6 septembre 2010

Troublesome; weird; cruel; Diogène; Sartre; Colluche. La pluie sans nuage...



Des événements surgissent sur lesquels j'écrirais sans cesse : jusqu'à la lie; jusqu'à la solution; la solution finale. Le temps manque. Triste. Les souvenirs sont des planètes qui orbitent autour de la vie. Certaines sont sombres; d'autres, plus clairs. Il y a les domestiques; il y a les irrespirables. Les plus éloignées reviennent en escales très prolongées; elles languissent plus longtemps parce qu'elles participent à une dimension profonde, au fond de nous. Lorsqu'elles refont surface, se présentent à nous, nous ne les avons pas vus venir. C'est un trou noir!

Hier soir, le début du film Collluche donne des ratées navrantes. Dans le jeu des acteurs? Oui, mais surtout dans la farce qui n'entre jamais dans le vif : des coups de claques dans des flaques d'eau de pluie. Trente-cinq minutes : assez. Se convaincre de la possibilité de voter pour Colluche, ou tout autre humoriste, ne procure pas grand enthousiasme; les politiciens en présence sont déjà de trop bons comédiens d'une part, et, d'autre part, l'ambition de devenir autre. Cette volonté de se satisfaire en doublant sa personnalité en lui donnant l'ordre de calquer un mirage. C'est Sartre qui dit : « Pour tirer une charette, on place une carotte devant un âne. Le mouvement de la charette va être engagé par cette course, et l'âne restera toujours à distance égale de la carotte. » Pousser son talent ou mousser son orgueil...


Vivre dans un tonneau attire les journalistes. Pour un temps. Les jours émoussent l'apostolat à ne plus devenir qu'une erreur. La simplicité n'appelle pas nécessairement le vide; elle concerne l'autosuffisance. Ainsi, un matin, Platon surprend Diogène en train de laver des laitues; il s'en approche et lui murmure discrètement : « Si tu avais cultivé Denys (le tyran de Syracuse), tu n'en serais pas à laver des laitues! », et Diogène de reprendre sur un ton tout aussi serein : « Toi, si tu avais lavé des laitues, tu n'aurais pas eu à cultiver Denys! »... Quand un tonneau se mêle de faire écho à une caverne...


La recherche de soi s'amuse souvent dans les salons entre deux apéritifs. La parole attendrit le dénouement comme le marteau la viande. Le matelot des quais peut bien avoir les yeux bleus et le marin d'eau douce des bancs de saumon dans la voix, quand sonnent le balafré à la peau cuite, les pages s'envolent. Ne restent que les pénibles sentiers de la réalité. Le soi ronge la vérité et il adore les mensonges.

Aucun commentaire: