5 septembre 2010

La Journée de la jupe - Adjani



Tout cela se passe en France. Cette prof qui prend son groupe en otage, qui prend le contrôle de son cours de français à la pointe d'un revolver, ne représente-t-elle pas le fantasme de tout professeur au bout de sa corde. En France, d'accord; mais elle n'est pourtant pas si loin de nous.



La télévision est redevenue noire. Les lumières éteintes, le vent qui hisse dehors, les feuilles claquent : hébété, sonné, incrédule. Je viens de terminer le visionnement de La Journée de la jupe avec Isabelle Adjani. Bon, c'est Paris, vous m'direz. Ici, on n'est pas comme ça. Foutaise.


La prof qui se bourre de pilules avant l'cour, c'est ici ça. Aussi! La ministre qui gère son image avant ses écoles, c'est ici ça. Aussi! Du taxage sur du taxage, qui remonte jusqu'au dealer! C'est ICI ça. AUSSI! Dans une entrevue, le réalisateur du film, Jean-Paul Lillenfield, se demande comment il se fait que quelqu'un comme cette prof n'ait pas encore craqué et commencé à tirer. Le ras l'bol et la peur des représailles... c'est ici aussi.

Les procès pour étouffer l'éducation au nom de la protection de la délinquance : C'est ici aussi. Pas touche à mon mec. Bouhou, touche à ma meuf. Jamais, tu touches pas à mon enfant; il n'est pas comme ça; l'autorité, il la respecte...

Mais non. L'autorité, il la trouve à la pointe d'une arme blanche.

On aime croire au danger. Dans mes classes, je n'ai pas connu ces stress délirants causés par la présence d'indisciplines majeures. Je suis dans le privé; je suis au collège. Mais ce film, je voudrais — Orange mécanique — attacher les ministres de l'Éducation qui se succèdent depuis vingt ans, leur attacher les paupières ouvertes, leur plaquer de force ce film en boucle pendant 24 heures pour leur meurtrir le cerveau.



Je suis pessimiste. Nos ministres, ce sont de bons gérants d'estrage qui se trouveront de bons emplois comme conseillers en lobbying pour quelque firme fourbue d'enveloppes brunes.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ça donne vraiment pas l'goût d'enseigner. Faudrait p'être tous les laisser à la maison ces élèves s'ils veulent pas étudier. Ils reviendraient quand ils auront mûris et sauront pourquoi ils désirent venir à l'école. P'être les envoyer bosser sur une ferme ça les ferait réfléchir.