20 février 2011

Pendulum



Finalement, Al Qaïda l'aura probablement sa révolution islamique et sa destruction de l'Empire américain et plus largement L'Empire Occido-capitaliste.

Je vais maintenant citer un auteur favori. J'ai lu plusieurs de ces oeuvres, surtout les essais; je ne me suis jamais questionné longuement sur sa plume; sa parole me fascine. Ce sont ses mots et le message qu'ils forment qui me séduisent.

La littérature nous apprend aussi les malheurs de l'immortalité! Dans la mythologie, Tithon à qui est donnée l'immortalité, mais pas la jeunesse éternelle et qui souffre de ce vieillissement infini; Dracula qui doit constamment chercher sa propre terre pour retrouver les racines dont il ne peut se détacher; et bien d'autres personnages : par exemple, dans le voyage de Gulliver, ces personnages qui naissent vieux et meurent jeunes, une sorte d'immortalité à l'envers. Il y a dans cette notion d'immortalité, un presque manque d'intérêt et pour la vie. Alors que la présence acceptée de la mort m'est d'une grande utilité. Je ne crois pas à l'au-delà, je crois que je deviendrai une poussière qui, je l'espère, servira à faire fleurir quelques légumes. Ce qui, pour moi, est important, c'est de savoir que ça va finir! Le temps qui passe me permet de mesurer ce que j'ai à faire. Par exemple : je vais avoir soixante-deux ans. Cela me laisse un peu moins de vingt ans de travail, mes livres me demandent entre cinq et sept ans d'écriture et de recherche. Donc, des livres qui compteraient pour moi, je peux en faire encore quatre. Voilà, c'est intéressant. On ne peut pas tout faire. J’ai des projets, des infinités de projets, mais je dois choisir! (Alberto Manguel, Conversations avec un ami, page 67)
Lire propulse à tous les vents. Si tous les chefs d'État, voire même les chefs d'industrie, les banquiers gonflables et leurs courtiers radins lisaient ou avaient lu, ils auraient vu venir le ras-le-bol sismique des peuples. Il semble bien aujourd'hui que plusieurs populations lancent la serviette; ils n'en peuvent plus de subir les affres des classes dirigeantes qui les exploitent sans vergogne. Même Dracula réalisait que pour survivre il lui fallait maintenir sa victime en vie : plus de sang disponible dans un cadavre; pas plus dans le vampire néophyte.

L'ironie de se retrouver avec un Barrack Obama comme président américain; on aurait pu lui demander de changer son nom pour un « Jesse Jackson », candidat malheureux à la présidence, en partie à cause de sa couleur, à cause aussi de ses affiliations religieuses, et naturellement parce qu'il n'avait pas reçu le financement des bonzes du parti. Alors, bon, ce pâle Oreo au nom très arabisant et musulman gère une crise sans précédent à travers le monde. On commence à réaliser que, peu importe le nom qu'ils portent, Obama, Kadhafi, Ben Ali, Harper, Berlusconi, Moubarak ou Sarkozy, ils proviennent tous de la même coulée : l'ambition perverse du pouvoir. La rue a meilleur goût que l'exploitation. Les différents pays prendront différentes routes; on voit mal le style de mobilisation de la Place de la Perle, ou de La Liberté, ou du Royaume, sur Place Vendôme, Place de la Constitution ou President's Park, mais si ce n'est par les cris et le sang, c'est par le plus passif cynisme et le nonchalant décrochage que l'ensemble des sociétés se désagrège.

Le déséquilibre entre les riches et les pauvres n'est pas malsain en soi; la hiérarchie sociale n'est pas vaine non plus, pas plus que les recherches différentes de spécialisation, que l'on pense à la science, à la culture ou aux multiples techniques qui permettent au monde de fonctionner. Le manque de respect gangrène l'esprit grégaire. Je me rappelle avec horreur Soylent Green où le gouvernement fournissait gratuitement des biscuits fabriqués à partir de restes humains à la populace pendant que des fermes sous garde militaire cultivaient les denrées réservées aux riches. La science-fiction n'est jamais loin de la réalité et pour peu que l'on nettoie l'image des quelques dentelles de la production créatrice, on réalise que la réalité, en effet, la dépasse régulièrement.


 

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