23 juin 2010

Bouche cousue

Le général McChristal devait se méfier de son franc-parler. Ne le devons pas tous; en tout cas ceux qui en ont, un de ses malheurs fut de se confier à une foutue commère du Rolling Stones. Mais ce dernier ne sera pas congédié, même pas réprimander, il sera glorifié et en voie vers une promotion sans doute pour avoir fait preuve du professionnalisme tordu dont les journalistes actuels se servent pour grimper l'échelle. Les singes!


Je ne peux m'empêcher de penser au colonel Nathan R. Jessep dans Few Good Men en 1992, rôle joué par Jack Nicholson et pour lequel il recevra une nomination aux Oscars. « You can't handle the truth » dit-il au jeune pubère qui lui fait la leçon en cour martiale. L'autorité vole bas aujourd'hui; aussi bas que la réalité et la franchise. Le corbeau se régale des cadavres professionnels de plus en plus nombreux; les vautours sont repus et n'ont même plus à se battre avec les hyènes pour leurs repas tellement les restes jonchent les sols à la grandeur de la planète. Nous avons le front de nous plaindre des comportements frondeurs de la jeune génération. Nous demandons-nous quelquefois si nos comportements ne les dirigent pas directement vers ces indisciplines récurrentes? Pour eux aussi d'ailleurs nous inventons toutes sortes de succédanés à cette autorité que nous détruisons si systématiquement que nous refusons de prendre à notre charge ses conséquences. Personne n'assume; personne ne se tient debout; tous, nous fuyons vers les placebos.


Il faut espérer. La liberté de presse aura peut-être raison de cette boue médiatique qui afflige le monde des communications actuelles.



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