15 août 2009

Attendre la nuit.


Le Soleil se couche dans l'orgie de couleurs. Ma Terre bascule dans le noir. Aveugle au bruit du trafic sur le pont à ma fenêtre. La chaleur de la journée poussa chaque minute dans la tension. Les gestes de la quotidienneté s'enflent dans cette torpeur. Les filles se chamaillent; elles se taquinent; elles se poussent, se frappent; elles crient puis pleurent; quelques secondes, cinq à peine, elle se regardent et partent à rire. Pas une sonate même de Rachmaninov, une fugue de Bach, une marche de Strauss. L'air conditionné est au bout; le manque de fréon est frustrant. La température se stabilise trop rapidement aux alentours de 25 °. Les lumières rouges, les arrêts, les autres, les maudits autres colons qui ne savent pas conduire. On arrive; un peu de réparation sur le pont : 70 km/heure : je mets le régulateur de vitesse et faites-moi chier! Suis! Peut pas dépasser : une seule voie. FIN. J'accélère au plus vite pour continuer à taper sur chose en arrière. 100 atteint; on se calme; les filles gardent le rythme. L'enfer. Il fait si chaud. La sueur me coule sur le front, sur les tempes; j'ai les mains moites. Elles rient. Bon Dieu! Elles recommencent à crier : Non, NON, c'est à moi, Ahhhh! Pas fine! MÉCHANTE!! 100. On ouvre un peu pour respirer. La voie d'évitement arrive. On va prendre l'embranchement pour la 55 sud. On va prendre la sortie juste avant le pont. On se stationne, ouvre la porte et ouvre la porte coulissante de la fourgonnette pour sortir les deux tyrans. Dans la maison se sera plus frais.

Les deux se retrouvent dans la piscine. J'ouvre le réfrigérateur : le Clamato, une bière, un bock du congélateur. Il n'en reste que la moitié après la première gorgée. Je suis debout à la fenêtre de la cuisine et les regarde se débattre : dépenser leur énergie pour un sommeil hâtif... Faut pas rêver!

Mais là, je suis au lit. Elles dorment après câlins et bizous. J'écris quelques mots la fenêtre ouverte. La brise souffle doucement. Je suis seul. Les draps sont propres, je viens de les laver. Bon, bon. Ça valait le coup. Jusqu'à six heures demain matin! C'est justement ce qu'il me reste : 6 heures!


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