5 novembre 2007

La Toile fait mouche!

La revue française Sciences humaines du mois d'octobre 2007 offre un dossier qui décrit l'influence de l'utilisation de la Toile sur notre façon de penser, de réfléchir et d'apprendre.


Parmi les nombreuses informations et conlusions de ce dossier, une prend le pas sur toutes les autres: le bref texte sur Paul Otlet. Cet homme qui, dès 1934, a imaginé et prédit la venue de la Toile:
"On peut imaginer le télescope électrique, permettant de lire de chez soi des livres exposés dans la salle ‘teleg’ des grandes bibliothèques, aux pages demandées d’avance. Ce sera le livre téléphoné".
Cet homme, rejeté par son époque, honni par ses confrères, constitue l'image parfaite du refus de la société à bouger devant l'originalité politiquement incorrecte. Ce documentaliste est mort dans l'oubli.

Pour de plus amples informations, le site suivant "http://www.mundaneum.be/index.asp?ID=247 " offre une biographie et une bibliographie pour compléter le paysage.

et

Françoise Lévie, L'homme qui voulait classer le monde - Paul Otlet et le Mundaneum, Editions Les Impressions Nouvelles, 2006, 351 p.

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Nous réfléchissons nos connaissances à travers un loupe bien différente de nos jours. Les engins de recherche nous entraînent dans des dédales insoupçonnés. Notre cerveau, devant la masse de sources disponibles vogue débridé vers des connaissances universelles fascinantes. Il devient difficile de garder le cap. Est-ce que nous devenons pour cela brouillon? Peut-être. Devenons-nous paresseux? Sans doute. Effectuer une recherche de pointe ciblée relève maintenant du défi de la concentration. Voilà quelques années, nous devions y consacrer beaucoup de temps; il fallait se déplacer ou attendre que tel ou tel volume nous parvienne par le système de prêt. Maintenant, il faut de la discipline pour ralentir le processus. Beaucoup de discipline! Google et ses accolytes nous entraînent dans un voyage où le curieux n'a plus aucune limite et doit noter et identifier au fur et à la mesure de son cheminement toutes les richesses et curiosités qu'il rencontre. Nous réfléchissions tout haut mes amis et moi; nous réfléchissons aujourd'hui en virtuel, en sychrone ou en asynchrone. Et nous pouvons garder une trace de chaque mot prononcé, pardon... écrit! Nos connaissances sont partagées en ligne dans les forums, sont conservées dans nos signets et commentées dans nos blogues. Rushkoff mentionnait que la nouvelle génération transforme, sinon détruit, la notion traditionnelle de propriété; Internet en est le chef d'orchestre!

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L'apprentissage y passe aussi. À toutes les époques, la compilation et l'appropriation de la cognition connaît des soubresauts. Aujourd'hui, nous pourrions nous poser la question suivante: pourquoi se souvenir si tout est toujours disponible et que tout est gratuit... ou presque! Est-ce que l'apprentissage devient plutôt une course aux trésors où l'interprétion de la carte importe plus que le trésor lui-même? L'école disparaîtrait-elle à longue ou brève échéance que nous n'y perdrions que les bénéfices sociaux... L'ordinateur va-t-il soustraire les hommes de l'éducation? Bien évidemment non. Mais il faudra nécessairement que la pédagogie prenne en compte ce nouvel outil. Les possibilités qu'il offre sont bien trop importantes pour être ignorées. Nous y reviendrons....


Pour l'instant, allons lire ce dossier. Ouvrons toute grande nos oreilles et nos yeux à cette nouvelle pensée Internet.


Pour consulter les titres et certains articles de la revue, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous:
http://www.scienceshumaines.com/index.php

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