2 décembre 2010

Le parachute s'est ouvert


Lentement, doucement, le parachute s'est ouvert hier soir. La fin de session combine l'anxiété de l'épreuve finale et la vision du repos. Les étudiants se dressent devant cette vérification qui se veut un résumé de 15 semaines de labeur. Pour le professeur, il s'agit d'élaborer un questionnaire efficace. Je me souviens d'un cours de docimologie à l'université: la science de l'évaluation; la science d’emberlificoter un examen de façon à savoir presque à l'avance quel résultat nous aurons. Ce calibrage des connaissances me fait penser 
à la grande bêtise nationale que l'on nomme l'Épreuve uniforme de français. Nous pourrons y revenir, mais disons tout de suite que cet exercice a réussi à pousser tout le corps professoral du collégial à s'engoncer dans un bachotage sans fin en marginalisant l'objet premier de la mission première de ces cours: la formation générale. Vive l'inquisition linguistique! Du calme... Nous parlions du processus de vérification.

Les étudiants et les professeurs, donc, scrutent les quinze dernières semaines: les uns pour aller chercher la meilleure note possible; les autres pour s'assurer que l'acquisition a été faite et dans quelle mesure. Il y a stress contre stress: l'assimilation contre le pointage. Par contre, le stress le plus important se campe définitivement dans le camp des étudiants. Ils doivent offrir la meilleure performance possible. Pour le professeur, surtout s'il compte quelques années derrière la cravate, l'exercice devient plutôt routinier; il fera même du copier-coller avec l'examen de l'an passé en y changeant quelques virgules ici et là. Le stress se trouve plutôt dans la qualité du texte que dans le contenu même.

De là le parachute... Tout devient plus calme. Pas de préparation, on revise. Les étudiants deviennent soudainement très attentifs aux messages dont le professeur fluctue l'importance au gré de piments à saveur aléatoire: tiens, je vois bien cela dans l'examen; hum, cette notion est tellement importante, on ne peut passer à côté; ça, je souligne à gros traits. Puis, finalement, on annonce le barème de correction avec un ton de glas dévastateur. Sous les pieds, du mois d'août jusqu'à décembre; un coup de vent parsemé de coups de vent, de moussons, de mirages, de douce brise. Bientôt que des souvenirs.... Attention! Oups.... Une culbute... on roule; le froissement à l'arrière; petite glissade. Arrêt. J'ai fini de corriger; j'ai compilé mes notes; je les ai remises; j'attends quelques jours, pas de demandes de révisions. Les vacances!

Mais ça ne vous lâche jamais. J'ai déjà commencé à lire pour l'Hiver. J'ai déjà commencé à songer à mes groupes et aux activités que je leur proposerai. Cercle vicieux. Après le parachute, j'attends patiemment le planeur!

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