, et que nous sommes des pur-sang écologiques;nous le pousserons une fois par jour pendant 1 minute et il sera encore torse quand on parlera de nous enterrer à son pied. Et il rira bien...

Un peu partout, le système bannit les gestes justiciers privés et probablement avec raison; le bât blesse quand le système pour les remplacer prend des allures de vaste machination pour faire vivre une immense basse-cour de caquèteux qui chantent du matin au soir pour pouvoir nous danser au nez du soir au matin.

Quand le premier ministre canadien et ses courtiers nous lancent des projets de réforme en justice, de sévérité accrue pour les fauteurs, les médias et les spécialistes soulèvent leur pourpoint tout offusqués. Encore une fois, c'est, me semble-t-il, la population qui se fait organiser en se faisant passer pour inculte aux grandes études sociologiques qui leur servent de placebo pénal. Qui aime bien, châtie bien!

À Sparte, on encourageait l'indiscipline pourvu que le coupable soit assez futé pour ne pas se faire prendre. Aujourd'hui, avec tous les crimes patents dont nous sommes témoin tous les jours, le jeu a changé: les criminels peuvent agir en toutes impunités aussi longtemps qu'ils le désirent et en bonus, lorsque la pression populaire, médiatique ou financière devient intenable et que même les gouvernements de fantoches que nous nous donnons ne peuvent malgré tous leurs décrets, sornettes et jeux de coulisse retenir, alors, nos bons voleurs pourront bénéficier de délais totalement déraisonnables pouvant atteindre des années grâce à des recours jusqu'à la Cour Suprême.  Être honnête n'aura jamais été aussi pénible et frustrant.

La justice a son prix. Économise mon frère, parfois elle est très dispendieuse...

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