14 décembre 2010

Un voyage affectif


«Pour savoir ce qui se cache derrière nous, ne devons-nous pas faire appel aux sentiments ? Ecrire le présent, n’est-ce pas faire appel à la mélancolie ? « Je crois que l’écrivain regarde beaucoup derrière lui. C’est ce regard rétrospectif qui me touche. On peut être un grand écrivain d’avenir en étant un nostalgique inguérissable. J’ai d’ailleurs évoqué sur ce point plusieurs fois Céline sur Canal Académie, un des écrivains les plus novateurs dans la forme, dans le style, dans la puissance compassionnelle. En même temps c’était un homme qui n’était pas de l’avenir, totalement mélancolique, nostalgique. Le monde idéal avait juste précédé sa vie ! »
 Écrire le présent, n'est-ce pas faire appel à la mélancolie... On écrit en arrière même quand on parle du futur parce que le futur n'est rien d'autre que le parasite des souvenirs. Vitoux raconte sa vie à chercher des clefs de son passé; il le fait en complète coupure avec le présent : pas son présent, le présent sociétal qui l'entoure. De son propre aveu, il est réactionnaire, en désaccord avec l'allure de son monde. Pour cette raison, il travailla Céline avant tout le monde en brisant les préjugés pourtant si justifiables avec son terrible et si ferme antisémitisme. Comme Morand d'ailleurs. Combien de lettres admirables seraient demeurées ignorées si ces briseurs de cadres n'avaient osé les amener sur la place publique? Les amener eux? Non, pas vraiment eux, leurs textes oui! (Frédéric Vitoux)

On a tellement besoin de ces êtres sur des belvédères scrutant la réalité de haut, mais oui, de haut puisque tant de soi-disant réflexions ne réussissent pas à s'élever d'un cil vers une certaine vérité.

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