15 septembre 2010

Figaro-ci Figaro-là!



Les Roms continuent de faire la manchette. La France aussi, bien sûr, puisqu'elle conserve la politique de fermeté en regard avec eux. Tout le monde s'esclaffe et demande justice au nom de ces pauvres gens. Sarkosy, toutefois marque des points avec son peuple. Ô Satan, il marque même des points avec Berlusconi; il planifie peut-être une vacance au Palatin. Toujours est-il que le caporal ne cesse de sa cacher. Il est allé voir sa dulcinée chez Woody Allen, mais lui et Fillon joue l'entrecolonne pendant les débats. Les retraités prennent la rue et les Roms le champ. Si les uns laissent leur caravane et leurs moutons, les autres pourront toujours en reprendre du service en cas de lockout. Elles s'en vont où ces dérives?

À la question du Figaro à savoir si l'Union européenne a raison de lever le ton contre la France, une majorité (+ de 65 %) répond que les critiques ne sont pas justifiées. La commissaire européenne, Viviane Reding, a dû s'excuser :
« Viviane Reding fait machine arrière. Attaquée par Paris après avoir comparé implicitement le renvoi des Roms à la Shoah, la commissaire européenne à la justice est revenue mercredi soir sur ses propos. “Je n'ai en aucun cas voulu établir un parallèle entre la Deuxième Guerre mondiale et les actions du gouvernement français d'aujourd'hui”, a assuré la Luxembourgeoise. “J'ai au contraire défendu, au nom de la Commission européenne, les principes et les valeurs sur lesquelles notre Union européenne est fondée”, a-t-elle ajouté. “La Commission européenne dans son ensemble se concentre sur l'application du droit de l'Union et sur le principe de la non-discrimination”, a souligné la commissaire. »
Il faut bien admettre qu'elle portait des galoches à talon vraiment haut pour comparer le déplacement des Roms à la Shoah. D'ailleurs, il est intéressant de remarquer le grand silence de la Roumanie dans le débat... Et Washington qui s'en mêle :

« L'expulsion des Roms par la France dérange aussi aux États-Unis, où l'administration Obama a emboîté le pas mercredi au Congrès, aux médias et à une ONG inquiète pour les droits des Roms. “À l'évidence, les droits des Roms sont importants pour nous, et nous invitons la France et d'autres pays à (les) respecter”, a déclaré à la presse un responsable du département d'État, sous couvert de l'anonymat. »
Depuis qu'ils ont acheté un noir pour la présidence, plus rien ne les retient. Je me demande bien s'ils vont les inviter au prochain banquet présidentiel; ou leur offrir un billet sur United pour venir s'installer dans un des nombreux villages de galetas de leur paradis? Pouvons-nous nous posons la question de l'opportunisme de ces virulentes critiques : tout le monde était vraiment heureux de les voir s'installer en France, du moment où ils ne s'installaient pas chez eux... Nous, aussi! Ne restons pas cois; nous les utiliserons au champ au lieu des sud américains; ils se contentent de tentes rudimentaires...

Le Tea Party, parti d'ultra-droite, le PN américain, commence à placer des gens sur l'échiquier politique. On sent un durcissement; est-ce l'effet du cynisme populaire? La France n'est ni à la remorque, ni à l'avant-garde d'un mouvement réactionnaire qui veut replacer la donne plus formaliste : chez nous pour nous grâce à nous. Les Roms ne sont que les victimes d'un vacuum sociétal autour duquel les politiciens orbitent faute de promouvoir une direction claire à cette crise économique dont on ne peut se sortir complètement. Les Roms et tous les bénéficiaires de la couverture sociale en feront les frais. À bien des égards, nous revenons à cette époque où les riches étaient si fabuleusement riches que n'avait d'autres choix que de jeter son dévolu, ses frustrations, sur les plus faibles autour de lui : les immigrés, les pauvres et les asociaux. Pendant cette gangrène sociale, dans le but sans aucun doute de courber les dépenses publiques dont les nantis ont perdu le contrôle, l'Assemblée nationale française prend de plus en plus des allures des États généraux.



À côté de ces envols oratoires, notre Assemblée et notre Chambre des Communes ressemblent plutôt à une basse-cour vulgaire où le britannisme, voûte du franc-jeu, engourdit des engourdis. Tant de personnages illustres restent à découvrir. Nous ne pouvons qu'espérer qu'un de ceux-là viendra bientôt.

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