16 novembre 2010

Les rois barbares

L'Histoire publie ce mois-ci un dossier sur les Mérovingiens.« On les dit incapables et cruels. Coincée entre le glorieux Empire romain et la renaissance carolingienne, leur dynastie fait souvent pâle figure » page  40). Mais les Carolingiens les ont carrément crucifiés avec l'aide de Grégoire de Tours. Chose certaine le gentilé franc vient d'eux; ils nomment ainsi le citoyen, l'ayant droit au jus civitas. Ils doublent le territoire sous protectorat. Ils lancent même des expéditions expansionnistes. Mais les francs, à l'image des Celtes, vénèrent trop leur liberté, de mouvement et de pensée, pour s'unifier sous de mêmes comportements sociaux ou religieux. C'est ainsi que sous les Mérovingienss, catholiques de nom, les Francs s'engouffrent dans l'histoire sans traces précises.

Il nous reste Clovis et Dagobert. Le grand Saint-Éloi aussi.

N'est pas barbare qui veut. L'ignominie voisine apprivoise rapidement l'opinion. Comme mes étudiants me le faisaient remarquer alors qu'ils lisaient avec plus ou moins d'intérêt leur anthologie philosophique, du ignorer que j'ignore au savoir que je ne sais rien le trajet est fort long. Chaque régime tue le précédent. Il fait table rase du passé. Par orgueil autant que par efficacité. Quand nous parlons des barbares qui envahirent l'Empire romain, il faut mettre les bémols nécessaires à une situation où les successeurs de ces peuples du nord ont tout fait pour faire oublier leurs origines et de chercher ardemment à retrouver les valeurs de ceux qu'ils avaient défaits.

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