3 novembre 2010

Voter: le seul message qui passe!


Obama se fait servir une leçon. Le premier ministre de la Colombie canadienne démissionne devant la marée de protestation et un maigre taux de satisfaction de moins de 10 %. Un maire Johnson aux antipodes de l'aristocratique Miller qu'on aimait pavaner sort de la banlieue pour venir mater un downton en ébullition. La population donne des leçons.

Il faut commencer à croire que les gens réagissent de façon différente. Nous avons vu toutes sortes de tendances s'immiscer dans le processus électoral. Dernièrement, il semblerait que le vote s'actionne sur des valeurs de représailles. À la manière d'un groupe d'employés qui lance un message de solitude à son patron : tu ne nous entends pas; on va te forcer la main. Les gouvernements ne peuvent plus répondre adéquatement; ils sont des mastodontes monstrueux qui perfectionnent la destruction en tout genre. Ils ne peuvent construire et lorsqu'ils réussissent finalement à accomplir quelque chose, les médias ou l'opposition le démonisent et acquièrent plus de crédibilité que n'importe quelle démonstration. Le peuple doute; il s'accroche à des gestes brusques, voire brutaux, pour signaler sa présence et le seul pouvoir qu'il lui reste : le vote. Il ne veut pas nécessairement faire du sens, il veut simplement donner la preuve de sa présence et de son poids.

Je crois qu'Obama connaîtra un reste de mandat plutôt calme. Il pense déjà aux conférences où il sera invité au sortir de sa présidence. S'il devait demeurer pour un deuxième mandat, la preuve serait faite que les Américains ont acquis un peu de maturité en tant que peuple. Ils auront appris à faire confiance. Mais le doute devra d'abord s'estomper. L'Amérique titube; elle n'a, pour ainsi dire, jamais connu ce haut niveau d'incertitude. Je ne crois pas non plus qu'Obama pourrait réussir à l'épauler pour relever la tête. Au point où elle est rendue, je crains qu'il faille un acte héroïque, une victoire claire et définitive; comme la Grande-Bretagne au Falklands contre l'Argentine; comme elle à Grenade. L'économie ne guérira pas assez rapidement, je la crains, à donner confiance. Il faut peut-être craindre les prochains mois, si le géant décidait de marquer le pas et poser un geste d'éclat pour relancer la machine.

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