20 août 2009

Updike?


Rabbit, run dans une mer de détail. Voilà Zola parfois avec l'orgie de précision; Dos Passos avec la chaude lenteur presque suffocante; Kérouac avec son vocabulaire en marge d'une société puritaine; Beaulieu avec son sexe précis et omniprésent dans la relation de l'homme. Dans une entrevue, Updike signalait sa difficulté à bien ausculter sa créativité et aussi à comprendre l'aggressivité des femmes à son égard.

Il ne crée pas. Il calque un personnage ancré dans une société rattachée à des paramètres qu'il n'arrive pas à maîtriser; mais ces mêmes paramètres n'ont jamais raison de lui: sa lutte est efficace; il réussit toujours à avoir le dessus sur elle. Mais cela ne lui apporte jamais le bonheur. Comme son basket secondaire qui ne lui a rien, mais absolement rien, apporté, il chevauche sur une selle sans animal.

Sa recherche de bonheur passe irrémédiablement par l'amour. Cet amour, il ne la trouve que temporairement au mieux. Il est voyeur pas partenaire. Le portrait d'Updike dans son écriture devient la futilité de sa vie dans la fiction à l'intérieur de laquelle il se débat. Les femmes ne l'aident, il s'en sert comme de vulgaires poupées qui ne réusissent qu'à l'éloigner de sa quête.

Page 95:
She laughs, on and on, in that prolonged way women use when they're excited by you and ashamed of it, "Oh my Rabbit," she exclaims in a fond final breath. "You just grab what comes, don't you?"
"He got hold of me," he insists, knowing his attempts to explain will amuse her, for shapeless reasons. "I didn't do anything."
"You poor soul," she says. "You're just irrisistible."
Viens dans les bras de maman mon petit, elle comprend que tu n'es pas en mesure de lutter, d'affronter, de prendre ta vie en main... En cultivant sa faiblesse, la femme updikienne donne au héros le confort nécessaire pour calmer les ardeurs qui auraient pu lui permettre d'assumer ses peurs et ses faiblesses.

... Je continue. On verra bien...

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