Je lis Truman Capote, Breakfast at Tiphany's. Une jolie fille, de toute apparence blonde juste qu'au tréfonds de son âme et de son corps, un écrivain dans sa tête et pas encore ailleurs et un tenancier de petit bar de « neighbourhood » dont les grandes métropoles ont le secret bien gardé : pour initiés seulement. Que quelques pages de lues; on attend pour le verdict final. Je tente pour l'instant de connecter l'auteur de cette nouvelle avec le visage du film. Pour moi, Capote est l'acteur à la voix famélique. J'ai lu quelque part qu'il est absolument admiré par certains grands auteurs contemporains pour son rythme syntaxique; ce rythme ressemble à une musique. Il est très accentué. Des phrases incomplètes qui épousent l'humeur du moment. Capote possède une simplicité d'écriture qui côtoie le parler, suit efficacement les méandres psychologiques en présence. On s'en reparlera quand j'aurai terminé...
Il faut une montagne de courage pour s'enfouir dans New York seul, sans le sou et tenter de survivre en attendant de devenir un écrivain assez lu pour gagner sa vie. Il y a un carpe diem chronique dans cette attitude. Je mentionnais à un ami voilà quelque temps que nous sommes toujours le Père Goriot de quelqu'un. On est aussi sans doute le Frankenstein d'une société. Le monstre ou le docteur, ça revient au même. Capote dans sa chambre miteuse d'un hôtel malfamé de New York décrivant son fictif écrivain vivant dans une miteuse chambre de la East Side observant une femme débonnaire vivant juste au dessus qui pourrait devenir sa nymphe. Tout est sordide comme ces appartements de pauvres dans les films de centre-ville, tout est beau comme les personnages de ces mêmes films qui sourient en écrasant quelque coquerelle qui se promène sur la table. Je me souviens d'une nuit passée sur un de ces vieux sofas en velours noir enveloppé dans une vieille couverture qui sentait les années; je m'étais soudainement réveillé et entendu des cliquetis sur la table de cuisine à quelques pas de moi; m'étirant la tête, je vis dans un rayon de lune traversant la fenêtre, quelques souris piqueniquant les restes du souper. De fatigue, mais aussi d'acceptation, je rentrai ma tête dans le coussin, tirai la couverture jusqu'à mon menton, souris et me rendormis : vivre et laisser vivre! Le bonheur n'est jamais au même endroit; et il n'est définitivement jamais là où l'autre nous dit qu'il est. Capote avait compris ça. Seul dans son trou, il a vécu sa vie et les autres ont fini par le voir et le suivre. À l'inverse, les monnayables ne sont que des feuilles de papier à recycler.
Alors little baby don't cry!
29 septembre 2008
Little baby don't you cry
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