6 juillet 2010

Vivre et laisser vivre

Vivre dans une maison en bois rond qui n’a qu’une seule pièce. Vivre dans la plus abjecte pauvreté avec une mère catatonique, un jeune frère de 12 ans, une jeune sœur de 6, tout en n’ayant que 17 ans. Vivre sur une diète de pommes de terre rôties dans la poêle de fonte sur un feu de bois et quelques écureuils en ragoût. Voilà Winter’s bones : un film dur. Curieusement, il respire le bonheur à travers les horreurs. Le plus curieux? Les lois non écrites de cette jungle d’arrière-pays. Il est difficile à croire que cela peut se passer aujourd’hui.

En me promenant sur le site des manifestations du G20 à Toronto, je me questionnai sur ces événements récents tellement typiques de la civilisation de violence et de déplacement du respect. Les forces de l'ordre imitent la banalité des droits comme ceux qui font voler en éclat les vitrines, qui incendient les voitures officielles, qui insultent les dirigeants du monde. Le respect appelle le respect.

La reine Élizabeth II prononcera une allocution à l'ONU demain; apparemment, elle plaidera en faveur de la paix sur la Terre. Voilà bien une mission qui nous apparaît totalement illusoire. Re, l'héroïne de Winter's Bones s'en fout pas mal; et tous ses semblables aussi : eux, ils doivent vivre et composer avec une violence que les quelques mal foutus emprisonnés dans des locaux cent fois plus confortables avec une diète mille fois supérieure dégustée sur un lit, comble du luxe, ne connaissent et ne connaîtront jamais.

Mais nous avons tous nos cages, n'est-ce pas?




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