6 février 2011

Destruction ethnique



«In our romantic imagination, the Arctic is a sort of crisp white wonderland, a pristine and remote preserve populated by polar bears. But take a close look at the recent history of the interconnected lands that make up the Arctic and you’ll also find a dumping ground, ravaged and exploited cultures and a poorly regulated zone in which humanity’s worst instincts have been indulged. This distressing reality, and the enduring glimpses of beauty within it, is what Sara Wheeler’s new book, “The Magnetic North: Notes From the Arctic Circle,” is all about.»


Polar distress de Holly Morris dans le New York Times de dimanche reprend le thème devenu presque populaire du Grand Nord. Pas pour son dégel; pas pour ses négociations avec le sud sur des développements miniers, hydroélectrique ou militaire; pour la disparition de ses peuples.


Lire Agaguk d'Yves Thériault, le constat descriptif du mode de vie des Innus canadiens de 1930, est anachronique. Le temps est bien court entre cette aventure dépressive et les villages cartonnés et décrépis de 2011. Partout où le Nord négocie avec une puissance caucasienne, il se défend. Cachée derrière les millions et les promesses de développement durable, l'extermination couve. C'est précisément le propos de Morris qui reprend celui de Wheeler qui blâme le producteur de films Robert Flaherty qui a popularisé une image idyllique d’Innus. Aucune idylle là! La population nordique s'effiloche physiquement et moralement. Elle n'est plus belle, ou si peu. Son primitivisme est devenu consumérisme et toxicomanie. Sa fierté a été flétrie.


Nous ne les voyons plus. Nous les gardons loin de nos pensées. Nous les avons gaspillés. Mais je vous invite à lire Morris et, avec un peu de courage prolongez vers Wheeler. Non? Alors, retournez vers Thériault en vous disant que les morts ne sont plus des blancs ni les zombies des illusions d'horreur...


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