12 octobre 2010

La permission s'il vous plaît.

Quelle abominable tristesse! Cet article d'Agnès Gruda illustre le terrible dilemme où sont rendus les individus.

Ce texte manifeste une perte d'autonomie navrante. Si une personne veut mourir, ne peut-elle simplement ... mourir! Mille et une façons, plutôt faciles et relativement douces existent. Ne faut-il pas avoir une crainte horrible de ce départ pour chercher une prescription en bonne et due forme? Les gens fatigués de la vie? Demander donc aux gens s'ils ne sont pas fatigués de se battre sur le marché du travail ou ailleurs dans leur propre famille pour parvenir à se coucher le soir en espérant que la fatigue accumulée va les emporter et peut-être même un arrêt cardiaque en prime, parce que dans la tête ça ne tourne vraiment pas. Les vieux par ci, les vieux par là... Il y en a toujours eu des vieux; la différence est que d'immenses conglomérats extirpent par leur complexe de résidence le meilleur d'eux-mêmes. Les vieux parmi les vieux, une pomme pourrie dans un panier. Vous mettez un vieux chialeux dans une résidence, vous en créez une centaine.

J'en connais des vieux. Des cons, des braves, des mous, des baveux, des lâches et des drôles. On parle aujourd'hui de la possible nécessité de créer une DPV! Vous voulez rire? Une Direction de la protection des vieux et des vieilles. Allez faire une tour sur la piste cyclable: vous allez en croiser des vieux. Ils prennent l'air; ils ne jouent pas aux cartes en attendant le prochain repas. Leur cerveau fonctionne encore parce qu'ils l'utilisent.

La violence est partout. Bien sûr! Je me suis fait attaquer par un ado à coup de roches qu'il  cueillait dans ma platebande cet été parce que je lui ai dit de sortir de ma cour. Je crois que je vais demander une DPP, une Direction de la Protection des Propriétaires. À force de déresponsabiliser les individus, on les rend mollusques. Ils ne se tiennent debout que par le système qui les chouchoute.

Tu veux mourir ma chouette? Ouvre internet, tu vas trouver plein de trucs. Ça, ce n'est pas l'euthanasie; c'est un suicide! Tu ne peux pas accepter le fait que c'est exactement ce que tu veux faire, tu veux que quelqu'un d'autre prenne la responsabilité de ta décision; le geste, tu n'as pas le courage de le poser? On s'en doute...

J'ai frôlé la mort de très près dans ma jeunesse. Tout ne dépendait que de moi; tu te bats ou tu crèves. Je me suis battu; j'en suis sorti. C'est ça la vie, non?

Alors si tu es fatiguée, repose-toi.

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