11 septembre 2008

À la bastille!


Je veux chanter. Je veux voyager dans le temps et devenir Gavroche. Je veux porter les armes à Waterloo, n'importe quel côté, juste pour vivre l'histoire... Parce que présentement on qualifie les élections américaines de « One in a life time» et que la nôtre ici est censée être déterminante pour le futur de notre pays. Quelle illusion! Faut vraiment se faire ramasser à la petite cuillère pour coller à de telles balivernes.

Nous aimons à nous leurrer des petits pièges et nous vantons d'en découvrir les détours. Petits hommes de petites histoires. Nous partageons Américains que nous sommes nos espoirs pathétiques et les observons à la loupe. Nous cherchons notre fierté à appartenir à une des plus formidables civilisations terrestres. Celle-là qui a pris une immense jungle et qui l'a domestiquée. Mieux et plus grand que même Gengis Khan ou Alexandre, dépassant de loin les exploits de tous les Césars réunis, nous sommeillons doucement devant nos écrans, messagers colorés de courtes-pointes folkloriques.

Je parlais de Cortès cette semaine; de Marco Polo aussi; de Gutemberg et de Cabot. Vous imaginez-vous la superficialité de nos doutes et de nos débats. Même nos coureurs de bois, héros découvreurs de notre vaste territoire, jouent les figurants. Ils auraient d'ailleurs tous foutu le camp devant ces politicailleries. Mais c'est tout ce qui nous reste. Jouer les découvreurs de sornettes domestiques.

Je ne nie pas l'intérêt de ces gestes. Ils gardent de toute évidence une signification certaine et une importance relative pertinente. Il serait, toutefois, tellement agréable de replacer ces questionnements, de les mettre en perspective et de leur accorder la place qu'ils méritent. Cessons de grossir impunément les petits riens pour se rendre intéressant.

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