17 juin 2010

En vélo

Une petite ballade d'une trentaine de kilomètres cet après-midi. Une bonne brise et quelques côtes pour me rappeler l'utilité du dérailleur. Sur la route, lorsque la piste cyclable disparaît, les automobilistes me respectent; je m'en sens coupable de griller un feu rouge. Curieuse bête le respect. Ce matin, à l'angle Saint-Olivier et Des Forges, aux lumières, un conducteur attend patiemment que la voiture en avant de lui laisse assez de place pour qu'il puisse avancer tout en dégageant l'intersection; un hurluberlu Néandertal, pris d'impatience, vient le doubler pour venir totalement obstruer le passage. J'ai croisé les antipodes : le respect et l'imbécilité. Comme le soleil et l'ombre, l'un ne peut exister sans l'autre.

Je vis, par choix et selon ma volonté du moment, sur les deux versants de ma vie : le public et le solitaire; le bon et le cruel; l'homme et le père. À la suite de la lecture du blogue « Frontal Cortex », je pourrais même ajouter, le lobe frontal et le rachidien. C'est peut-être l'âge, c'est peut-être la vie, ce sont sans doute les deux, je peux sortir d'une vie pour entrer dans une autre. Je suis le cycliste en quête de marginalité et l'automobiliste continuellement à la merci d'une rage soit mineure soit majeure. Cette situation est tout particulièrement vraie avec ma jeune Emma dont les sautes d'humeur, les « flashs floods » ne cessent de mettre mon cerveau en ébullition pour, quelques instants plus tard, offrir quelques orchidées d'un parfum tout aussi séducteur qu'éphémère.

La vie en séquence.

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