7 décembre 2010

Question de vision...


De plus en plus, la recette de monsieur le maire de Trois-Rivières fonctionne. Trois-Rivières prend une place de plus en plus importante dans les médias. Trois-Rivières perd son image de pause-café comme le mentionnait ce matin un commentateur de Rythme FM. Je suis fier de ma ville.

Je devrais donc être fier de mon administration municipale. Le suis-je? Je vais voir un centre des arts digne de ce nom s'ériger sur les lieux mêmes qui avaient été achetés à vil prix par de très riches magnats du papier pour continuer à exploiter les ressources ligneuses des environs. Ils avaient même poussé la dégradation de la rivière St-Maurice en déversant des tonnes de produits chimiques et en flottant le bois. Mais ils avaient accepté, après que les syndicats les aient brassés, de donner des salaires qui clouaient le bec à tout le monde. Leur calcul était clair. Nous poussons la production à ces coûts pendant une vingtaine d'années, puis on fout le camp; juste le temps de préparer l'exploitation d'une autre population ailleurs. Mon administration municipale a racheté ces terrains à prix d'or; elle l'a nettoyé à prix d'or. Ses ambitions de vendre des espaces à prix d'or se sont envolées comme feuilles à l'automne. On y retrouvera des édifices fortement subventionnés pour décorer ce qui aurait pu être un magnifique parc. Tout ce développement se fait grâce à la baguette de monsieur Lévesque. Au fond, il dirige Trois-Rivières un peu comme son restaurant de nourriture rapide caché derrière les commerces qui marchent. Oui, je suis fier de mon administration municipale, car elle rend ma ville moins villageoise et plus citadine. J'en suis fier aussi parce que ses problèmes sont des problèmes de croissance et donc pas de stagnation. Monsieur Lévesque dirige comme un élu d'expérience qui a appris à tenir pour acquis que la majorité de la population le suit de toute façon. Il fait sans doute ce calcul: outre le fait que ma majorité a été fortement réduite, en comptant les pantouflards lambineux qui ont décidé de ne pas voter, il y a 79,38% de la population qui ne sont pas assez en désaccord avec moi pour me dégommer, ou, pour être totalement optimiste, 79,38 % des Trifluviens m'aiment! Si une si forte majorité me donne sa bénédiction, je dois personnellement être fier de mon travail et cette fierté rejaillit sur toute ma ville. Ce n'est donc pas une question de fierté, c'est une question de respect; de respect de part et d'autre s'entend.

Ça, pour le respect, on repassera... de part et d'autre aussi. Monsieur Rheault pose des questions auxquelles monsieur Lévesque n'a aucune réponse - et il le sait très bien, c'est d'ailleurs la raison principale pour laquelle il les pose. L'inquiétude qui a gagné la population devant la très inquiétante marée noire des gaz de schiste est symptomatique de la furie médiatique qui s'empare de tout projet un peu important ces dernières années. D'une part, on retrouve de spécialistes de l'organisation de manifestations, et d'autre part nous retrouvons des dirigeants qui ont de plus en plus la mèche courte devant l'impossibilité de bouger sans devoir retarder sine qua non ce qu'il juge pertinent pour le développement urbain. Faire taire un citoyen qui pose des questions légitimes n'est ni poli ni de bon aloi. Si monsieur Lévesque avait la même bonne humeur que lorsqu'il se promène en public - j'en ai fait l'expérience lors d'une sortie avec monsieur Jutras - , le premier magistrat était aussi chaleureux et sympathique que l'autre était d'un snobisme délirant, la plupart des réunions du Conseil deviendrait populaire pour autre chose que les chicanes qu'il cultive. Ce comportement, habituellement, survient lorsque le sujet se sent agressé et en positon d'insécurité. Ici, à la réunion du Conseil, monsieur Lévesque avait possiblement toutes les raisons de se sentir en danger puisqu'il ne pouvait fournir les réponses par ignorance, qu'il ne voulait pas les dévoiler s'il les connaissait ou qu'il jugeait plus efficace de poursuivre son habituel traintrain expéditif. Je crois personnellement qu'il avait raison de signer ce contrat avec Talisman. La façon dont il l'a fait est plus que condamnable, mais en homme fort de 80 % d'approbation issue du vote, jusque'à nouvel ordre, on n'y peut pas grand-chose.

Monsieur Rheault est un individu formidable. Je la sais, je le connais. Il ferait d'ailleurs un excellent ami pour monsieur Lévesque. Il aurait plein de choses intéressantes à lui enseigner; et vice versa, monsieur Lévesque pourrait lui en apprendre beaucoup. Mais cela n'arrivera sans doute pas. Pas à cause de monsieur Rheault qui ne demande que de s'entendre avec tout le monde et qui veut se faire entendre, mais n'a d'autres choix que la réunion du Conseil pour le faire; non, je dirais que c'est plutôt du côté du Maire que la rencontre bloquerait parce qu'il s'est fait ériger toutes sortes de barrières par une équipe de professionnels de tout acabit qui l'ont convaincu de l'importance de son image de grand seigneur; ils l'ont fait parce qu'à sa suite, ce sont ces mêmes petits marquis qui se glissent dans leur petite tour d'ivoire. Si jamais monsieur Lévesque avait le goût de redevenir l'homme que les Trifluviens aimaient, s'il décidait de revenir se promener dans le Centre d'achats pour dire bonjour au monde, s'il décidait de s'inviter chez les messieurs Rheault de la ville pour prendre un bon café et parler de fleurs, de fleuve et de terrasse, je suis convaincu qu'il retrouverait la place qu'il avait et .. qu'on serait bien content pour lui quand il se rend dans les loges corporatives du Centre Bell juste avant de signer de gros contrats... Bon, OK, il serait peut-être préférable qu'il se rende dans la loge de Morisset au Colisée... Au fait, est-ce que monsieur Morisset a besoin d'une subvention?

Bonsoir! Et que la plus belle platebande gagne!




Le contrat avec Talisman mal reçu

Le Nouvelliste
07 déc. 2010

Trois-Rivières — Le contrat que la Ville de Trois-Rivières vient de conclure avec la compagnie Talisman Energy pour traiter à Trois-Rivières des eaux usées provenant de l’exploration des gaz de schiste a bruyamment rebondi hier soir, au conseil de...lisez plus...


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