17 février 2007

Les journalistes politiques



C'est une expérience que les journalistes politiques font presque tous les jours, en reportage, au café, dans les dîners privés où l'on parle de l'élection présidentielle. La question vient en général très vite : "Alors, qui va gagner ?" Quelques minutes plus tard, arrive la critique : "Vous, les médias parisiens, vous vous trompez toujours !" Entre ce statut de supposé devin et la réputation de mauvais expert, le piège est toujours inextricable.


"Nous avons un véritable problème de crédibilité depuis le 21 avril 2002, évidemment accentué depuis la campagne référendaire de 2005, reconnaît Renaud Dély, directeur adjoint de la rédaction de Libération. On nous reproche notre arrogance, on nous soupçonne de vouloir orienter les votes et parfois, dans le même temps, de ne pas assez le faire." Il se souvient ainsi qu'au lendemain de l'élimination de Lionel Jospin par Jean-Marie Le Pen, au premier tour de la présidentielle de 2002, les lecteurs de Libération faisaient ce type de reproche à leur journal : "Vous ne nous aviez pas dit que Le Pen pouvait l'emporter. Si vous l'aviez fait, nous n'aurions pas voté pour Besancenot, Laguiller, Chevènement, Taubira, etc."

Aucun commentaire: