18 octobre 2008

Un sage à entendre


Bof! J'arrête à la porte. Je cogne sur le cadre car la porte est ouverte. J'entre, demande une minute sachant bien, et lui aussi, qu'on en a pour plus. Je m'assieds, pousse un long soupir de dépis et pose ma question. Quelle est-elle? On s'en balance. Quand je viens le voir, c'est simplement pour entendre un peu de salubrité humaine, ce qui est rare!

Il est un repère. Pas une bouée. Pas un guide. Juste un cerveau qui parle bien, et juste. Je m'en sers de temps à autres pour défragmenter mon disque. Les individus indépendants ne court pas les rues; chez nous, oasis parmi mille mirages. À l'entrée, comme le casse-tête chinois, les blocs de bois, sphériques, cubiques, coniques ou élicoïdales s'étalent pêle-mêle sur le plancher. Je les jette là presque comme un défi que je nous donne. Vas-y! Essaie donc un peu de voir un ordre là-d'dans! Un certain nombre de phrases entrecoupées de quelques uns de mes grongnements s'écoulent. Je regarde plus que je n'écoute; ici les paroles comptent moins que leur association. Curieux à dire, peut-être plus encore à comprendre, c'est la logique qui est fascinante à élucider dans le propos, pas sa signification. Un peu comme l'ordre (pas dans le sens de classifier, mais dans le sens de commander): il sécurise; il clarifie. Le faible plie; le fort affronte. Les tergiversations parlent de bois; les décisions parlent. Lui, sa logique ordonne; elle n'est pas inquisitoire; elle se contente d'être déchiffrable, évolutive et solidaire. Déchiffrable, elle est limpide dans sa démonstration. Évolutive, elle monte graduellement ou descend inéluctablement vers le finalité à atteindre. Solidaire, elle n'est pas infaillible, mais englobante de tout l'univers concerné par l'objet de discussion.

Quelques minutes après mon arrivée, les pièces reposent toujours sur le plancher, mais ils font du sens. Je les ramasse; sors; hoche un peu de la tête; déambule calmement vers mon bureau: bon intermède.

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