Et v'lan!
Originellement paru dans le Monde, cette information est reprise par Wikipedia. Je ne suis pas mathématicien; toutefois, pour en avoir côtoyé un plus particulièrement, j'imagine, après avoir solutionné l'équation, les chercheurs se sont demandés si les étapes de la solution étaient poétiquement correcte. Vous allez rire, mais ce monsieur que je connais faisait de la poésie avec ses équations. Vous auriez dû le voir lorsqu'il a mis la main sur un Maple V avec lequel il les a placées sur un modèle tridimensionnel en mouvement multicolore.
Oui! Les mathématiques peuvent être evoûtantes.
Décodage du groupe E8
Le 19 mars 2007, l'Institut américain des mathématiques (AIM) a annoncé que des chercheurs américains et européens et après quatre ans d'efforts et plus d'un siècle après sa découverte sont parvenus à décoder l'E8, l'une des structures mathématiques les plus complexes et les plus grandes. Le noyau dur du groupe de chercheurs est formé de sept mathématiciens, cinq Américains et deux Français : Jeffrey Adams de l'Université du Maryland, Dan Barbasch de Université Cornell, John Stembridge de l'Université du Michigan,Peter Trapa de l'Université de l'Utah, Marc van Leeuwen de l'Université de Poitiers, David Vogan du Massachusetts Institute of Technology et Fokko du Cloux de l'Université de Lyon.[1]
Selon Peter Sarnak, professeur de mathématiques à l'Université Princeton et président du comité scientifique de l'Institut américain des mathématiques, le décodage de ce groupe pourrait ouvrir la porte à d'autres innovations dans le domaine de la programmation informatique.
« Cette percée est importante non seulement pour faire avancer les connaissances mathématiques de base mais aussi pour faciliter les calculs par ordinateur permettant de résoudre des problèmes complexes, [...]. Le décodage de cette structure appelée E8 pourrait aussi très bien avoir des applications en mathématiques et physique qu'on ne découvrira pas avant plusieurs années. » — Peter Sarnak, Journal Le Monde, 19 mars 2007
Parmi les objets sous-jacents aux groupes de Lie, on trouve toutes sortes de figures géométriques telles que les sphères, les cônes, les cylindres dans l’espace à trois dimensions. Mais les choses se corsent lorsque l’on étudie ces objets dans des espaces de dimensions supérieures. « Comprendre et classer les structures a été critique pour comprendre des phénomènes dans de nombreux domaines des mathématiques incluant l’algèbre, la géométrie, la théorie des nombres ainsi que la physique et la chimie », commente Peter Sarnak, professeur de mathématique à l’université de Princeton et président du comité scientifique de l’AIM.
Ces calculs ont nécessité de nouvelles techniques mathématiques et des capacités de calcul des ordinateurs qui n'existaient pas il y a encore peu d'années, précisent les chercheurs. L’opération a pris 77 heures et a nécessité un supercalculateur doté de 200 Go de mémoire vive, et a produit un résultat de l’ordre de 60 Go dont la taille peut être comparée à 60 fois celle du génôme humain. L’équipe attendait donc de trouver un supercalculateur capable d’effectuer les calculs lorsque Noam Elkies, un mathématicien de l’Université de Harvard a mis en évidence un moyen de découper le projet en éléments plus simples. Chaque élément produit un sous-ensemble du résultat et leur réunion permet de donner la solution complète au problème. A l’été 2006, trois membres de l’équipe, dont le Français Fokko du Cloux, ont donc décomposé le programme en plusieurs éléments. Les calculs ont été réalisés sur une machine de l’Université de Washington.
L’ordre de grandeur et la nature du calcul est à rapprocher du projet de séquençage du génôme humain, indique le communiqué de presse diffusé par l’American Institute of Mathematics (AIM). Alors que l’ensemble des informations du génome représente un volume de 1 Go, le résultat de l’E8 est environ 60 fois plus important avec des données hautement compressées. Ecrit sur un papier, ce résultat couvrira un espace équivalent à la taille de Manhattan.
(Merci à Wikipedia)
19 mars 2007
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