15 février 2009

Censure

Le dernier «hors série» du Point porte sur la censure. J'écris avec réticence; à la lecture de l'éditorial d'introduction de la revue, nous réalisons que, non seulement plusieurs oeuvres firent l'objet de rejet par leur société pour diverses raisons, mais qu'un grand nombre d'oeuvres contemporaines devraient faire l'objet de censure: pas une censure officielle; une censure de bon sens. On pense entre autres à la multitude de bêtises publiées sur le Web... Hum!

De quoi réfléchir. À côté des feux de joie de Hitler, ceux des communistes russes, nous trouvons les rejets des révisionnistes et de négationnistes; et Salman Rushdie condamné et mis à prix par l'ayatollah puis par le monde musulman de la terre entière ? Et tous les plus grands philosophes grecques bannis par les colonels dans les années 70? Le censure est encore bien parmi nous. À celui qui n'a jamais censuré, à jeter la première allumette. Les plus volubiles défendront habilement leur décision; les moins pourvus, se retrancheront derrière des violences plus primaires, mais le résultat sera le même: le livre, l'oeuvre, la création, fera face à la destruction. Pourquoi?

Quelle est la raison fondamentale de la censure? L'ignorance. Oui, sans doute. La même chose que la haine et l'insécurité. On cherche à taire le rival. On cherche à éliminer la concurrence pour créer le monopole. Une fois en possession du monopole, on tue le marginal en réflexion pour ne pas ré-ouvrir un débat fermé par le despote. C'est le goulag idéologique après le goulag géographique. L'un est encore plus cruel parce que l'autre a au moins le courage de l'identifier et de le répudier. L'un est plus sournois: il se nourrit de la destruction du moi, du lui en l'occurrence, pour respecter l'image de la tolérance. La censure occidentale et la censure orientale; Fox News et Tiananmen Square.

Je me tais... pour ce soir!

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