16 septembre 2010

Le stress et nous.



Voilà quelques jours, je vous entretenais de sagesse. Celle-ci ralentit nécessairement le rythme. On l'associe facilement à une pause. Du calme! Paix intérieure! Petit moment de bonheur, d'arrêt, de sourire... Le stress va dans le sens inverse. Il réfère à la réaction subite; des nanosecondes qui déclenchent la cortisone qui actionne l'action: le combat ou la fuite. Pénétrons donc dans cet univers d'éclairs de vie.
«Hippocrate, Confucius, Bouddha, Lao Tseu… Orient et Occident réfléchissent dès l’Antiquité sur la notion de bien-être et d’harmonie pour une vie meilleure. Les Grecs, toutes écoles confondues, en arrivent au concept d’ataraxie, c’est-à-dire l’absence de trouble, l’équilibre. En Orient, les écrits portent sur une sorte d’équanimité, toujours à la recherche du moindre déséquilibre possible.»

Élodie Courtejoie s'entretient avec Michel Le Moal. Notre société cloisonne les individus. Ce trente-deux minutes d'entretien trace l'histoire de la recherche avec ses succès, ses tendances et ses errances.

Je vous laisse simplement avec quelques commentaires qu'a suscités l'audition de ce document. À une époque où d'une part nous stabilisons et standardisons à outrance me semble-t-il les systèmes d'éducation nationnaux, nous réalisons une fois de plus que, si nous sommes nés égaux face à certaines compétences, les mathématiques par exemple, certains facteurs environnementaux socio-économiques vont opérer des différences. Le niveau de stress en est un. Les individus ne sont pas tous égaux face au stress.

«Mais tous les individus ne réagissent pas de la même façon face au stress. « Dans les grands événements de vie qui peuvent bouleverser un individu, guerre, holocauste… on s’aperçoit que certains sujets s’en sortent presque « normalement » là ou d’autres ont un genou à terre. Les Américains s’intéressent de près à ces phénomènes. Ils étudient les conséquences des grands traumatismes chez leurs soldats ». Comment expliquer que l’on compte à ce jour 6000 suicides chez les soldats américains revenus de la guerre d’Irak et d’Afghanistan, alors que d’autres réussissent à se réinsérer dans la vie ?»
Nous pourrions ajouter des déplacements ethniques forcés, des esclavages juvéniles orchestrés, des viols communautaires cautionnés et bien d'autres cadeaux de nos classes dirigeantes. Hier, aux Grands reportages, un dirigeant arabe faisait l'apologie de son peuple; il mentionnait que notre ignorance profonde de leur réalité quotidienne occasionne des réactions démesurées face à certaines de leurs traditions. J'en finis par conclure que nous carburons au stress et que toutes les raisons sont bonnes pour l'alimenter.
«En ce sens, de nombreuses études prônent une nouvelle médecine intégrant les sciences sociales à la biologie et à la médecine. C’est un acquis en Angleterre et aux États-Unis. Ces derniers les appellent d’ailleurs des « pathologies sociales ».
Les pathologies sociales commencent leur cheminement au travers de la médecine française, mais, dans le monde anglo-saxon, elles font la manchette et plusieurs recherches ont en cours pour en démontrer la pertinence. Savater, ce philosophe espagnol, suggère une plus grande responsabilisation individuelle et argumente que le succès ne dépend que de soi-même. Je le suis; mais faudrait voir si ces fameuses pathologies sociales ne deviennent pas des entraves assez importantes pour sérieusement modifier le parcours d'un individu.

En terminant, je m'aventure à étudier vos stress. Je connais un peu les miens; je les étudie parfois dans des moments de sagesse, surtout au lit le soir juste avant de partir vers le stress du sommeil paradoxal...

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