22 septembre 2010

Le bonheur de lire John Updike



Après Rabbit, je commence The Witches of Eastwick. Quelle merveille!

Je lis Updike lentement dans ses premières pages. Bien sûr, la vitesse me gagne lorsque j'entre plus à fond dans l'histoire. Ce roman-ci suit plusieurs visionnements de ce merveilleux film avec Cher, Susan Sarandon et Michelle Pfeiffer qui accompagnent Jack Nicholson.

Le roman, je le savais par une entrevue qu'Updike avait donnée au critique littéraire du New York Times, va dans le plus sanguinaire, le plus sorcellerie et le plus cruel. Ce romancier aime promener son lecteur dans les ruelles des sous-mondes :

«Nature is always waiting, watching for you to lose faith so she can insert her fatal stiche.» (Updike, page 24)

Il mentionnait au journaliste que le film n'avait pas grand-chose à voir avec son livre sauf la très générale idée que trois femmes s'immiscent dans la vie d'un homme qui arrive dans leur petite ville. Mais, il s'était bien amusé et avait apprécié l'appel de George Miller pour venir assister à l'enregistrement de son film et de lui donner des rétroactions.

Je lis donc cet Américain comme on mange du gâteau au fromage ou une fine pâtisserie ou encore comme on étend du caviar précieux de Russie sur un craquelin... Comme un geste rituel à la fois important et combien futile au fond! Updike n'est pas futile; ce n'est pas mon propos; Updike image et creuse son texte; le geste futile, c'est ma lente lecture, car je sais bien que quelques dizaines de pages suffiront à démanteler mes intentions. À ce moment-là, le texte se déroulera comme une source de montagne : fraîche, cristalline, indomptable et pressée d'en arriver plus bas.

Les sorcières ne jurent que par le diable. Ce Lucifer ne parvient toutefois pas à les dompter. Elles vont apprivoiser elles-mêmes leur cruauté. Leur pouvoir, ne connaissant pas vraiment de limite sur les mortels, atteindra le sommet, un comme celui des moines tibétains, des sages.
 

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