Legnica, Pologne. Début mai: soleil jaune et arbres verts tendres. Les soirées sont encore juste assez fraîches pour demander un cardigan. Dans la cour du château Piast où le collège est installé, nous pénétrons à la brunante pour s'installer sur des estrades de fortune. Nous assisterons dans les prochaines minutes à une représentation de la pièce de théâtre "Les trois mousquetaires"; une adaptation française du célèbre roman d'Alexandre Dumas. Fermez les yeux et imaginez les tintements de la cloche du profond couloir d'entrée du château. Soudainement dans une folle cavalcade sur les pierres du porche, un carosse tout bardé d'arabesques et de feuillage d'or fracasse le silence et sonne la charge: le reine arrive pour le bal poursuivie par des mousquetaires qui désirent lui remettre son collier. Début tonitruant pour notre soirée théâtrale. Personne n'a encore parlé que nous sentons déjà la tension et l'indescriptible plaisir de participer à un spectacle de vie et de jeu.
Le jeu fut honnête; la langue parfois très accentuée; le maillage des effets sympathique, à l'image de ce cheval, qui, au beau milieu d'une scène pathétique, glissa sur la dalle et fit sursauter l'amante en robe d'époque et pouffer de rire les spectateurs; et encore quelques mésaventures scéniques comme la cape lancée pas Athos de la chambre de son amante qui plana jusque sur un spectateur... Quel pur plaisir dans cette cour intérieure médiévale, ce texte baroque sous une main romantique! De vrais personnages, de vrais chevaux, de vrais épées contre de la vraie pierre et les senteurs de tilleuls et de marronniers.
Le vrai par le faux. À la fin sans rideau, les spectateurs sont descendus des gradins; ils retournent à leur réalité. Cette réalité qui habite cette ville polonnaise encore stygmatisée par la retraite allemande, encore ruisselante de l'emprise russe. Cette folle équipée à l'intérieur du cadre médiéval appartenait au rêve. C'était un accomodement à la réalité. Pas un questionnement sur une situation, mais un simple intermède en écart avec le doute de son propre avenir. D'Artagnan le gascon avec son accent rural et son rustre cheval de somme avait une épée d'or dont le sens de la répartie a suffi pour sa mise à niveau.
Les mousquetaires ont accomodé la reine. Les polonnais m'ont accomodé. Eux-mêmes s'accomodaient de leur neuve solidarité. Les peuples du Tier Riche cherchent, aujourd'hui plus que jamais depuis la marche des nomades vers l'Empire romain, à organiser leur système d'assimiliation devant les hordes du Sud et de l'Est.
Bonne chance contre l'histoire. Appelez toujours votre d'Artagnan... qui sait dans quel accoutrement il vous arrivera!
Le jeu fut honnête; la langue parfois très accentuée; le maillage des effets sympathique, à l'image de ce cheval, qui, au beau milieu d'une scène pathétique, glissa sur la dalle et fit sursauter l'amante en robe d'époque et pouffer de rire les spectateurs; et encore quelques mésaventures scéniques comme la cape lancée pas Athos de la chambre de son amante qui plana jusque sur un spectateur... Quel pur plaisir dans cette cour intérieure médiévale, ce texte baroque sous une main romantique! De vrais personnages, de vrais chevaux, de vrais épées contre de la vraie pierre et les senteurs de tilleuls et de marronniers.
Le vrai par le faux. À la fin sans rideau, les spectateurs sont descendus des gradins; ils retournent à leur réalité. Cette réalité qui habite cette ville polonnaise encore stygmatisée par la retraite allemande, encore ruisselante de l'emprise russe. Cette folle équipée à l'intérieur du cadre médiéval appartenait au rêve. C'était un accomodement à la réalité. Pas un questionnement sur une situation, mais un simple intermède en écart avec le doute de son propre avenir. D'Artagnan le gascon avec son accent rural et son rustre cheval de somme avait une épée d'or dont le sens de la répartie a suffi pour sa mise à niveau.
Les mousquetaires ont accomodé la reine. Les polonnais m'ont accomodé. Eux-mêmes s'accomodaient de leur neuve solidarité. Les peuples du Tier Riche cherchent, aujourd'hui plus que jamais depuis la marche des nomades vers l'Empire romain, à organiser leur système d'assimiliation devant les hordes du Sud et de l'Est.
Bonne chance contre l'histoire. Appelez toujours votre d'Artagnan... qui sait dans quel accoutrement il vous arrivera!
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