28 octobre 2008

Instruments de torture


Ainsi va la vie. On meurt. On finit toujours par mourir. Et la plus belle mort est définitivement la dernière; la vraie; la tombe; la cendre; la disparition définitive!

La vie est fourbue de zombies : êtres plus ou moins moches, pourrissant mentalement et physiquement : tu périras par là où tu as péché : la gorge, le coeur, le cerveau, le cul...

En 81, une marche dans une nuit noire, avec un jeune étudiant à Argenta, Dylan. On n'avance que par l'instinct de reconnaître la route de terre et le son de nos bottes. Nous parlons de la vie. de la sienne et de la mienne; je suis en quelque sorte son tuteur; il termine sa douzième année; il vient de Upper New York près des Finger Lakes. Je crois encore aujourd'hui qu'il était très intelligent, mais surtout courageux : il est devenu prospecteur et s'aventure dans la jungle amazonienne. En arrivant à destination, quelque deux kilomètres plus loin, nous avons soudainement assisté au lever de la Lune : il faut avoir vécu en montagne pour avoir un sens de ce moment. La Lune peu à peu rayonne sur le faîte de la montagne, puis graduellement se dévoile et enfin la délaisse pour briller dans le ciel noir. Il fait clair. La forêt environnante, le sentier, les falaises s'enveloppent de poudre phosphorescente. Debout, en silence, happés par la féerie.

Ces moments de vie vont et viennent. Non! Pas vraiment! Il faut les chercher et les mériter. Il faut non pas accueillir l'aventure, mais trouver, prendre, le courage d'y pénétrer. La plupart des cons qui végètent à reporter à demain en attendant gaspillent leur temps et celui des autres. Ils torturent leur vie pour atteindre des instruments de silices. Je n'ai pas d'épaule pour les larves.


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