8 novembre 2010

Houellebecq


Tiens, je suis bien heureux ce soir : Houellebecq a gagné le Goncourt. Pour cet auteur, gagner ce prix est un peu antinomique : le Goncourt n'est pas pour les marginaux; il est la reconnaissance d'un bel apprivoisement du public pour une oeuvre fleuve. Mais Houellebecq, c'est jab sans lest, du crochet sublimisé, de la danse arythmique. J'en suis bien heureux tout de même : tout compte fait, il le mérite tout à fait; et comme il ne fera jamais le Nobel...

Je vous laisse avec ce premier paragraphe de la critique d'Alexis Brocas du Magazine littéraire qui est, selon moi, un des très beaux paragraphes d'analyse d'une situation littéraire :

« Le costume de l’éternel favori qui trébuche dans le sprint final n’allait pas si mal à Michel Houellebecq, qui cultive, depuis son premier roman Extension du domaine de la lutte, une esthétique de l’échec. Certes, il ne rendait pas justice au talent de cet écrivain – l’un des rares Français à l’envergure internationale – dont la prose analytique, ironique, portée sur l’euphémisme a fini par apparaître, aux yeux du lectorat contemporain, comme la traduction littéraire d’une époque. » (Alexis Brocas, Le Magazine littéraire)
Bonne lecture!

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